Plus qu’un simple passe-temps, le métier de créateur de contenu est de plus en plus plébiscité. Le hic ? Cette activité n’est pas de tout repos et peut rapidement devenir une source de stress.
Sur le papier, devenir créateur de contenu vidéo a de quoi faire rêver. Pourtant, cette activité cache une zone d’ombre assez méconnue : le stress. Cette même source d’angoisse pousse certains professionnels à faire des pauses. Pire encore, certains d’entre eux font le choix de tout arrêter.
De son côté, Squeezie - le Youtubeur francophone le plus suivi avec 18 millions d’abonnés - a décidé de s’octroyer une pause pour se ressourcer. Même son de cloche pour McFly et Carlito, Mastu ou encore Léna Situations, qui a évoqué des «problèmes de santé liés au stress».
Dans un récent article, Franceinfo a donné la parole à Florian Henn, créateur de la chaîne YouTube Mamytwink. Au programme : exploration de lieux abandonnés et leçons d’histoire.
Crédit Photo : capture d'écran Mamytwink / Youtube
À l’instar de ses confrères, celui qui est suivi par plus de deux millions d’abonnés a frôlé le burn out : «Mon cerveau est dans une telle ébullition créative qu'il ne s'arrête jamais. Forcément, au bout d'un moment, ça a été trop. Ça s'est matérialisé par des symptômes physiques. J'ai senti que j'allais y laisser ma santé, moi en premier, et même mes associés», explique le vidéaste auprès de la chaîne d’information.
Comme le précise le média, Florian Henn est à la tête d’une petite entreprise. Il emploie et rémunère un cadreur, un monteur, un graphiste et un historien : «C’est clair que ça rajoute de la pression. Si tu as des périodes où tu fais moins de vues, tu touches moins de revenus, tu as moins de sponsors», confie le Youtubeur. Avant d’ajouter : «Ça peut ajouter de la pression, mais comme n'importe quelle entreprise et chef d’entreprise».
La course aux vues dictée par l’algorithme
Le vidéaste souligne un autre point important : la puissance de l’algorithme Youtube. Il rappelle que son gagne-pain dépend en grande partie de cette suite de données.
«On a tous les chiffres, les vues, les abonnés, les durées de visionnage, les revenus estimés. Quand tu sors une nouvelle vidéo, tu veux voir en temps réel combien de vues elle fait et tu auras, par exemple, le classement par nombre de vues. Et c'est anxiogène parce que sur le moment, si tu vois que ta vidéo n'est pas bien, tu te dis : ce que je fais n'intéresse plus les gens, je ne vais plus exister».
Crédit Photo : iStock
Contactée par Franceinfo, Laurence Allard, chercheuse à l’université de Lille», a étudié le marché de l’influence sur internet. Selon elle, l’algorithme joue un rôle important pour déterminer les contenus proposés aux utilisateurs.
«Leur patron est un algorithme. Une plateforme peut décider de changer ses règles quasiment du jour au lendemain. Ça peut donner lieu à des visibilités moindres et tout un travail qui se trouve finalement empêché d'être vu».
«C'est devenu très compétitif. Tout le monde est arrivé en masse», explique de son côté Marjorie Le Noan, qui a fait le choix d’abandonner Youtube pour Instagram. Selon elle, ce réseau social donne plus de poids aux contenus amateurs.