Selon des chercheurs britanniques, les ours polaires vivant dans le sud du Groenland seraient en train de modifier leur ADN afin de s’adapter aux températures plus élevées. De quoi espérer la survie de l’espèce ?
Et si les ours polaires ne pouvaient compter que sur eux-mêmes ? Menacés d'extinction totale à cause du réchauffement climatique, ces grands carnivores sont devenus le symbole d’un phénomène qui ne cesse de s’aggraver au fur et à mesure des années. Et plus la situation dure, plus ces animaux doivent s’adapter, autant au niveau du comportement qu’au niveau de la génétique.
Ce vendredi 12 novembre, une étude publiée dans la revue scientifique The Conversation révèle que les ours polaires seraient en train d’évoluer génétiquement afin de faire face au réchauffement climatique.
Des chercheurs britanniques de l’université d’East Anglia expliquent que des ours polaires, vivant dans le sud-est du Groenland où les températures sont plus élevées, auraient des gènes différents de ceux vivant dans le Nord-Est. Un ADN modifié qui leur permet de s’adapter plus facilement à des habitats plus chauds.
« A condition que ces ours polaires puissent trouver suffisamment de nourriture et de partenaires de reproduction, cela suggère qu’ils pourraient potentiellement survivre aux nouveaux climats difficiles »
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Ce nouvel ADN pourrait donc sauver l’espèce de l’extinction, si les autres conditions de survie sont réunies.
Pour parvenir à de telles conclusions, les chercheurs ont analysé des échantillons de sang prélevés sur des ours polaires vivant dans les deux régions du Groenland.
L'ADN des ours polaires s'adapte aux climats plus chauds
Les températures dans le Nord-Est sont plus basses et régulières, tandis que dans le Sud-Est, l’environnement est beaucoup plus chaud, avec de fortes fluctuations de température.
Ils ont alors comparé leurs ADN, en particulier les gènes liés au stress thermique, au vieillissement et au métabolisme.
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Résultat : la hausse des températures dans le Sud-Est semble entraîner une forte augmentation de l’activité des gènes dans l’ADN des ours polaires qui y vivent, c’est-à-dire qu’ils évoluent plus rapidement. Notamment en ce qui concerne les graisses, ce qui pourrait les aider à survivre en période de disette. Les ours polaires du Sud-Est ont également un régime alimentaire plus riche en végétaux, contrairement à ceux du Nord-Est, qui continuent de se nourrir principalement de phoques.
« Cette découverte est importante car elle montre, pour la première fois, que les ours polaires vivant dans la partie la plus chaude du Groenland réécrivent rapidement leur propre ADN, ce qui pourrait constituer un mécanisme de survie désespéré face à la fonte de la banquise. »
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Les auteurs de l’étude indiquent que ces changements pourraient nous aider à comprendre comment les ours polaires pourraient s’adapter, à identifier les populations les plus menacées et à orienter les futurs efforts de conservation.
La prochaine étape consistera à examiner d’autres populations d’ours polaires (il en existe 20 dans le monde), afin de voir si des changements similaires sont observables. Ces recherches pourraient contribuer à protéger les ours de l’extinction.
