Selon Santé publique France, la France compte 1 million de fumeurs en moins en deux ans, un chiffre historique depuis 2000

C'est une petite victoire pour la lutte contre le tabagisme. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, en avait fait sa priorité. Et il semble que la bataille qu'elle mène depuis un an, date de sa prise de fonction, soit sur le bon chemin. Alors que l'on a longtemps pensé que toutes les mesures anti-tabac seraient vaines, voilà que l'on avait peut-être tout faux.

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Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le tabac ne séduit plus autant qu'avant. Depuis 2000, les chiffres de la baisse du tabac n'avaient jamais été aussi parlants. Et son prix n'y est pas pour rien. En tout, entre 2016 et 2018, 1 million de fumeurs en moins sont dénombrés. Une baisse importante qui s'étend jusqu'aux personnes défavorisées, première cible du tabagisme. En effet, 38,8 % fumaient chaque jour en 2016, contre 34 % en 2017. Une fierté pour Agnès Buzyn qui considère que « le tabac est un vecteur d'inégalités. Il pèse particulièrement sur les plus défavorisés et cela s'aggrave. »

L'augmentation du prix du paquet, le paquet neutre ou encore la meilleure prise en charge des dispositifs pour aider à arrêter la cigarette ont certainement eu un très fort impact dans ce changement. Outre les personnes défavorisées, ce sont les jeunes hommes qui ont entre 18 et 24 ans qui ont été les plus concernés par cette baisse de la consommation du tabac. De 44,2 % , ils sont passés à 35,5 %. Et lorsque l'on voit l'augmentation du prix du tabac à venir, à savoir 10 euros en 2020, il n'est pas étonnant que les jeunes s'en détachent de plus en plus. Pari réussi, donc.

D'une autre manière, Santé publique France révèle qu'il existe un écart important du niveau de tabagisme selon les régions. En ce sens,« l’Ile-de-France et les Pays de la Loire sont les régions où l’on fume le moins en 2017 avec des prévalences respectives de 21,3% et de 23% » alors que les prévalences sont bien plus élevées en région Paca avec 32,1 %, en Occitanie avec 30,3 %, en Hauts-de-France avec 30,5 % et dans le Grand-Est avec 30,1 %. Une différence que François Bourdillon, directeur général de Santé publique, explique par « les inégalités sociales, par des composantes culturelles et peut-être par une plus grande facilité d’accès au tabac en raison de la proximité des frontières ».

« En cohérence avec le Plan priorité prévention présenté le 26 mars dernier, le nouveau programme national de lutte contre le tabac 2018-2022, qui sera lancé dans les prochains jours en association avec le ministère de l’Action et des Comptes publics, visera à diminuer drastiquement le nombre de fumeurs et à construire une 'génération sans tabac' » a assuré Agnès Buzyn.

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Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste