La consigne des bouteilles en France, c'est pour bientôt ? De plus en plus de personnes s'y mettent !

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En septembre dernier, nous nous interrogions sur l'absence totale d'un système de consigne sur les bouteilles en France, contrairement à ce qui se fait dans d'autres pays développés comme l'Allemagne, la Suisse, la Belgique ou encore le Canada. N'importe quel Français qui visite l'un de ces pays où la pratique du consignage fait partie du quotidien s'est posé la question : « mais pourquoi on n'a pas ça chez nous ? »

Pour cause : il faut dire que la consigne, c'est une idée simple, élémentaire, logique à tout point de vue. Plutôt que de recycler les bouteilles en verre, on récupère les récipients intacts, on les lave et on les réutilise !

Mais le recyclage du verre, c'est super, non ? Dans l'idée, oui. Mais avant de jeter une bouteille pour la recycler, elle pourrait encore longtemps servir. Or, en faisant cela, on jette une bouteille qui au final n'aura servi à contenir le liquide qu'une fois, elle est donc quasi neuve.

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Ben oui, c'est quand même un peu bête quand on y pense, jugez plutôt : lorsque vous avez fini de manger, que faites-vous de vos assiettes ? Vous les détruisez pour en refabriquer d'autres toutes neuves ? Et bien c'est exactement ce qu'on fait en France avec nos bouteilles en verre. On les jette dans le container approprié, on les brise en mille morceaux, on apporte ces morceaux dans une usine où ils sont chauffés à 1 500°C, puis on récupère le verre liquide pour façonner... de nouvelles bouteilles. Bref, beaucoup d'étapes intermédiaires, coûteuses, mine de rien, en énergie, pour au final pas grand-chose : le verre est en effet un matériau très résistant (quand on ne le fait pas tomber par terre, bien sûr), et une seule bouteille pourrait être réutilisée  en moyenne plus de 50 fois !

C'est une évidence : le recyclage du verre, c’est-à-dire sa refonte pour façonner un nouvel objet, ne devrait servir qu'en dernier recours, lorsque le récipient est cassé ou trop abîmé pour être réinjecté une nouvelle fois dans le circuit de consommation. Et ça, nos voisins Suisses, Allemands ou encore Belges l'ont bien compris et ils ont mis en place des systèmes de collecte où les bouteilles vides sont récupérées après usage. En échange de la bouteille, une petite somme d'argent, de l'ordre de quelques centimes, incluse dans le prix de la bouteille lors de son achat, est rendue au consommateur.

Le plus fou, c'est que même si beaucoup l'ont oublié, ça existait en France il y a quelques dizaines d'années : on rapportait la bouteille de lait à l'épicier, qui nous rendait quelques centimes. Aujourd'hui la méthode a évolué : ainsi, dans les supermarchés allemands, on trouve des bornes automatisées où l'on place les récipients sur des sortes de petits tapis roulants, et la machine rend directement la monnaie. En France, l'usage s'est tout simplement perdu lorsque, la mode du plastique et du «tout jetable naissant» est apparue, nous avons pris l'habitude de jeter les choses (rasoirs, serviettes, assiettes en plastique) à la poubelle après usage sans nous poser de question.

© maxppp

Mais aujourd'hui, alors que les consciences s'éveillent de plus en plus à l'importance cruciale des valeurs écologistes, pourquoi ne déciderions-nous pas du retour en grâce de la consigne ? Et bien, figurez-vous que c'est peut-être bien en train de se faire !

En effet, de plus en plus de collectivités et de producteurs s'y mettent. Des expérimentations sont déjà menées dans des communes du Var, des Hauts-de-France et du Jura, une station de lavage a ouvert ses portes près de Paris. Un certain nombre de restaurateurs, de traiteurs, mais aussi des cavistes, brasseries artisanales ou encore des producteurs de jus de fruits se battent pour mettre en place ce genre de système, et ça marche même très bien !

À Nantes, rapportait récemment France 3, une association s'est constituée avec plusieurs commerçants et producteurs afin d'essayer de remettre la consigne au goût du jour ! Des initiatives qui méritent d'être encouragées.


Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste