On vous propose de découvrir le portrait de 5 femmes qui ont largement influé sur l’histoire de la culture et qui, pourtant, n’ont jamais été reconnues pour ce qu’elles ont fait.
C’est donc l’occasion de rendre un hommage vibrant à la manière dont elles ont transformé l’univers de la pop culture. Que ce soit dans le monde du cinéma, de la musique, de la littérature ou des jeux de société, ces femmes ont été des pionnières à part entière… sans pour autant s’attribuer tout le mérite.
De Marcia Lucas à Lizzie Magie, en passant par Zelda Fitzgerald, Alice Guy-Blache et Sister Rosetta Tharpe, c’est un pan méconnu de l’histoire de la pop culture que l’on s’apprête à vous faire découvrir. Si ces noms ne vous disent rien, il est temps de réparer cette erreur !
1 – Marcia Lucas, celle qui a sauvé Star Wars
Reconnue comme une monteuse émérite, elle est relativement associée aux premiers succès de son mari George Lucas, notamment les trois premiers épisodes de Star Wars. En 1977, elle reçoit, avec Richard Chew et Paul Hirsch, l’Oscar du meilleur montage pour « Star Wars IV – Un nouveau jour ».
Sans elle, Star Wars n’aurait certainement pas eu l’histoire que tout le monde connaît aujourd’hui. Entre autres, c’est elle qui suggère à son mari de faire tuer le personnage d’Obi-wan Kenobi à la fin de l’épisode IV (et donc d’instiguer l’idée que l’âme du maître Jedi ne fasse qu’un avec la Force).
Elle était même considérée comme « l’arme secrète » de George Lucas. Seulement voilà, leur divorce en 1983 a, bizarrement, eu raison de la suite de sa carrière et de sa renommée. Marcia est retombée dans l’anonymat. Ainsi, son rôle a été largement oublié et aujourd’hui, on ne sait pas du tout ce qu’elle est devenue.
2 – Sister Rosetta Tharpe, la « Godmother » du rock’n’roll
Née en 1915, sous le nom de Rosetta Nubin, elle est surnommée la « marraine du rock’n’roll ». Excellente guitariste (ce qui était très rare pour une femme), ce fut la première personne à jouer de la guitare électronique sur des rythmes de jazz et de blues. Elle devient Sister Rosetta Tharpe en 1934 suite à son mariage avec un pasteur nommé Thomas Thorpe. Et même si leur mariage ne dure pas, elle décide de garder ce nom pour la scène.
En 1938, elle enregistre un quatre titres chez Decca Records alors qu’elle n’a que 23 ans. Ses chansons deviennent des hits dont le titre « Rock Me ». Elle joue alors sur la scène du très célèbre Cotton Club à Harlem où elle détonne par son énergie et choque le public avec le mélange musical qu’elle met en scène. Sa chanson « That’s All », où elle utilise une guitare électrique pour la première fois, influençant d’autres futurs noms de la scène rock comme Chuck Berry et Elvis Presley. En effet, le rock n’était pas qu’une musique mais un feeling, un état d’esprit, que Sister Rosetta Tharpe fut la première à véhiculer. Novatrice et controversée, elle tombe dans l’oubli à partir des années 50 après un album qui a tourné au fiasco. Elle meurt en 1973 à l’âge de 58 ans.
3 – Alice Guy-Blache, première réalisatrice de l’histoire du cinéma, précurseuse des films de fiction
En 1896, elle réalise « La Fée aux Choux », faisant d’elle la première femme cinéaste de l’Histoire alors qu’elle a seulement 23 ans. Ce court-métrage est aussi considéré comme le premier film de fiction de l’histoire du cinéma.
Alice Guy, au sein de la toute nouvelle société de Louis Gaumont, se voit nommée directrice du secteur animées de fiction, de 1896 à 1907. Durant cette période, elle réalise, produit ou supervise la réalisation d’une bonne centaine de films (qui n’étaient que des films courts à l’époque). Parmi ceux-là, on y trouve les premiers en couleur ou avec de la musique.
En 1907, elle épouse Hubert Blaché, un opérateur de l’agence Gaumont. Ce dernier est envoyé par Léon Gaumont aux États-Unis, comme expert du Chronophone, l’ancêtre de la caméra. Alice suit son mari et fonde, en 1910, la société de production « Solax Film Co », à New York, qui devient la plus prolifique, outre-Atlantique, avant l’émergence d’Hollywood. En effet, la délocalisation de l’industrie du cinéma vers la côte Ouest va avoir raison de la suite de sa carrière.
Son mari la quitte en 1918 et tourne son dernier film en 1920. De retour en France, elle ne retrouve dans aucune société et quand elle retourne aux États-Unis, elle ne parvient pas à remettre la main sur les films qu’elle a produits. Elle décède en 1968 dans l’anonymat et ses mémoires sont publiés en 1976.
4 – Elizabeth Magie, la vraie créatrice du Monopoly
Sténographe et secrétaire de métier, Elizabeth Magie passe également son temps libre à l’écriture de poèmes et de nouvelles, ainsi que sur scène pour interpréter des sketches. Spirituellement, elle est sensible aux idées de l’économiste Henry George, à travers le livre « Progrès et Pauvreté », qui veut limiter le pouvoir des propriétaires fonciers avec un impôt unique.
Ainsi, en 1903, elle dépose un brevet pour un jeu de société intitulé « The Landlord’s Game » avec lequel elle souhaite dénoncer la « nature antisocial du monopole ». Le jeu se diffuse à petite échelle, dans les milieux étudiants et intellectuels, puis tombe un jour dans les mains d’un certain Charles Darrow. Chômeur, il s’inspire de ce jeu pour créer le Monopoly que l’on connaît tous.
Racheté par la société Parker Brothers en 1935 à Charles Darrow, le Monopoly est un véritable succès. En 1936, la firme rachète les droits originaux à Elizabeth Magie pour une bouchée de pain car pour elle, le plus important est que le message du jeu doit être transmis partout. Elle décède en 1948 alors que ce n’est que dans les années 70, lors d’un procès, que son rôle dans la création du Monopoly a été révélé au grand jour.
5 – Zelda Fitzgerald, plagiée par son mari écrivain F. Scott Fitzgerald
Le nom de Francis Scott Fitzgerald ne doit pas vous être inconnu, même si vous n’êtes pas un féru de littérature. C’est notamment l’auteur du célèbre roman « Gatsby Le Magnifique ». Sa femme Zelda n’a pas eu la même renommée et pourtant, considérée comme sa muse, elle a eu une influence importante sur ses œuvres.
Et bien plus qu’on ne le croit puisqu’il s’avère en réalité que l’écrivain pompait énormément dans le journal intime de Zelda pour décrire ses personnages féminins. En effet, lorsque F. Scott Fitzgerald publie son deuxième roman « Beaux et damnés » (le couple était déjà devenu célèbre après le premier roman de l’écrivain), sa femme Zelda révèle dans le New York Tribunes que certaines pages de son journal intime avait mystérieusement et brièvement disparu. Elle conclut même en accusant son mari de plagiat : « Mr. Fitzgerald semble croire que le plagiat commence à la maison ».
Ensuite, elle découvrit qu’il publiait même les histoires de sa femme sous son nom. Leur mariage part en vrille. Quand l’écrivain sombre dans l’alcoolisme, Zelda rentre dans un sanatorium en 1930 et est diagnostiquée de schizophrénie.
Là-bas, Zelda tente alors de publier son propre livre « Accorde-moi cette valse » en 1932, dans lequel elle s’inspire de son mariage et de son mari. Furieux, Francis en fait de même avec « Tendre est la nuit » en 1934. Les deux romans sont érigés alors comme témoignages de l’échec de leur mariage. Il meurt en 1940 tandis que Zelda fut victime, en 1948, d’un incendie dans l’asile psychiatrique dans lequel elle résidait… Triste fin !
Incroyables ces destinées de femmes méconnues, n'est-ce pas ?