L'Islande stoppe enfin le massacre des baleines rorquals... pour le moment, la nouvelle inattendue du jour

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Tradition islandaise malgré l’interdiction internationale, la chasse aux rorquals communs n’aura pas lieu cette année. Enfin ! Une bonne nouvelle, à nuancer, pour les défenseurs de l’environnement.


Voilà une nouvelle qui devrait faire plaisir à tous les amoureux de la nature ! Considéré comme « menacé d’extinction », le rorqual commun va pouvoir souffler tranquillement une année de plus. En effet, la principale société baleinière islandaise, Hvalur, qui chasse exclusivement ces cétacés à des fins commerciales depuis 1973, a annoncé suspendre sa pratique pour cet été.

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Une chasse illégale enfin interrompue !


Deuxième plus gros mammifère du monde derrière la baleine bleue, le rorqual commun était la proie préférentielle de cette société baleinière, et ce malgré l’interdiction internationale. En 1982, la CBI (Commission Baleinière Internationale), instance censée réguler la chasse à la baleine, avait acté un moratoire interdisant la chasse au rorqual à des fins commerciales. Une décision à laquelle ne s’est jamais pliée l’Islande, à l’instar de la Norvège.


Tradition islandaise, la chasse au rorqual est surtout vouée à l’exportation vers le Japon. L’année dernière, ce sont 155 rorquals communs qui ont été harponnés par les baleiniers islandais.


Seulement voilà, si la société Hvalur préfère suspendre sa chasse cette année, ce n’est parce que  leurs dirigeants se sont trouvés une âme d’écologiste. En effet, les contraintes administratives japonaises de plus en plus compliquées à détourner font clairement baisser la rentabilité de ce commerce.

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Une décision commerciale


Kristjan Loftsson, l’un des patrons de Hvalur, s’est confié sur le motif de cette décision auprès de l’AFP. Un motif purement commercial… : « Quand nous exportons des produits baleiniers au Japon, on ne sait jamais à quoi s’attendre, ils sont capables de refuser tout un chargement (…). Ce sont des entraves techniques au commerce totalement inacceptables. » s’indigne-t-il avant d’ajouter : « Si le Japon n’adopte pas des méthodes modernes d’analyses comme en Islande, Hvalur ne serait plus capables de chasser des baleines pour le marché japonais. »


Un commerce en baisse, d’autant plus qu’en Islande, la population semble de moins en moins consommatrice. En effet, selon un sondage Gallup, seulement 3% des Islandais consommeraient de la viande de baleine régulièrement…

 talaythai.com

La priorité au tourisme ?

 

Bon, si cette décision est surtout motivée par une logique commerciale, les défenseurs de l’environnement peuvent tout de même s’en féliciter.

 

L’ONG IFAW (International Fund of Animal Welfare) indique que « l’observation des baleines est désormais l’une des principales attractions touristiques en Islande. Elle attire plus de 200 000  touristes et génère quelque 14 millions d’euros chaque année, prouvant ainsi que les baleines sont bien plus bénéfiques à l’économie islandaise lorsqu’elles sont en vie. ». Un paradoxe islandais qui laisse vraiment place à la réflexion.

 

Par contre, si le rorqual commun sera épargné cette année, ce ne sera pas le cas de la baleine de Minke (29 prises l'an dernier sur un quota de 275). Une espèce plus petite et moins prisée des baleiniers mais qui pourrait bien se retrouver plus souvent dans les mailles de filets qu’à l’accoutumé.

 

Une victoire au goût plutôt salée finalement…

Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef