La banquise la plus épaisse et la plus ancienne de l'Arctique a commencé à se fissurer

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Les conséquences du réchauffement climatique s’observent tous les jours. En Arctique, la plus solide couche de glace commence à se fracturer. Les températures en constante augmentation rompent la banquise du pôle Nord ouvrant de nouvelles voies de navigation au nord du Groenland. Ce phénomène a été observé pour la première fois cette année.

Crédits : Shutterstock/Vladimir Melnik

En temps normal, cette épaisse couche de glace reste figée 365 jours par an, mais durant ces derniers mois, des fractures ont été observées par deux fois comme le rapporte The Guardian.

Les scientifiques accusent la vague de chaleur causée par le réchauffement de la planète ainsi que des vents chauds venus réchauffer les pôles.

Cet hiver, des températures très au-dessus des moyennes de saison de la région ont été enregistrées causant une fragilisation de la banquise qui n’a pas pu se reconsolider avant l’arrivée des vents chauds.

Les météorologues très inquiets

Un météorologue interrogé par The Guardian a décrit ce phénomène « d’effrayant » tandis que d’autres admettent que cela pourrait remettre à réflexion l’idée selon laquelle cette zone serait la dernière partie glacée de la planète permettant de supporter la hausse des températures.

« La fonte des glaces au large de la côte nord du Groenland est inhabituelle. Cette zone souvent appelée « la dernière zone de glace » car il été suggéré que les dernières glaces à fondre se trouveraient ici. Les évènements récents de la semaine dernière remettent donc en compte cette hypothèse laissant croire que la véritable « dernière zone de glace » se trouverait plus à l’ouest » explique Ruth Mottram, de l’institut météorologique danois.

La banquise de cette partie de l’Arctique est normalement très compacte. Cette épaisse couche de glace est le fruit du courant transpolaire qui entraîne les glaces de Sibérie à travers l’Arctique où elles se regroupent pour former d’immenses plaines de glace.

« La glace n’a nulle part où aller, alors elle s’empile. En moyenne, il a plus de quatre mètres d’épaisseur et peut-être empilé en crêtes de 20 mètres d’épaisseur ou plus. Cette glace est si compacte qu’elle n’est généralement pas facile à déplacer. Cependant, ce n’était pas le cas de l’hiver dernier (en février et mars) et maintenant. La glace est repoussée par les vents » décrit Walt Meier, chercheur au Centre national de données sur la neige et la glace des États-Unis.

Thomas Lavergne, un scientifique de l’Institut météorologique norvégien décrit le phénomène d’effrayant dans un tweet en relayant une image satellite du continent.

Températures et vents

Les fissures de cette année sont davantage dues au vent qu’à la fonte, mais elles se sont produites lors de deux pics de températures. En février dernier, la station météorologique de Kap Morris Jesup, qui enregistre des températures avoisinantes les -20 °C, a enregistré pendant une dizaine de jours des températures supérieures.

La semaine dernière, un pic à 17 °C a été enregistré fissurant une nouvelle fois les glaces. Les scientifiques affirment, tout de même, que les eaux se consolideront de nouveau, mais plus tard dans l’année comme l’explique Rasmus Tage Tonboe au quotidien : « Je pense que la chaleur de l’eau va augmenter pendant cette ouverture et cela retardera le gel et la formation de glace. »

Cette hausse des températures, en plus de réduire la couverture de glace, suscite des inquiétudes quant aux réactions qui pourraient faire basculer la Terre dans un état de serre. Pendant l’hiver, quand il n’y a pas de soleil, le vortex polaire a connu une érosion. Cela comprend le Gulf Stream, qui est à son plus bas niveau depuis 1 600 ans en raison de la fonte des glaces du Groenland et du réchauffement des eaux de la planète.

À cause du ralentissement de la circulation de l’air et de l’eau dû au réchauffement climatique, ce genre de phénomène a tendance à durer plus longtemps et donc à avoir des conséquences plus importantes.

Source : The Guardian

Au sujet de l'auteur : Aurélien R.

Journaliste