Plus d'un siècle après la Première Guerre Mondiale, une famille retrouve le corps de son héroïque ancêtre tombé au combat

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Parfois, sans crier gare, l’Histoire avec un grand H nous rattrape et nous offre l’occasion de renouer avec un passé lointain mais jamais vraiment oublié.

C’est ce qui est arrivé à la famille d’Hotelans, à qui a été annoncée la découverte du corps de l’un de ses illustres ancêtres, combattant de la Première Guerre Mondiale, plus de cent ans après la fin du conflit.

Quatorze Poilus retrouvés dans les Ardennes


Quelle histoire que celle relatée par nos confrères de France Bleu ! Alors qu’un projet d’extension de silos agricoles devait être porté au Châtelet-sur-Retourne, dans les Ardennes, des fouilles archéologiques préalables à toute construction ont été menées cet été, aboutissant principalement à la découverte de restes humains.

Dans la foulée, la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles) approfondit les recherches et constate que les corps retrouvés sont ceux de quatorze soldats. Il apparaît très vite qu’il s’agit de combattants de la Première Guerre Mondiale, à en juger par les uniformes qu’ils portent, et dans lesquels ils ont été enterrés.

Par la suite, des boutons de capote militaire arborant une ancre de marine retrouvés avec les dépouilles, ainsi que des plaques d’identité et des galons de capitaine permettent de lever le voile sur leur histoire.

Des galons facilitant l'identification

Ces hommes faisaient partie des Bataillons d’Infanterie Coloniale du Maroc, et ont combattu à Châtelet-sur-Retourne le 1er septembre 1914. Ce jour-là, au sein de l’effectif français, dix-huit personnes ont été déclarées mortes, et 160 portées disparues à la suite d’une pluie d’obus dévastatrice.

Comme l'indique l'article de France Bleu : "les 6e, 7e et 9e bataillons étaient composés de soldats métropolitains chargés de maintenir l'ordre au sein du protectorat français du Maroc" et ont débarqué à Sète le 17 août 1914, après avoir été appelés pour tenter de mettre un terme à la progression allemande.

Sur les dix plaques militaires retrouvées, seulement cinq étaient lisibles. Il s'est par ailleurs avéré que les galons de capitaine retrouvés sur place ne pouvaient appartenir qu’au seul homme avec ce grade ayant pris part aux combats ce jour-là côté français : un certain Etienne d’Hotelans, commémoré par une plaque découverte cette année dans la paroisse de Meknès, au Maroc.

La page Facebook Souterrains de la Marne suppose, dans une publication postée le 27 novembre dernier, que les quatorze combattants finalement retrouvés dans cette tranchée du Châtelet-sur-Retourne ont été enterrés par l’armée allemande. À l’heure actuelle, cinq de ces corps ont pu être identifiés.

Le capitaine Etienne d'Hotelans, célébré par sa famille


Si le capitaine Etienne d’Hotelans, mort à l’âge de trente-cinq ans le 1er septembre 1914, n’a pas de descendance directe, ce n’est pas le cas de son frère. Ce sont donc les petits-enfants et arrière-petits-enfants de ce dernier qui ont été contactés, et ont appris l'incroyable nouvelle.

Les effets personnels d’Etienne d’Hotelans, à savoir une médaille de baptême, un crucifix, et une chevalière arborant les armoiries familiales, retrouvés avec lui, leur seront restitués. Il est à noter que le souvenir héroïque du capitaine est perpétué au sein de la famille d’Hotelans et traverse les générations : deux de ses neveux portent son prénom et ont choisi de faire carrière dans l’armée.

Cent six ans après être tombé au combat, Etienne d’Hotelans retrouve donc enfin les siens, et sera inhumé dans le caveau familial de Chénas, dans le Rhône, que France Bleu confirme être sa paroisse de baptême. Espérons à présent que tous les corps retrouvés au Châtelet-sur-Retourne puissent être également, un siècle après, rendus à leurs familles.

Source : France Bleu

Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste