Alors que le combat contre les violences faites aux femmes est une des priorités du gouvernement, un collectif de militantes qui déplore l’inaction des dirigeants s’est fait verbaliser après le placardage d'affiches dénonçant les féminicides.
Cette mésaventure s’est déroulée vendredi 6 septembre dans la soirée. Alors qu’un groupe de militantes engagées s’efforce à dénoncer les féminicides - toujours aussi présents en France - en collant des affiches rappelant le nom des 102 victimes depuis le début de l’année, ces dernières se sont vues infliger près de 400 euros d’amende !
Créé il y a tout juste une semaine, ce petit collectif ne cesse de croître de jour en jour. Mais vendredi dernier, ce sont 80 militantes qui se sont retrouvées, comme à l’accoutumé, dans les rues de Paris pour exprimer leur colère et leur désarrois. Pour cela, la manière douce est utilisée, mais le propos et le message restent forts: « aux femmes assassinées, la patrie indifférente », pouvait-on lire ainsi sur l’une des affiches.
Les 80 militantes de la soirée ont d’abord commencé à coller leurs affiches sur des bâtiments symboliques tels que le Sénat et l’Assemblée Nationale puis ont terminé par les locaux du Premier Ministre Édouard Philippe, à Matignon, théâtre de leur verbalisation.
D’abord épargnées par les policiers lors de leurs premiers collages à l’Assemblée Nationale, où les forces de l’ordre avaient contraint le groupe de militantes de stopper sa démarche, elles n’ont pas eu autant de chances sur leur chemin vers Matignon, près du métro Varenne. En effet, c’est là-bas que les jeunes femmes se sont fait verbalisées non pas par la police, mais par les agents municipaux de la ville de Paris.
Endiguer ce fléau
Dans un communiqué de la Mairie de Paris, cette dernière assure que « […] Les agents n’ont pas à juger les slogans: ils font leur travail en verbalisant l’affichage sauvage ».
Une situation qui n’est pas du tout du goût des militantes qui ne comptent pas s’arrêter là, surtout depuis le lancement du Grenelle des violences conjugales, qui s'est ouvert mardi dernier à l'initiative du gouvernement.
Pour continuer de parler de ce fléau qui touche de plus en plus de femmes et espérer le soutien du gouvernement, ces militantes multiplient les collages (270 en une semaine) et ont même ouvert une cagnotte en ligne pour les soutenir en prévision d’éventuelles verbalisations futures.
Communiqué : nous voulons pouvoir cesser de compter nos mortes.
— Marguerite Stern (@Margueritestern) 7 septembre 2019
Juliette Avice pic.twitter.com/ttgPy59rGX