Lieux d’histoire aujourd’hui laissés à l’abandon, les sanatoriums font partie des terrains de jeux préférés des fans d’Urbex.
Envie de vous faire peur ? C’est la question qu’il faut vous poser avant de partir à l’aventure dans des lieux abandonnés. Manoirs, entrepôts désaffectés, écoles, hôpitaux ou encore sanatoriums, certains lieux ayant servi autrefois sont aujourd’hui à l’abandon. Et l’ambiance qui y règne y est parfois troublante voire effrayante. C’est notamment le cas des sanatoriums.
La définition et l’histoire des sanatoriums
Selon la définition du dictionnaire Larousse, un sanatorium est “un établissement spécialisé dans le traitement de la tuberculose et de certaines maladies pulmonaires infectieuses chroniques (aspergillose, par exemple).” On peut également dire qu’il s’agit d’une maison de santé où l’on soigne au grand air certains malades atteints de la tuberculose.
Toujours d’après la définition du dictionnaire Larousse, la tuberculose est “une maladie infectieuse et contagieuse, commune à l’homme et aux animaux, due au bacille de Koch et touchant principalement les poumons”. Cette maladie a été un véritable fléau sur la première moitié du XXe siècle. Pour lutter efficacement contre cette maladie pulmonaire qui a fait des ravages, les pouvoirs publics de l’époque ont mis en place des moyens : le vote de la loi Léon Bourgeois en 1916 sur les dispensaires antituberculeux et le vote de la loi Honnorat en 1919 sur les sanatoriums. Entre 1900 et 1950, 250 sanatoriums ont vu le jour en France.
Les sanatoriums abandonnés
Seulement voilà, à partir des années 1950, une solution médicale a été trouvée pour lutter contre la tuberculose : les antibiotiques. Avec leurs apparitions, les grands bâtiments des sanatoriums ont été petit à petit laissés à l’abandon. Une aubaine pour les fans d’exploration urbaine, une pratique plus connue sous le nom d’Urbex. Le principe ? Entrer sans autorisation dans des lieux aujourd’hui abandonnés et visiter ce qu’il en reste. Certaines personnes se filment même lors de ces visites et partagent par la suite leur visite sur les réseaux sociaux.
D’autres fans d’Urbex sont également des fans de la photographie et n’hésitent pas à partager des photos de leur découverte, tout en essayant de conserver du mieux possible l’adresse exacte des lieux visités. Parmi leurs terrains de jeux préférés, on retrouve les sanatoriums. Certains sanatoriums français disposent toujours de leur mobilier et de leurs accessoires. Le tout dans une ambiance lugubre voire parfois effrayante.
L’occasion de nous pencher sur ces lieux abandonnés qui fascinent tant. Dans cet article, nous vous proposons une sélection de 15 sanatoriums français tous plus flippants les uns que les autres.
Un exemple de visite Urbex - © iStock
L’hôpital Villemin ou Sanatorium de Nestor Pirotte
Lieu : Angicourt
Département : Oise
Région : Hauts-de France
Avec ses 35 hectares de bois et ses 25.000 m² de bâtiments hospitaliers, l’hôpital Villemin d’Angicourt a connu plusieurs vies. D’abord sanatorium pour empêcher la propagation de la tuberculose, il a ensuite été transformé en hôpital gérontologique dans les années 1960 À l’époque, il employait 780 personnes et avait une capacité d’accueil de 600 lits du temps. Abandonné depuis 1997, ce site a souvent fait l’objet de pillage. L’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), qui en est le propriétaire des lieux, a lancé un appel à projets en ce début d’année 2023. Elle envisage de céder le site à un futur acquéreur dont le projet sera d’offrir une seconde vie à cette bâtisse totalement désaffectée.
Le sanatorium de Dreux ou des Bas-Buissons
Lieu : Dreux
Département : Eure-et-Loir
Région : Centre-Val de Loire
Bâti sur plusieurs hectares, le sanatorium de Dreux regroupait également un lazaret et un préventorium. Après avoir accueilli des malades de la tuberculose, il commence à être partiellement abandonné en 1962 puis le devient totalement en 1980. Racheté par la ville en 1999 pour la somme symbolique d’un franc, le bâtiment est toujours à l’abandon. Selon la légende des fans de paranormal, des phénomènes paranormaux se seraient produits lorsqu’il y avait encore des patients dans cet établissement de santé.
Le sanatorium d’Aincourt
Lieu : Aincourt
Département : Val-d’Oise
Région : Île-de-France
Ce sanatorium a été construit entre 1931 et 1933. En 1936, il accueille jusqu’à 430 malades de la tuberculose. En 1940, il est transformé en camp d’internement administratif de la Zone Nord par les troupes allemandes. On y retrouvait alors des prisonniers politiques communistes et des femmes juives ou résistantes avant leur départ vers d’autres camps. Entre novembre 1942 et septembre 1943, il est utilisé pour la formation de miliciens. En 1946, l’établissement de santé rouvre ses portes et un bloc opératoire voit le jour en 1955. Cependant, face au déclin des cas de tuberculose, le bâtiment est transformé en centre médical pluridisciplinaire. Le pavillon Bonnefoy-Sibour ferme ses portes en 1987 et le pavillon Docteur Vian en 1988. Différents projets de réaménagement ont été pensés mais à l’heure actuelle, le sanatorium d’Aincourt est toujours abandonné. Cependant, un projet immobilier prévoit de le transformer en logements de luxe.
Le Royal Aubrac
Lieu : Saint-Chély-d'Aubrac
Département : Aveyron
Région : Occitanie
Construit en 1902 le Royal Aubrac a d’abord été un sanatorium avant d’être transformé en colonie de vacances puis en hôtel de luxe. Racheté en 2008 par Roger Cousty, ce dernier souhaitait l’aménager en hôtel-restaurant trois étoiles. Mais la crise financière a raison du projet et le bâtiment reste à l’abandon. En 2021, un couple rachète cet édifice mythique et promet d’y lancer "un programme de rénovation complet pour refaire du Royal Aubrac un lieu totémique au cœur du parc naturel régional de l’Aubrac, dans le strict respect de son territoire" comme ils l’ont fait savoir au journal Centre-Presse Aveyron.
Le sanatorium Simone Weber
Lieu : Lay-Saint-Christophe
Département : Meurthe-et-Moselle
Région : Grand-Est
C’est en 1895 que Paul Spillmann et Paul Hausholtes ouvrent le sanatorium Simone Weber, l’un des premiers centres d’accueil des tuberculeux de France. En 1972, il est transformé en centre médical avec un service d’affection pulmonaire avant d’être totalement laissé à l’abandon. Comme pour beaucoup de lieux abandonnés, des pillages ont délaissé le lieu en ruines. Les chasseurs de fantômes adorent ce lieu car il est réputé hanté et entouré de mystère. Certaines rumeurs parlent de la présence d’un fantôme du chercheur Spillmann À plusieurs reprises, les chasseurs de fantômes sont entrés dans le sanatorium Simone Weber pour entrer en contact avec le paranormal.
Le château Saint-Bernard ou le sanatorium Eugène Aram
Lieu : Touvérac
Département : Charente
Région : Nouvelle-Aquitaine
D’abord domaine privé, centre de cure pour tuberculeux, établissement de convalescence puis hôpital, le nombre de malades s’est succédé dans cet établissement au cours des décennies. Le matériel hospitalier usé et poussiéreux serait toujours sur place. À ces accessoires s‘ajoute un décor pour le moins sinistre, dû à la partie médiévale du bâtiment et aux saccages causés par une grosse tempête. Dose de frisson garantie.
Le sanatorium Michel Peiry ou le sanatorium des montagnes
Département : Languedoc-Roussillon
Région : Occitanie
Situé en plein coeur des montagnes, ce sanatorium a été un aérium, un établissement de repos au grand air pour enfants et adolescents. Depuis 1995, il est totalement laissé à l’abandon. De nombreux meubles seraient encore à l’intérieur.
Le dispensaire Jouye-Rouves
Lieu : Paris
Département : Paris
Région : Île-de-France
Bâti en 1902 pour accueillir les malades de la tuberculose, ce sanatorium se situe en plein cœur de Paris. Dans les années 1990, une partie du bâtiment a été réhabilité pour accueillir les locaux du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris. En 2011, la Commission du Vieux Paris étudie un projet d’extension du centre sur tout le bâtiment avant de rejeter le projet. Il est aujourd’hui classé monument historique et ne peut pas être détruit.
Le sanatorium de Bergeserrin
Lieu : Bergesserin
Département : Saône-et-Loire
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Construit entre 1932 et 1946, le sanatorium de Bergesserin a une superficie de 15.000 m². Situé en forêt du Clunisois, l’établissement médical a été définitivement abandonné en 2008. Mais il s’apprête à retrouver une seconde vie. La communauté de communes du Clunisois souhaite transformer l’ancien sanatorium en lieu de rencontres dédié à l’artisanat et au spectacle.
Lieu abandonné. Crédit : Istock
Le sanatorium le Mont-Blanc
Lieu : Plateau d’Assy
Département : Haute-Savoie
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Construit en 1929 par Pierre Dupuy, le sanatorium le Mont-Blanc se classait dans la catégorie “luxe”. La raison ? Il accueillait des malades aisés en quête d’une cure silencieuse, en plein cœur du Plateau d’Assy. Au total, l’établissement comptait 280 lits et 160 appartements. Lorsque la tuberculose a commencé à disparaître, ce sanatorium aussi appelé le Grand Hôtel du Mont-Blanc a été reconverti en centre de cure avant d’être complètement abandonné en 2012.
Le sanatorium abandonné des hauteurs
Lieu : Lyon
Département : Rhône
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Au début du XXe siècle, ce sanatorium a été construit à 900 mètres d’altitude dans la région lyonnaise. À l’époque, il était considéré comme le plus grand de la région et était destiné aux militaires. Dans les années 1970, il a été transformé en centre de rééducation fonctionnelle avant d’être totalement abandonné.
Le sanatorium Fernand-Bezançon
Lieu : Saint-Martin-du-Tertre
Département : Val d’Oise
Région : Île-de-France
En 1884, le duc de Massa fait construire le château de Franconville. Mais après la Première Gu*rre mondiale, le département de la Seine décide de racheter le lieu. Et c’est en 1929 qu’il devient un sanatorium pour accueillir 500 malades de la tuberculose.
La clinique du diable
Lieu : Stosswihr
Département : Haut-Rhin
Région : Grand-Est
Avec ses 7 hectares de terrain perchés sur 1.100 mètres d’altitude, l’Altenberg a su séduire une riche clientèle. La raison ? C’était un hôtel de luxe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Mais lorsque la Grande Gu*rre éclate, l’Altenberg devient un quartier général des troupes. Il faudra attendre la fin de la g*erre pour que l’établissement de nouveaux accueillir des clients. L’hôtel est alors transformé en sanatorium. Pendant 40 ans, des milliers de malades de la tuberculose viendront dans ce lieu, puis des personnes luttant contre l’obésité. L’Altenberg, aussi surnommé “la Clinique du diable”, a fermé ses portes en 2011.
Le sanatorium de la police
Lieu : Bénaville
Département : Bas-Rhin
Région : Grand-Est
Plus connu sous les noms de “Hôpital hanté de Bénaville”, “Sanatorium de Bénaville” ou encore “Clinique de Bénaville”, ce sanatorium est une ancienne maison de santé de la Mutuelle de la police Nationale. Les officiers convalescents de la police venaient se reposer dans cet établissement. Le centre a ensuite été transformé en service psychiatrique et en service de rééducation. Depuis les années 2000, et malgré plusieurs projets de reprise, le lieu reste abandonné.
Faire de l'urbex dans un lieu abandonné. Crédit : Istock
Le sanatorium de Huel
Département : Finistère
Région : Bretagne
Bâti en 1929, le sanatorium de Huel a subi de nombreux dégâts. Parmi eux, un incendie survenu en 1997 qui a fait des ravages sur la bâtisse abandonnée.