De nouvelles preuves de la présence de César à Gergovie en 52 avant Jésus-Christ, ont été découvertes

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Des archéologues ont découvert de nouvelles preuves de la présence de César et ses légions romaines, à l'emplacement supposé d'une des plus célèbres défaites romaines en Gaule.

Le site présumé du siège de Gergovie, l’une des plus importantes batailles de la Guerre des Gaules, a toujours été sujet à débat mais de récentes découvertes attestent désormais avec quasi-certitude de la présence de Jules César et ses légions romaines sur place.

Des fouilles préventives, menées sous la direction de l’Inrap (à l’emplacement d’un site déjà identifié sous le Second Empire), ont en effet permis de mettre au jour des vestiges militaires romains, édifiés à cette époque par les légionnaires qui assiégèrent les Gaulois sur la plaine de Merdogne.

Le siège de Gergovie, quand Vercingétorix donne la leçon à César

En 52 avant notre ère, c’est sur ce plateau, situé à 744m d’altitude en Auvergne, qu’une armée gauloise, dirigée par l’emblématique chef arverne Vercingétorix, infligea aux légions romaines de Jules César une défaite rare et cinglante, mais sans réelle conséquence sur l’issue de guerre de conquête que mena ce dernier en Gaule, entre 58 et 51.

Un an auparavant, les Gaulois qui peuplaient l’actuel territoire du centre de la France avaient décidé de s’unir sous une même bannière pour combattre les Romains, dont ils ne supportaient plus la présence toujours plus grandissante.

Après un premier soulèvement général des Carnutes à Cenabum (aujourd’hui Orléans), les Arvernes prennent la tête de la coalition mais ne peuvent que constater la supériorité romaine, en essuyant un terrible revers lors du siège d’Avaricum (l’actuelle Bourges) en avril 52 av. J.C, lors duquel les légions massacrent la population.

La guerre se déplace alors sur le territoire des Arvernes et de leur chef Vercingétorix, à Gergovie, où se situe l’oppidum natal de celui-ci, près de la capitale Nemossos.

Fort de ses 6 légions, auxquelles se joignent des guerriers Éduens - peuple de la Gaule celtique, allié des Romains, dont beaucoup de cavaliers finiront par déserter le champ de bataille -, Jules César dispose d’une armée d’environ 40 000 hommes.

Face à lui se dressent au moins autant de Gaulois prêts à en découdre, qui vont défendre avec courage la ville fortifiée, obligeant César à sonner la retraite.

Ce succès de Vercingétorix causera également sa perte, puisqu’il va s’enhardir et faire l’erreur de se lancer à la poursuite des Romains ! il en paiera le prix fort lors du siège d’Alesia au mois de septembre, mais ceci est autre histoire.

Plateau de Gergovie. Crédit photo : Philippe PATERNOLLI / Shutterstock

Une découverte qui « confirme un peu plus l’existence d’un camp militaire romain » sur le site présumé de Gergovie

Le site de la bataille avait été identifié avec plus ou moins de précision sous le règne de Napoléon III, entre 1861 et 1862, lorsque des traces de fortifications romaines y avaient été retrouvées.

Sur la base de ces découvertes, une première campagne de fouilles avait été menée de 1994 à 1995 et avait permis de découvrir du mobilier militaire caractéristique des armées romaines de la fin de la République, attestant ainsi de la présence de ces dernières.

Les fouilles récentes, réalisées à quelques mètres seulement de celles de 1862, n’ont fait que confirmer ces hypothèses avec la découverte de nouveaux artéfacts romains, à commencer par une « fiche en fer d’une vingtaine de centimètres ».

Cet objet s’avère être « un piquet » qui servait à ériger les tentes où dormaient les légionnaires par dizaine, comme l’explique Yann Deberge, le responsable des fouilles.

« Nous avons également trouvé des petits clous de chaussure qui ont la particularité d’avoir un relief sur la tête, ce sont sans doute des marques de fabrique. Il faut savoir qu’au milieu du 1er siècle avant Jésus-Christ, les seules personnes qui portent des chaussures cloutées, ce sont les légionnaires. Tout cela confirme un peu plus l’existence d’un camp militaire romain », précise par ailleurs l’intéressé.

Source : France Bleu

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.