Un fossile de baleine à quatre pattes, vieux de 42 millions d'années, a été découvert au Pérou

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Des paléontologues ont découvert un spécimen de baleine à quatre pattes, qui daterait de 42,6 millions d’années, au Pérou.

C’est une découverte inestimable que viennent de réaliser des paléontologues au Pérou. Un fossile, extrêmement bien conservé, d’un ancêtre amphibie et quadrupède des baleines a ainsi été découvert sur le littoral péruvien.

Cette fantastique découverte devrait permettre d’en apprendre davantage sur l’évolution de ces mammifères qui n’ont pas toujours vécu dans l’eau.

En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, les ancêtres des baleines et des dauphins vivaient sur la terre ferme et non pas dans les océans, il y a environ 50 millions d’années. Ces cétacés se concentraient essentiellement dans la région correspondant aujourd’hui au Pakistan et à l’Inde.

Crédit photo : Alberto Gennari / Reuters

Toutefois, des paléontologues avaient découvert il y a quelques années, en Amérique du Nord, des fossiles partiels vieux de 41,2 millions d’années. en étudiant ces derniers, les chercheurs en avaient déduit que les cétacés de l’époque avaient d’ores et déjà perdu leur capacité de marcher et de se redresser sur leurs pattes, signes précurseurs d’une transition vers la vie aquatique.

Des « similitudes avec des mammifères semi-aquatiques comme les loutres »

Le nouveau spécimen découvert au Pérou, qui est décrit avec précision dans la revue Current Biology, s’avère plus vieux puisqu’il date de 42,6 millions d’années. son anatomie pourrait ainsi compléter le tableau de l'évolution des cétacés.

Le fossile était enterré à environ un kilomètre de la côte sur la Playa Media Luna dans le désert du bassin péruvien de Pisco, situé à 250 kilomètres au sud de la capitale Lima.

Intrigués par la présence de mandibules dans le sol désertique, les paléontologues ont creusé et ont découvert une mâchoire inférieure, des dents, des vertèbres, des côtes, mais aussi et surtout des parties des pattes avant et arrière avec de longs doigts, sans doute palmés.

Les chercheurs croient savoir que le cétacé mesurait environ quatre mètres de longueur et qu’il savait marcher et nager.

« Une partie des vertèbres de la queue montrait de bonnes similitudes avec celles de mammifères semi-aquatiques actuels comme les loutres », a expliqué à l'AFP le paléontologue Olivier Lambert, qui a dirigé ces recherches.

« On aurait donc un animal qui aurait commencé à utiliser de plus en plus la queue pour la nage, ce qui le différencie de formes plus anciennes d'Inde et du Pakistan », a précisé l’intéressé.

« Le spécimen le plus complet pour une baleine quadrupède en dehors de l'Inde et du Pakistan »

Si, par le passé, des fossiles de baleines quadrupèdes avaient déjà été retrouvés en Égypte, au Sahara occidental, au Sénégal, au Togo et au Nigeria, leur état fragmentaire ne permettait pas d’en déduire si oui ou non, ces animaux pouvaient nager.

D’où le caractère exceptionnel de cette découverte au Pérou. Olivier Lambert en a désormais la certitude, il s’agit du « spécimen le plus complet pour une baleine quadrupède en dehors de l'Inde et du Pakistan ».

Cette baleine du Pérou pouvait donc aller sur la terre ferme à sa guise et nager comme une loutre. Son arrivée sur le sol sud-américain pourrait s’expliquer par une migration transatlantique depuis la côte ouest africaine. Les deux continents n’étaient séparés que par 1 300 kilomètres d’océan à l’époque et les forts courants est-ouest auraient facilité la traversée.

Une hypothèse qui éliminerait de facto la théorie qui prétend que les baleines ont atteint le continent par un trajet nord, via le Groenland.

Source : Current Biology

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.