La Nouvelle-Zélande crée un congé payé spécialement pour les victimes de violences conjugales

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Quitter un conjoint violent n’est jamais chose aisée. Le fait de vivre avec une personne exerçant des pressions physiques et psychologiques n’est malheureusement pas un cas rare. On se souvient notamment d'une campagne de sensibilisation choc à ce sujet en Angleterre cet été, durant la Coupe du Monde de football. 

La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus concernés par ces actes, avec une victime de ce type de violence signalée toutes les quatre minutes.

Pour essayer de faciliter à tous les Néo-Zélandais et les Néo-Zélandaises la possibilité de fuir les violences conjugales, le Parlement a adopté une mesure allouant dix jours de congés payés à quiconque souhaitant fuir un conjoint ou une conjointe dangereux(se).

Image d'illustration d'une femme battue. Crédit photo : Dragana Gordic / Shutterstock 
Surmonter la peur de l’autre, trouver la force de tout abandonner pour repartir de zéro dans des conditions plus saines : en France comme ailleurs, ces actions deviennent extrêmement compliquées lorsque l’on partage sa vie avec un conjoint violent. Trouver le temps de prendre ses dispositions, de tout mettre en place pour quitter son foyer devient une véritable difficulté.

C’est afin de faciliter du mieux possible ces efforts que le Parlement néo-zélandais a voté mercredi 25 juillet une loi octroyant dix jours de congés payés à toute personne victime de violences conjugales. De cette manière, elle n’a pas à sacrifier son emploi pour fuir son domicile, et peut utiliser ce temps précieux pour trouver un nouveau logement, chercher de l’aide, avoir recours à la justice…

Adoptée à 63 voix contre 57, les nombreux opposants à cette loi ont mis en avant le fait que les employeurs pouvaient se servir de ces violences conjugales rapportées au travail comme un facteur de discrimination, dans la mesure où ils pourraient s’en servir pour écarter plus facilement les employés qui en seraient potentiellement victimes. La loi entrera en vigueur le 1er avril 2019, et ne nécessitera pas de preuves à apporter pour que l’on puisse l’invoquer.

Une initiative on ne peut plus appréciable, essentiellement à destination des femmes, bien davantage victimes de violences conjugales que les hommes, dans ce pays du Pacifique qui est le premier au monde à avoir accordé le droit de vote à la gent féminine, en 1893.

Source : France Info

Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste