Un nématode ressuscité après 46 000 ans en sommeil dans le permafrost sibérien

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Dans le permafrost sibérien, des scientifiques ont découvert un nématode qui a repris vie après avoir passé 46 000 ans en sommeil.

C’est en 2002 que des scientifiques ont découvert un nématode, un ver rond microscopique, congelé dans un terrier d’écureuil fossilisé, près de la rivière Kolyma, dans le nord-est de l’Arctique en Sibérie.

Par la suite, ils avaient réussi à ressusciter le nématode en 2018, mais son âge et son espèce étaient encore incertains. Ce n’est que très récemment qu’ils ont enfin levé le voile sur l’existence de ce ver rond dans la revue PLOS Genetics.

Crédit photo : iStock

En réalité, le nématode était donc dans un état dormant, appelé “cryptobiose”. Un état qui s’explique par la congélation ou la déshydratation extrême, caractérisée par une réduction du métabolisme, dont l’activité peut devenir indécelable. Les organismes plongés dans cet état peuvent retrouver un état de vie active, qu’on appelle la “reviviscence”.

Le réchauffement climatique pourrait en réveiller d’autres

Selon leur étude, le nématode était rentré cryptobiose il y a 46 000, à la fin du Pléistocène. Il s’agit de la plus longue cryptobiose enregistrée chez cet organisme : “La survie dans des environnements extrêmes pendant des périodes prolongées est un défi dont seuls quelques organismes sont capables”.

Pour expliquer une telle longévité en sommeil, les scientifiques ont conclu que les nématodes ont évolué pendant plusieurs milliers d’années, pour survivre face aux conditions arctiques.

Crédit photo : iStock

Selon eux, leur découverte signifie donc que “des espèces de nématodes éteintes pourraient être réanimées si elles s’échappent du pergélisol”.

Un phénomène qui pourrait s’intensifier avec les “changements drastiques de l’environnement dans lequel ils dormaient, y compris des fluctuations de température et de radioactivité naturelle”. D’autres nématodes pourraient bien se réveiller de leur sommeil profond dans les années à venir.

Source : PLOS Genetics

Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef