En Slovénie, la naissance tant attendue d'un « dragon » vient d'arriver

Le protée anguillard (Proteus anguinus) est une espèce cavernicole originaire du nord de l’Adriatique. On la trouve plus précisément dans les grottes de Croatie, Slovénie et de la Bosnie-Herzégovine. Le 1 er juin 2016, un des œufs élevés dans un aquarium rocheux de la grotte de Postojna a éclos !

Une réussite incroyable pour Sabrina Peternost, la porte-parole du site, et pour toute la Slovénie, impatiente à l’idée des naissances de ces protées anguillards.
@slovania.info
Mais ça n’a pas toujours été ainsi. En effet, par le passé, cette espèce extrêmement rare rimait avec « bébés dragons ». Selon la légende, " les habitants voisins des grottes voyaient des Protées quand ceux-ci étaient emportés hors des grottes par des crues. Pour eux, il était clair qu'il s'agissait de bébés dragons... et personne n'osait pénétrer dans ces grottes" explique Saso Weldt, le zoologiste à l’AFP, l’Agence France Presse. De plus, la brume émanant des cavités rocheuses des grottes « aurait attesté » de la présence « de dragons adultes » dans cet environnement.
@wikipedia
À défaut d’être le petit du dragon, le protée anguillard est également appelé « la salamandre blanche » ou « la salamandre des grottes ». Il mesure de 20 à 40 cm, son corps a un aspect rose dû à l’absence totale de lumière et sa peau se rapproche de celle l’humain par sa texture. Son corps a un aspect de larve, avec une tête carrée coiffée d’une collerette baroque. Ses pattes sont placées à l’avant et à l’arrière de corps. Il est le seul vertébré aquatique à vivre exclusivement sous terre, dans les eaux des grottes karstiques, en se nourrissant de micro-crustacés. " Il peut rester sans manger pendant dix ans, et vit jusqu'à cent ans ".

Aveugle, son odorat développé lui permet de trouver sa nourriture. Cette espèce est rarissime car les femelles protée anguillard pondent tous les 6 ans, dans le meilleur des cas. Une fois nés, ils mettent entre dix à quinze ans pour atteindre leur dimension adulte.

Il vit encore à l’état sauvage dans les pays côtiers de l’Adriatique, notamment en Slovénie, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Il est classé dans la liste rouge des espèces vulnérables à l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
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Au sujet de l'auteur : Aurelie Chappuis

Journaliste