« Bétowen », « Ni dieu ni mètre », « spychologie »... les perles 2022 du bac sont là et c'est un grand cru

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On vous a compilé les plus belles perles recensées parmi les copies corrigées au bac 2022. On adresse par avance toutes nos excuses aux élèves qui se reconnaîtraient.

C'est aujourd'hui, mardi 5 juillet, que les 710 000 candidats au baccalauréat ont découvert leur résultat. Pour 2022, le taux de réussite devrait, sans surprise, être en baisse par rapport aux deux années précédentes, marquées par une certaine indulgence des correcteurs en raison du contexte sanitaire.

Tout au long de la matinée, les mêmes scènes de joie et de tristesse ont accompagné cette journée si particulière, aux quatre coins du pays. Après une attente interminable, les nouveaux bacheliers savourent ainsi leur belle réussite tandis que les recalés, à l'inverse, s'apprêtent à passer un été un peu moins gai et on ne peut s'empêcher d'avoir une petite pensée pour eux. Quant aux élèves en sursis admis aux rattrapages, ils auront une dernière chance de décrocher le précieux diplôme dans les jours à venir.

Les résultats connus, il est temps désormais de s'intéresser à la partie la plus amusante (car il vaut mieux en rire) de l'examen : les perles des élèves !

Voici donc un petit florilège des énormités aperçues ici ou là.

Crédit photo : Istock

Découvrez les plus belles perles du bac 2022

Comme chaque année, certains élèves se sont ainsi surpassés de manière insolite, soit par méconnaissance ou défauts de compréhension, soit par simple manque de relecture. Entre les lapsus improbables, les contresens qui induisent en erreur, mais aussi les réflexions personnelles discutables ou encore les hors-sujets rédhibitoires, il y en a pour tous les goûts dans les copies. Une sélection à la fois savoureuse et - il faut bien le dire - quelque peu consternante.

Séries technologiques

Les deux sujets de dissertations de philosophie, proposés aux candidats des séries technologiques, en ont manifestement inspiré plus d'un, pour le meilleur et surtout pour le pire. Ainsi à la question « La liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne ? », un élève a choisi de répondre avec une audacieuse analogie mais il aurait peut-être été préférable qu'il s'abstienne.

« Par exemple, si je dis je refuse de prendre ce sujet de philosophie au surveillant qui me le donne, c’est que je suis libre de ne pas faire ce bac philo parce que j’en ai pas envie. Mais je suis raisonnable, alors je le fais, mais je perds ma liberté », a-t-il ainsi écrit, comme le révèle le Parisien. Imparable n'est-ce pas ?

L'un de ses camarades a préféré, lui, reprendre une célèbre devise pour illustrer son propos. Seulement voilà, ce dernier s'est rendu coupable d'une toute petite faute de rien du tout qui, hélas, change légèrement le sens de sa phrase, comme vous pouvez le constater. « Comme disaient les anarchistes : ‘ni dieu ni mètre’ ». Chacun aura évidemment rectifié.

Le second sujet de dissertation demandait aux élèves s'il est juste de défendre ses droits par tous les moyens ? Pour répondre, l'un des candidats épinglés a fait allusion à des événements récents, non sans un certain humour et avec un sens particulier de l'analyse. « Des gilets jaunes ont perdu un œil pour leur défendre leur droit, mais il n’ont pas pu faire ‘œil pour œil’ car les CRS avaient des casques », écrit en effet l'intéressé. 

Un autre lycéen a quant à lui fait le choix de manier le proverbe mais un lapsus - sûrement révélateur - a donné à son argumentaire une tournure assez comique : « La faim justifie les moyens ».

Enfin, l'une des explications de texte consacrée à une œuvre de Diderot a fait naître une profonde réflexion philosophique chez l'un des candidats. Jugez plutôt :

« Si je vois un éléphant rose et que mon voisin voit un éléphant gris, c’est qu’il y a un problème chez lui ou chez moi ». C'est pas faux, comme dirait un certain... Perceval !

Crédit photo : Istock

Séries générales

Les séries générales ne sont pas en reste et de nombreuses pépites sont à signaler. Illustration avec la copie de philosophie de ce lycéen qui a écrit que « Bétowen s’est livré à de bonnes pratiques artistiques », en réponse au sujet « les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? »

Une élève nous explique, quant à elle, que « le maquillage est de l’art car dans l’émission ‘incroyable transformation’ la maquilleuse transforme le look des personnes moches ».

Deux autres candidats nous apprennent par ailleurs que « certaines rock stars, quand elles chantent ou crient, on dirait qu’elles jouissent », ou encore que « les artistes (ils) remuent la terre ».

Concernant le second sujet de philosophie (« Revient-il à l’État de décider de ce qui est juste ? » ndlr), les deux réflexions ci-dessous ont particulièrement retenu notre attention :

- « Si le président Macron décide quelque chose, c’est que c’est forcément juste, puisque c’est le président ».

- « Si je trouve juste de rompre avec ma petite amie parce qu’elle est agaçante et que je ne veux plus la subir, c’est à moi de décider, pas au juge ».

Quant aux jolies perles repérées dans les commentaires composés, les deux suivantes nous ont beaucoup fait rire, sans méchanceté aucune, bien sûr.

- « La spychologie permet de mettre de l’ordre dans la tête »

- « On sait très bien que l’univers a été créé par le big band ».

Crédit photo : Istock

D’autres curiosités ont été recensées dans les copies, notamment par le magazine Marie France qui nous rapporte par exemple qu'un candidat a écrit, le plus sérieusement du monde, que « le gouvernement de Vichy siégeait à Bordeaux ». Logique !

Un autre élève a livré une définition pour le moins étonnante d'une croisade (on ne vous cache pas que c'est notre préférée) en expliquant qu'il s'agit d'un « voyage en bateau organisé par le pape ».

Une candidate a également affirmé que « la danse typique de l’Argentine » était « la paëlla ». Les amateurs de tango apprécieront...

Enfin, certains élèves, visiblement en délicatesse avec la géographie, ont répondu que la capitale de l'Espagne était « Mexico » ou... « Argentina » !


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.