Banksy, le graffeur mystérieux, se trouve à Paris, et laisse derrière lui de surprenantes oeuvres  !

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Mais qui est réellement Banksy ? Telle est la question que nous nous posons tous, fascinés que nous sommes par cet artiste mystérieux, engagé, qui graffe de somptueuses œuvres sur les murs des plus grandes villes du monde, embellies par ses fabuleux pochoirs toujours vecteurs de messages. D’aucuns supposent que Banksy serait Robert Del Naja, membre de Massive Attack.

Lorsque l’on compare les déplacements des deux artistes, il s’avère qu’ils se retrouvent bien souvent au même endroit au même moment, Del Naja étant toujours en déplacement dans le cadre des tournées de son groupe. Le musicien anglais a néanmoins nié être Banksy, lui aussi britannique, qui sévit depuis une vingtaine d’années à présent. Dernière cité en date à avoir été marquée par le passage du graffeur ? Notre capitale, Paris. 

Twitter / @ajplusfrancais
« C’est tout à fait dans le style Banksy des années 2000, il y a vraiment une écriture particulière, la couleur, le trait, le fait de reprendre des photos et de les réadapter par le graphisme : on peut dire ou c’est un Banksy ou c’est une très bonne copie », estime Paul Ardenne, historien de l’art, spécialiste de l’art contemporain et prolifique auteur en qui l’on peut avoir une totale confiance, fondée sur de nombreuses années d’expérience.

Banksy, ou un imitateur à la hauteur de son talent, a tenu à critiquer fermement la politique du gouvernement français. Il a ainsi représenté au pochoir noir, du côté de la Sorbonne, un homme en costume donnant à manger à un chien sa propre patte qu’il a au préalable sciée, en amère métaphore de notre système capitaliste.

Mais l’artiste ne s’est pas arrêté là, et a également peint non loin du centre des réfugiés, situé vers Porte de la Chapelle, une jeune fille perchée recouvrant d’une jolie tapisserie rose une immense croix gammée, comme s’il s’agissait d’une manière de dénoncer notre société contemporaine, dont les travers, surtout en matière d’immigration, sont dissimulés derrière des boniments qui les rendraient acceptables à nos yeux enfumés, ne s’arrêtant qu’à l’arbre cachant la forêt.

Cette œuvre, et son message fort à l’encontre de notre gouvernement et de sa politique migratoire, n’ont pas été du goût de tous, puisqu’elle a été très rapidement dégradée ; preuve que ce sujet ne laisse absolument pas indifférent :

Dans la même veine, un rat avec un joli nœud moucheté, rouge et blanc, a été immortalisé sur un mur, comme s’il s’agissait de pointer du doigt ceux qui, derrière une apparence respectable, ne sont pas nécessairement les plus fiables ou bienveillants. On compte à l’heure actuelle au moins six œuvres ornant les murs de nos rues parisiennes qui seraient du fait de Banksy, dont une qui fait référence à la toile de Jacques-Louis David intitulée « Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard  », avec une personne enveloppée dans un voile rouge, la tête couverte, sur un cheval dont la posture évoque celle de l’animal de Napoléon dans le tableau du maître. Une façon symbolique de nous signifier que la France se voile littéralement la face ?

S’agit-il des seules œuvres lourdes de sens laissées par Banksy au cours de cette dernière semaine, ou y en a-t-il d’autres décorant secrètement les rues de notre capitale, n’attendant que de se dévoiler aux yeux de tous ? Il ne vous reste plus qu’à arpenter l’ensemble de Paris pour le découvrir  !


Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste