La première greffe de pénis et de scrotum au monde a été réalisée aux États-Unis

C'est une grande première et une grande avancée pour la médecine réparatrice. La première greffe de pénis et de scrotum a été réalisée le mois dernier aux États-Unis. Une réussite, et un bel espoir quant aux fonctions urinaires et sexuelles du patient.

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Le bénéficiaire de cette greffe n'était autre qu'un militaire américain blessé en Afghanistan. L'opération qui s'est déroulée le 26 mars a duré quatorze heures et a réquisitionné neuf chirurgiens esthétiques et deux chirurgiens urologues. Ce sont les médecins de l'université Johns Hopkins qui ont annoncé la nouvelle ce lundi 23 avril, tout en précisant qu'ils ont « bon espoir que cette greffe aide à rétablir des fonctions sexuelles et urinaires presque normales chez ce jeune homme ».

Le militaire, grièvement blessé par un engin explosif en Afghanistan, a pu recevoir cette greffe grâce au pénis, au scrotum (sans les testicules) et une partie de la paroi abdominale d'un donneur décédé. Dans un communiqué, le bénéficiaire de la greffe, Thomas Manning, a expliqué à quel point cette greffe le fait sentir plus « normal ». « C'est vraiment une blessure stupéfiante, pas facile à accepter. Quand je me suis réveillé (après l'opération), je me suis enfin senti plus normal. »

Thomas Manning se porte bien. Crédit : Massachusetts General Hospital

Alors que le militaire a perdu également ses testicules dans cet accident, les médecins n'ont pas voulu lui en greffer. Un des chirurgiens de l'Université a donc expliqué que « les testicules n'ont pas été greffés parce que nous avions pris la décision, en amont du programme, de ne pas greffer de tissu germinal, c’est-à-dire de ne pas transplanter de tissu qui produise du sperme parce que cela soulèverait un certain nombre de questions éthiques ». En effet, « la capacité du bénéficiaire de la greffe à avoir des enfants résulterait en la transmission du matériel génétique du donneur (...) aux enfants de la personne greffée ». Selon les médecins, l'étendue de ses fonctions sexuelles sera connue d'ici six mois.  

Source : Université Johns Hopkins

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Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste