« Un salopard » : ce patron exploite un travailleur sans-papiers dans un reportage de TF1, les internautes choqués

Le témoignage d'un travailleur sans papiers sur TF1 a scandalisé les internautes. Précisions.

On en a désormais l'habitude.

Chaque lundi, la toile se plaît à débriefer les reportages diffusés la veille sur TF1, notamment dans l'émission « Sept à huit », dont les thèmes font souvent mouche auprès des téléspectateurs.

Le numéro de ce dimanche 30 novembre n'a fait pas exception. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'un passage de l'émission a particulièrement retenu l'attention. Issue d'une enquête consacrée aux sans-papiers, cette séquence a profondément choqué les internautes.

Le quotidien de Rachid, travailleur sans papiers, choque les internautes

Pour illustrer le quotidien des travailleurs en situation irrégulière sur le territoire français, « Sept à huit » a notamment recueilli le témoignage de Rachid, boulanger marocain installé en Eure-et-Loir. Arrivé en France en 2020, ce dernier a raconté le calvaire qu'il a vécu, après avoir subi la loi d'un patron sans scrupules, qui l'a exploité pendant 4 ans.

Tout commence en 2021 lorsque Rachid tombe sur l'annonce intéressante d'un certain Anthony. M, patron d'une boulangerie située à une centaine de km de Paris. Après une année de précarité, marquée par un enchaînement de petits boulots, le natif du Maroc saute sur l'occasion et contacte le gérant. Mais les échanges avec ce dernier s'avèrent surprenants, en particulier lorsque Rachid aborde la question de la rémunération.

Devant la caméra de TF1, l'homme révèle ainsi le contenu de ces messages audio.

« Si tu viens, tu travailles et je verrai ce que tu vaux, d'accord ? Je ne te connais pas, ni toi, ni ton travail et tu demandes combien c'est payé ? D'ailleurs, un homme qui cherche du travail ne commence pas par parler d'argent », lui lance ainsi le gérant dans ces enregistrements. Malgré ce ton pour le moins douteux, Rachid accepte néanmoins la proposition, attirée par la promesse d'un logement.

Hélas, à son arrivée sur place, il va vite déchanter. Comme le montrent des images filmées par l'intéressé, Rachid découvre en effet une boulangerie insalubre, avec des frigos endommagés, autour desquels les rats semblent avoir élu domicile. Là encore, le travailleur marocain décide de rester, motivé par la perspective d'une régularisation. Il signe alors un CDD de 22 heures hebdomadaires, mais il va en effectuer beaucoup plus, en réalité.

« Je travaillais tous les jours de la semaine, les week-ends même les jours où j'étais malade. J'étais obligé de travailler », détaille ainsi le boulanger.

Pour ne rien arranger, Rachid constate, non sans dégoût, que le logement promis, situé au-dessus de la boulangerie, n'a pas de chauffage et qu'il est envahi par les cafards. Des conditions déplorables qui ne le découragent pourtant pas.

« Même s'il (le gérant n.d.l.r) profite de moi, je me suis dit : 'Ce n'est pas grave. Un jour, je vais avoir une carte de séjour et je vais vivre comme tout le monde' », explique-t-il ainsi.

Après un an et demi, le Marocain obtient enfin un CDI à temps plein. Mais l'euphorie s'avère de courte durée, car le commerce s'effondre et le patron, toujours aussi dur avec son employé, finit par mettre la clé sous la porte.

Pour Rachid, cette fermeture signifie la fin d'un espoir, celui de voir un jour sa situation être régularisée. Abattu, il ne sait plus comment subvenir aux besoins de sa famille - qu'il n'a pas vue depuis 5 ans et son départ du Maroc - et confie avoir déjà songé au suicide.

« Si je ne trouve pas un autre travail avec un contrat des fiches de paie, mon dossier, ils vont le jeter à la poubelle. Je recommencerai encore à zéro (...) Des fois, je pense à aller sauter sous un train, sauter dans la rivière pour mettre fin à ma vie parce que j'en ai marre d'être comme ça. Parce que ces 4 années, j'ai souffert à cause de lui (...) Je n'ai plus de travail, je n'ai plus rien. » (Rachid)

La détresse du boulanger a bouleversé la toile. Sur le réseau social X, de nombreuses personnes, choquées, ont ainsi fait part de leur indignation, dénonçant des conditions de travail intolérables et un gérant aux méthodes honteuses.

« L'exploitation dans sa plus belle misère... C'est pas un logement. C'est un débarras. Et même pas d'électricité ! Il y a des cafards... Pauvre homme ! C'est triste. 5 ans sans voir sa femme et ses enfants ! Le patron de Rachid est un salopard », s'insurge ainsi un internaute.

Un sentiment partagé par une très large majorité.


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.