Nouvel espoir dans la recherche pour la cancer : Un test sanguin pour détecter un possible risque de tumeur

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Bientôt, neutraliser le cancer avant même l'apparition de ses symptômes pourrait être possible ! En effet, un test sanguin, encore expérimental, a rendu possible la détection des huis cancers les plus fréquents. Une avancée majeure, qui pourrait permettre de devancer la maladie et ainsi la guérir au mieux.

Une découverte qui pourra changer bien des choses et procurer de l'espoir à nombre de personnes qui découvrent leur maladie. À l'heure actuelle, et dans 70 % des cas en moyenne, le test sanguin permettrait de détecter par avance l'apparition d'une future tumeur, le tout grâce à l'étude des traces de la maladie dans l'ADN.

Crédit image : Shutterstock.com / Picsfive

L'étude, à l'initiative de chercheurs, a été relayée jeudi 18 janvier par la revue Science. Dans leur article, les scientifiques indiquent que leurs travaux ont porté sur plus d'un millier de personnes dont la tumeur ne s'était pas encore propagée. Ils ont également démontré que certaines mutations génétiques provoquent les cancers et peuvent notamment être repérées dans l'ADN, analysé après prélèvement sanguin. En ce sens, des sociétés de biotechnologies dont Grail ont relevé des millions d'échantillons de sang de personnes atteintes de cancer pour tâcher de découvrir les marqueurs ADN liés au cancer.

Les chercheurs de John Hopkins ont quant à eux pris le parti de séquencer uniquement seize gènes qui seraient la cause de différents types de tumeurs, comme l'explique la revue Science. À cela, ils ont ajouté une combinaison de huit biomarqueurs de protéines caractéristiques des cancers le plus fréquents, ce qui a rendu possible l'observation des tissus de l'organisme qui sont affectés.

Si pour le moment, ce test sanguin n'est pas encore efficace à 100 %, il est en mesure de détecter une tumeur avec succès entre 33 % et 98 % des cas (les taux de réussite varient selon le type de cancer) sur 1 005 patients avec huit types de tumeurs, ne présentant pourtant encore aucun symptôme ou même de métastases. Quant au cancer de l'ovaire, du foie, de l'estomac, du pancréas et de l'œsophage, le test présentait 69 % de sensibilité, alors qu'il s'agit justement de cancers qui constituent un indice de détection très faible. De plus, la revue Science indique que sur seulement 7 des 812 personnes testées, la prise de sang s'est avérée inefficace.

Un test abordable

Le test, breveté et baptisé CancerSEEK, a un coût estimé à moins de 500 dollars. Une somme extrêmement abordable, surtout lorsqu'on connaît les prix actuels du marché qui propose déjà des tests sanguins sans grande différence de prix. « C'est un chiffre très intéressant », explique le pathologiste moléculaire Anirban Maitra du MD Anderson Cancer Center à Houston, au Texas, « car il se situe dans la gamme des autres tests de dépistage du cancer tels que la coloscopie. »

Mais même si cette découverte promet un élan d'espoir, il faut tout de même être averti sur les risques qu'il apporte. En effet, le test permet de recenser des protéines qui seraient liées au cancer mais qui sont également présentes chez les personnes atteintes de l'arthrite ou d'autres maladies inflammatoires. Du coup, il sera possible que le taux de positif soit parfois nul s’il est testé dans des populations « moins saines » — c'est en tout cas ce qu'a observé le chercheur en protéomique Lance Liotta de l'Université George Mason en Virginie.

L'étape suivante ?

L'imagerie sera la prochaine étape pour les personnes testées et qui ont eu deux tests positifs. Une étape qui soulève quelques questions, à savoir si le test permettra de détecter des plus petites tumeurs qui ne seront jamais aussi importantes qu'un cancer qui se propage mais qui seront traitées quand même, déclenchant ainsi une certaine anxiété inutile et un risque pour la santé du patient. « Le problème n'est pas un surdiagnostic, mais un surtraitement », a expliqué Nickolas Papadopoulos, chercheur à l'Université John Harpkins.

Pour Nitzan Rosenfeld de l'Université de Cambridge au Royaume-Uni, « c'est un progrès passionnant, mais l'évaluer dans le monde réel sera un long processus. »

Source : Science

Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste