Désormais, recouvrir la planète d'arbres ne suffirait même plus à absorber la totalité du CO2 rejeté dans l'atmosphère par l'ensemble des activités humaines

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Planter des arbres ne pourra plus nous aider à absorber tout le CO2 que nous produisons, indique une récente étude. La reforestation massive était longtemps considérée comme étant l'une des solutions de dernier recours qui pouvait potentiellement permettre d'endiguer les émissions de gaz à effet de serre en cas d'échec à réduire la diffusion de CO2 dans l'atmosphère, les végétaux consommant et stockant le dioxyde de carbone lors de leur croissance.

Carte présentant les anomalies climatiques du monde en Novembre 2010 / NASA

Un peu plus tôt cette année, une étude publiée dans Earth's Future — le journal de l'Union américaine de géophysique - s'est penchée sur la question des émissions carbone à court terme et de l'accord de Paris sur le Climat, qui proposait le seuil de 2°C comme limite de réchauffement à ne pas franchir. Selon les chercheurs, nous avons dépassé la limite qui permettait de simplement compenser les émissions provoquées par les activités humaines en plantant des arbres en retour.

Aujourd'hui, l'humanité produit chaque année entre 30 et 40 milliards de tonnes de dioxyde de carbone — un gaz à effet de serre qui est directement relâché dans l'atmosphère. Ce phénomène favorise une hausse de la température globale de la planète, qui produit des effets qui s'annoncent de plus en plus dévastateurs. Or, pour capturer le CO2, l'une des possibilités les plus fréquemment évoquées est de planter une grande quantité d'arbres, qui piègent le carbone en grandissant, et relâchent de l'oxygène. Mais l'idée d'utiliser les plantes comme des puits à carbone pour stocker le dioxyde de carbone émis par la combustion d'énergies fossiles « n'est désormais plus une option viable » d'après le papier publié en mai dernier dans Earth's Future.

Selon les résultats de l'étude, même si l'on transformait l'intégralité des États-Unis en une gigantesque forêt, on ne ferait que capturer 10% du CO2 mondial. Et encore, lorsqu'on parle de recouvrir d'arbres une telle surface, on ne tient pas compte des zones habitées, ni des surfaces agricoles nécessaires à l'alimentation humaine.

En fait, même si l'on devait imaginer un modèle théorique de plantations censées être capables d'absorber la totalité des émissions humaines, ces dernières devraient être si étendues qu'elles détruiraient la plupart des environnements naturels de la planète, et élimineraient une grande partie des surfaces agricoles utilisées pour nourrir la population humaine, ce qui provoquerait des famines massives.

Il ne reste plus de solutions de dernier recours, désormais : la seule solution qui subsiste à l'humanité, si elle veut espérer préserver la vie telle qu'elle la connaît aujourd'hui, est de réduire le plus rapidement possible ses émissions carbone. La reforestation, si elle ne saurait à elle seule permettre d'endiguer le problème posé par le réchauffement climatique, pourrait cependant soutenir, selon les auteurs de l'étude, des politiques ambitieuses en matière de gestion climatique, afin de stabiliser le climat terrestre en dessous du seuil fatidique des 2°C. Mais la plantation de biomasse dans des endroits soigneusement sélectionnés devra nécessairement s'accompagner d'une baisse drastique et rapide des émissions carbone.


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Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste