Cette compagnie pétrolière propose 1 Milliard de $ à cette tribu amérindienne pour qu'ils les laissent construire un pipeline. Ils ont réagi de la meilleure des manières !

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Canada — En Colombie Britannique, région située tout à l’ouest du pays, une petite communauté d’irréductibles amérindiens refuse encore et toujours les avances du groupe pétrolier Malaisien Petronas, qui veut entreprendre la construction d’un port industriel sur leurs terres.

Petronas avait pourtant essayé de les convaincre avec un « petit cadeau » d’1 milliard de dollars, mais cette colossale somme d’argent n’a pas suffi à faire plier ce peuple !

 

 

Certains l’ont récemment appris à leurs dépens : on ne peut pas tout acheter avec de l’argent, même quand on en a vraiment beaucoup.


Ainsi, la compagnie pétrolière Petronas, forte d’un vaste plan d’exploitation de 36 milliard de dollars lancé par le groupe Pacific NorthWest LNG, voulait construire un port industriel spécialisé dans l’acheminement du gaz liquéfié au Canada.

  

@Brent Jang/The Globe and Mail


Si la loi autorise les projets de construction sur les terres qui appartiennent aux tribus native même sans l’accord de ces dernières, les quelques peuples amérindiens qui ont eu la bonne idée de n’avoir jamais signé de traité à l’époque de la colonisation du Canada ont encore la chance de pouvoir refuser.

 Malheureusement pour Petronas, c’est le cas des habitants de Lax Kw’ alaams, une communauté regroupant 9 tribus Tsimshians où vivent près de 3600 personnes…

 

Les industriels pensaient donc pouvoir acheter leur accord en leur offrant 1 milliard de dollars en guise de « dédommagement » ainsi que d’autres avantages, mais cela n’a visiblement pas suffi à les impressionner le moindre du monde !  

 

« Ce n’est pas une question d’argent. L’enjeu est environnemental et culturel » a expliqué un porte-parole au New York Times.

 

Après plusieurs débats, le conseil des tribus a finalement rendu son verdict : les Tsimshians ne veulent pas de cet argent, et refusent fermement le projet.

 

@Marc Eliuk

"Un message pour le Pipeline" : Le dessin reprend le style graphique de l'art traditionnel amérindien. / Marc Eliuk

 

Si l’information est passée relativement inaperçue dans la presse, elle demeure néanmoins un véritable symbole pour les minorités de toute la planète qui se battent pour faire valoir leurs droits.  Cette réaction forte et courageuse, empreinte de la dignité de ceux qui refusent de vendre leur propre culture à l’industrie pétrolière, vient proclamer à la face du monde qu’il n’y a pas de prix à la liberté.

 

En effet, les tribus de Lax Kw’ alaams condamnent l’impact environnemental et la catastrophe écologique que la mise en place des pipelines provoquerait, et qui mettrait notamment en danger la faune aquatique. Les saumons, poissons qui occupent jusqu’à aujourd’hui une place centrale dans l’alimentation quotidienne des peuples Tsimshians, verraient leur habitat naturel détruit, ce aurait bien évidemment des conséquences dramatiques pour ces personnes vivant de la pêche.

 

Pourtant, si les négociateurs de la compagnie pétrolière ont dû rentrer bredouille, il y a fort à parier que Petronas n’ait pas dit son dernier mot, car ce projet est trop important pour eux étant donné qu’il leur permettrait de faciliter grandement le transport de gaz jusqu’au Canada.

Ainsi, les industriels avancent déjà des contre-études environnementales spécialement commanditées pour l’occasion. Ce n’est donc probablement pas la fin des négociations, et il y a fort à parier qu’ils reviendront à la charge sous peu.

@Via flickr


Ce genre de problème est récurrent au Canada, notamment au Québec mais aussi aux États-Unis, au Brésil... De nombreuses batailles sont en cours pour les peuples natifs, et si certains semblent tenir bon pour l’instant, d’autres ont de plus en plus de mal à lutter. C’est le cas de la construction du barrage de Belo-Monte au Brésil, un projet qui menace d’exproprier de force des tribus amazoniennes de leurs terres ancestrales, dans l’indifférence la plus totale de la communauté internationale.

 

Les communautés de Lax Kw’ alaams tiennent encore tête à ces barons de l’énergie qui ont le bulldozer qui les démange, en leur envoyant un message bien clair : non, leur liberté n’est pas à vendre… Jusqu’à quand ?

Source : Nytimes
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Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste