Elle se rend chez le médecin pour un mal de tête, mais ce qu'elle découvre va détruire sa vie

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Une femme a raconté comment elle avait souffert d’une grave infection causée par un herpès.

En 2016, l’organisation mondiale de la santé estimait que près de 67 % de la population mondiale de moins de 50 ans (soit 3,7 milliards d’individus) éta par le virus Herpès simplex de type 1 (HSV1).

Ce virus, qui se transmet principalement par contact des muqueuses buccales se manifeste le plus souvent par l’apparition de lésions vésiculaires, communément appelées « boutons de fièvre », à l’intérieur et autour de la bouche.

Si cela reste généralement bénin, l’herpès simplex de type 1 peut en revanche provoquer des troubles beaucoup plus graves, dans de rares cas.

Brigid Ward en a fait la terrible expérience. Cette enseignante américaine de 40 ans a en effet été victime d’une encéphalite herpétique en 2015. Une infection gravissime qui a bien failli lui être fatale.

Un épisode qu’elle raconte dans un témoignage bouleversant, publié par le Huffington Post.Crédit photo : Brigid Ward

Alors qu’elle croyait avoir de simples maux de tête, elle apprend qu’elle souffre d’une grave infection

« Le 28 octobre 2015, j'ai quitté mon poste d'enseignante dans un lycée plus tôt que prévu parce que je pensais avoir la grippe. Cela faisait un moment que je ne me sentais pas bien, mais je mettais ça sur le compte d'allergies saisonnières, de maux de tête ordinaires et de l'épuisement dû au travail et au fait d'être mère (…) mais ce jour-là, ma tête n'était pas seulement douloureuse, elle brûlait. Je pouvais à peine bouger ou ouvrir les yeux. Je me sentais étourdie et faible. La moindre odeur me donnait la nausée (...) Au bureau de l'infirmière de l'école, j'ai appris que j'avais de la fièvre et j'ai décidé de rentrer chez moi. (...)  Je ne suis pas revenue pendant 15 mois », raconte-t-elle dans un premier temps.

« Mon ex-mari gardait nos enfants ce jour-là, alors j'ai immédiatement rampé jusqu'à mon lit lorsque je suis rentrée à la maison. J'ai dormi par intermittence, en me réveillant de temps en temps pour boire une gorgée d'eau ou aller aux toilettes. Ma fièvre a continué à monter, tout comme ma léthargie (…) J'ai passé le lendemain au lit », poursuit Brigid qui va ensuite souffrir d’hallucinations.

« J'ai entendu des voix dans mon oreille, si fortes qu'elles m'ont réveillée en sursaut. C'était ma tante et ma grand-mère, toutes deux décédées. On aurait dit qu'elles étaient dans la pièce et qu'elles criaient. C'était une expérience que les mots ne peuvent pas décrire. Ensuite, j'ai vu des chauves-souris noires dans le coin de ma chambre, volant autour de moi alors que la lumière du soleil filtrait à travers mes rideaux. Étais-je en train de mourir ? Est-ce que je perdais la tête ? (…) Pendant les heures qui ont suivi, j'ai ressenti des vagues de vertiges qui m'ont terrifiée. Je n'ai jamais perdu connaissance, je n'ai ressenti qu'une faiblesse constante, avec une sensation de chaleur et de picotement », se souvient-elle ainsi.

Son compagnon de l’époque la conduit finalement aux urgences, où un médecin lui apprend qu’elle a « une masse apparente dans le cerveau » et qu’elle doit « subir d’autres examens ». Brigid est ensuite transportée vers l’unité de soins intensifs de l'hôpital de l'université de Pennsylvanie et tout va alors s’accélérer.

« Les médecins pensaient que j'avais une infection cérébrale et m'ont traité avec des antiviraux. Mon cerveau s'enflammait rapidement et j'étais à quelques heures de tomber dans le coma (…) Après plusieurs ponctions lombaires et d'autres scanners, on m'a diagnostiqué une encéphalite à herpès simplex. (…) cela peut entraîner des symptômes à long terme, des lésions neurologiques permanentes, voire la mort », explique l’enseignante.

« Je me souviens d'avoir eu deux poussées d'herpès dans ma vie. La première fois, c'était à l'enterrement de mon grand-père, à l'âge de 16 ans. La seconde fois, j'étais en première année d'université et je luttais contre une bronchite sévère. Je me suis réveillée un matin, mortifiée, en découvrant un bouton de fièvre qui semblait couvrir toute ma bouche. Je n'ai pas quitté mon dortoir pendant une semaine », indique-t-elle.

« Une fois que vous avez contracté le HSV-1, il vit en sommeil dans votre corps et vous pouvez avoir des poussées à tout moment. Certaines personnes ont une première poussée et n'en ont jamais d'autre. Bien que j'aie rarement des boutons de fièvre, je savais qu'il était toujours possible qu'une nouvelle poussée se produise. Mais je n'aurais jamais pensé que le virus se manifesterait dans mon cerveau », précise-t-elle encore.

Une encéphalite herpétique

Les jours qui vont suivre seront terriblement éprouvants pour Brigid, notamment lorsque ses deux enfants, âgés de 5 et 3 ans viendront la voir dans sa chambre d’Hôpital.

« C'était la première fois que nous étions éloignés l'un de l'autre aussi longtemps. J'avais peur qu'ils me voient dans cet état. Ils parlent encore aujourd’hui de l'odeur nauséabonde que je dégageais. Ils ont finalement dû partir parce que j'avais vomi. Cela me brise le cœur », se remémore-t-elle avec douleur.

Traitée avec de l’aciclovir , Brigid a également reçu « un antibiotique, des stéroïdes et des médicaments contre la douleur et les nausées ainsi que des perfusions pour rester hydratée ».

Crédit photo : Brigid Ward

« L'encéphalite a causé quelques dégâts, mais le médecin a dit que si j'étais restée plus longtemps sans traitement, j'aurais pu devenir aveugle et tomber dans le coma (…) J’ai finalement quitté l'hôpital une semaine plus tard. L'aciclovir devant être administré pendant trois semaines, j'ai continué à le prendre après ma sortie, avec l'aide d'une infirmière qui se rendait chez moi tous les jours. J'ai continué à prendre des médicaments contre les nausées et les migraines, ainsi que des médicaments contre les crises d'épilepsie à titre préventif », explique-t-elle encore.

« J'avais l'impression d'être une nouvelle personne, avec un cerveau différent de celui que j'avais une semaine auparavant. Je ne pouvais pas supporter trop de lumière. Je ne pouvais pas assimiler trop de mots à la fois (...) J'étais passée d'une mère célibataire indépendante à cette créature faible et fragile (…) J'ai continué à souffrir d'un brouillard cérébral important pendant des mois, tandis que d'autres symptômes apparaissaient et disparaissaient (...) J'ai progressé, mais lentement. J'ai lu que le cerveau pouvait avoir besoin de plusieurs années pour guérir et se régénérer après un traumatisme, et j'ai constaté que c'était vrai », raconte encore Brigid.

Et de conclure : « Aujourd’hui, je chéris plus que jamais les moments passés avec mes enfants (…) Lorsque j'ai de mauvaises journées, je pleure, je prie, je respire profondément et je continue (…) L’encéphalite m'a certainement enlevé des choses. Mais elle m'a fait un cadeau. Je suis beaucoup plus attentive au monde fragile, imparfait et pourtant magnifique qui m’entoure ».

Des mots aussi forts que bouleversants.

Source : Huffington Post

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.