Victime d'une usurpation d'identité pendant 25 ans, il a vécu un vrai cauchemar et n'a même pas pu reconnaître sa fille

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Portrait d'un homme qui a été victime d'une usurpation d'identité pendant plus de deux décennies.

En France, on estime qu’environ 210 000 personnes sont victimes d’usurpation d’identité chaque année. Un chiffre colossal mais très certainement en deçà de la réalité puisque celui-ci émane d’une enquête réalisée par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), il y a… 14 ans.

Lorsque l’on vit ce genre de situation, il y a bien sûr l’inestimable préjudice moral mais aussi et surtout les terribles dommages collatéraux que cela inflige au quotidien. Du jour au lendemain, l’existence peut ainsi se retrouver bouleverser et devenir un véritable cauchemar.

C’est ce qu’a vécu un certain José, dont le témoignage poignant a été publié le 25 mars par nos confrères du Parisien.

Cet homme de 48 ans s’est fait voler son identité il y a 25 ans et depuis lors, sa vie est devenue un enfer.

Un homme usurpe son identité et viole deux femmes

Tout commence en 1999 lorsque José oublie une chemise en carton contenant des documents personnels dans un train, alors qu’il se rend à un entretien d’embauche.

Quelque peu contrarié sur le coup, Il finit néanmoins par ne plus y penser et n’imagine pas une seconde ce qu’il s’apprête à vivre.

Ce n’est qu’un an plus tard qu’il va s’apercevoir que cet oubli, en apparence anodin, a engendré une usurpation d’identité, en voulant déclarer la naissance de son premier enfant auprès de la CAF.

« On m’a appris que je touchais le RMI et que j’habitais les Yvelines, alors que je vivais à cette époque en Seine-et-Marne et que je travaillais dans la musique », raconte l’intéressé.

Image d'illustration. Crédit photo : Istock

Sans le savoir, il va ainsi mettre les doigts dans un engrenage qui va durer 25 ans. Car après avoir porté plainte, il se retrouve contraint de payer… les impôts sur le revenu de la personne qui usurpe son nom.

Dans le même temps, il doit régler les amendes de cet individu et subit, en outre, des saisies sur salaire sans arrêt. Ce qui lui vaut notamment des blocages récurrents de ses comptes bancaires. Et ce n’est pas tout car José va hélas perdre toutes ses économies, à la suite d’une situation rocambolesque.

« La Poste m'a contacté pour me dire que ce n'était pas possible d'avoir deux livrets A, donc qu'on devait en fermer un. Ils se sont trompés et ont fermé mon compte et transféré plusieurs milliers d'euros sur celui de l’usurpateur (…) Je suis allé les voir, mais trop tard, il avait fermé son livret A et récupéré tout l'argent », confie José.

Cette situation intenable lui a par ailleurs posé d’autres soucis et l’a notamment empêché de reconnaître sa fille lorsqu’il a été contraint de faire bloquer son livret de famille, afin d’éviter qu’un autre bébé dont il ne serait pas le père ne porte son nom.

Mais le « pire », il l’a vécu lors d’une arrestation à domicile qu’il n’oubliera jamais.

« Une fois j'ai été plaqué au sol en sortant de chez moi et placé en garde à vue, car celui qui utilisait mon nom en tant que gardien d'immeuble à Plaisir, avait séquestré et violé deux femmes », se souvient José.

Jugé l’an dernier, l’homme qui a usurpé son identité a finalement été condamné à 18 mois de prison. 

Source : Le Parisien

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.