Le Manta, un catamaran dévoreur de plastique, prévoit de traiter jusqu'à 10 000 tonnes de déchets par an, dans les océans

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On vous présente aujourd’hui une initiative aussi belle qu’ambitieuse : Le Manta. Ce voilier géant, dont la mise à l’eau est prévue pour 2024, a été conçu pour collecter et traiter les déchets plastiques des océans.

L’association The SeaCleaners, qui comme son nom l’indique œuvre d’arrache-pied pour en finir avec la pollution plastique, a imaginé un catamaran écologique pas comme les autres.

Baptisé Manta, ce bateau-usine autonome à plus de 75% aura pour mission, dès 2024, de collecter et traiter jusqu’à 10 000 tonnes de déchets plastique par an.

À sa barre, on retrouvera le vieux loup de mer Yvan Bourgnon, navigateur et aventurier qui, tout au long de ses multiples périples a pu constater l’étendue de la pollution des eaux, aux quatre coins du monde.

Vainqueur de la Transat Jacques Vabre aux côtés de son frère Laurent en 1997, le skipper connaît la mer mieux que personne, pour l’avoir domptée à plusieurs reprises et ce dès son plus jeune âge.

À seulement 8 ans, il embarquait ainsi avec ses parents pour un tour du monde de 4 ans, qui allait éveiller en lui un amour profond pour le large.

Crédit photo : The SeaCleaners

Le skipper Yvan Bourgnon à la tête du projet Manta, un voilier géant conçu pour collecter et traiter les déchets plastiques des océans

Président fondateur de l’association The SeaCleaners, Yvan Bourgnon a décidé il y a quelques années de s’attaquer à la pollution plastique des océans en lançant ce beau projet.

« En 2050, il y aura plus de plastiques que de poisson dans la mer », confiait-il récemment à nos confrères de France Culture.

Rappelons en effet que chaque minute, entre 9 et 17 tonnes de déchets sont déversées dans les océans. Des chiffres alarmants et les projections futures des experts n’incitent guère à l’optimisme.

Crédit photo : The SeaCleaners

Cette urgence environnementale a convaincu le marin de trouver le moyen le plus écologique d’enrayer cette spirale. Depuis 2018, il coordonne ainsi une équipe composée de 58 ingénieurs et techniciens pour travailler sur la construction de ce bateau innovant.

Dans cette aventure, ils sont accompagnés d’une vingtaine d’entreprises et de 5 laboratoires de recherche dont ceux de l’École navale de Brest et de Centrale Nantes.

Tout ce petit monde a mis au point ce bateau-usine d’un nouveau genre.

Long de 56 mètres, pour une largeur de 26 mètres, ce voilier géant fonctionnera « à 75% de manière autonome grâce à ses 1 500 m2 de voiles installées sur des gréements automatisés », mais aussi grâce à l’apport de « moteurs à propulsion électrique ».

L’électricité à bord sera produite par des dispositifs vecteurs d’énergies renouvelables, comme deux éoliennes, des hydro-générateurs ou encore des panneaux solaires.

La particularité de ce navire futuriste sera son usine embarquée de traitements des déchets. Celle-ci sera composée d’une unité de conversion énergétique par pyrolyse, qui transformera le plastique récupéré en énergie, avec un faible impact environnemental.

L’objectif sera de collecter entre 5 000 et 10 000 tonnes de déchets plastiques par an.

Le Manta interviendra dans un premier temps dans les zones les plus polluées, telles les régions côtières, les rivières, l’embouchure des grands fleuves ou encore les estuaires d’Asie du Sud Est.

Le bateau pourra également apporter son aide en cas de pollution provoquée par des catastrophes naturelles ou climatiques, comme les cyclones et autre tsunamis.

Pour ce projet universel, 15 millions d’euros ont d’ores et déjà été collectés auprès de 30 000 donateurs et entreprises en France, en Allemagne et en Suisse, pays natal d’Yvan Bourgnon.

Sa construction devrait débuter en 2022 pour une mise à l’eau en 2024.

Un formidable projet que l’on suivra de près !

Source : The SeaCleaners
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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.