À 90 ans, il est obligé de travailler dans une supérette pour vivre... et rêve de prendre sa retraite

Portrait d'un retraité qui a été contraint de reprendre un travail afin d'arrondir ses fins de mois.

« Le travail, c'est la santé », dit le célèbre dicton !

Un adage qui ferait doucement ricaner un certain Vince Scidone. Ce nonagénaire américain, qui vit dans l'Oklahoma, continue en effet de se tuer à la tâche, malgré son âge avancé. En proie à des difficultés financières, ce dernier n'a d'autre choix que de travailler pour subvenir à ses besoins, mettant ainsi en péril sa santé. Il espère néanmoins (re)prendre sa retraite un jour.

Vince ScidoneCrédit photo : DR

À 90 ans, il travaille toujours pour vivre et rêve de prendre sa retraite

Âgé de 90 ans, Vince travaille actuellement à mi-temps afin d'arrondir sa pension. Ancien charpentier de profession, il était pourtant à la retraite depuis... 1998, mais il a été contraint de reprendre une activité, en 2024, lorsque sa seconde femme Deborah, avec laquelle il s'est marié en 2022, est tombée malade. 

Payé 14,90 dollars de l'heure (environ 12 euros) pour ce travail, le vieil homme peine à joindre les deux bouts. Des difficultés qui s'expliquent notamment par les frais médicaux liés au problème de santé de sa femme, dont la couverture maladie ne suffit plus.

« J'ai commencé à percevoir ma retraite en 1998 (...) Vingt-sept ans plus tard, les prix ont flambé, si bien que l'argent que je recevais il y a plus de vingt ans n'est plus suffisant dans le contexte économique actuel. On peut survivre, mais c'est difficile » (Vince Scidone)

Bien qu'il n'ait jamais été fortuné, Vince a toujours eu un confort de vie agréable. Mais lorsque l'économie américaine a plongé entre 2023 et 2024, il a dû se rendre à l'évidence et envisager un complément de revenu. Il faut savoir qu'à l'époque, Vince et Deborah venaient de s'acheter une nouvelle maison et toutes leurs économies étaient partis dans l'ameublement ainsi que la décoration du logement. Le couple n'était certes pas dans le besoin, mais il n'avait plus de marge en cas de coups durs.

Hélas, pour ne rien arranger, Vince et Deborah ont dû faire face à une augmentation significative de leurs impôts, dans les mois qui ont suivi leur acquisition.

« Lorsque nous avons acheté cette maison, nos impôts fonciers s'élevaient à environ 2 000 $ (1 717 euros) par an » mais ils ont été augmentés « et nous payons maintenant plus de 5 000 dollars (4 292 euros) par an », raconte ainsi le nonagénaire, selon des propos rapportés par le site Business Insider

« Notre revenu total l'année dernière s'élevait à 104 000 dollars (89 280 euros). Nous sommes des gens très simples et nous restons souvent à la maison (...) mais nous dépensons environ 7 000 dollars (6 000 euros) par mois en charges, frais médicaux, crédit pour la voiture, prêt immobilier, frais pour le logement, quête pour l'église et autres dépenses. C'est une somme importante, mais c'est ainsi que l'économie nous traite. Nous n'économisons rien », poursuit Vince.

Voilà pourquoi le nonagénaire a dû retrouver un travail pour ne pas être dans le rouge tous les mois. Une manière aussi de mettre un peu d'argent de côté pour ne plus avoir à s'inquiéter.

« J'ai essayé de trouver un emploi pendant environ trois mois, mais mon âge jouait contre moi . Je suppose que voir une date de naissance en 1934 a fait reculer les entreprises. En juillet 2024, j'ai postulé en ligne chez OnCue, une chaîne de magasins de proximité, et après un entretien de 45 minutes, ils m'ont embauché sur-le-champ. » (Vince Scidone)

Vince ScidoneCrédit photo : DR

Vince travaille aujourd'hui cinq heures par jour dans la cafétéria d'une supérette et perçoit 74,5 dollars (64 euros) par semaine.

« J'arrive vers 8 heures du matin. Si la cuisine est en retard, je peux donner un coup de main. Sinon, je commence à préparer les plats pour le bar à emporter. Je prépare douze pizzas différentes, l'une après l'autre, et cela me prend environ deux heures. Ensuite, je prépare des quesadillas pendant deux heures supplémentaires. Ensuite, nous commençons à préparer des hamburgers, des bouchées de poulet et des tacos, que nous emballons et mettons au bar », détaille ainsi l'ancien charpentier.

Si cet emploi n'est pas de tout repos, Vince ne s'en plaint pas, car la bonne ambiance et la gentillesse de ses collègues l'aident à accepter cette situation, au quotidien.

« C'est un travail agréable. Je travaille avec ma superviseure, une femme d'environ 45-50 ans, et une autre jeune femme de 35 ans, et nous nous entendons bien. Au travail, nous rions et plaisantons beaucoup. Mon entreprise m'a organisé une fête pour mes 90 ans. Trois ou quatre cadres du siège social étaient présents. Mes supérieurs respectent mon âge mais ils ne veulent pas que je grimpe les échelons. » (Vince Scidone)

Malgré tout, Vince espère prendre sa retraite bientôt, car, à son âge, il voudrait profiter des dernières années qui lui restent.

« Ça ne me dérange pas d'avoir 90 ans et de continuer à travailler. Deborah aimerait travailler, mais sa santé ne le lui permet pas. J'aimerais que nous puissions tous les deux prendre notre retraite et partir en voyage voir nos enfants et petits-enfants », conclut-il.

Comme Vince, de très nombreux retraités sont contraints de retourner travailler aux États-Unis. Un phénomène que l'on observe également de plus en plus en Europe.

La France sera-t-elle épargnée ?


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.