Elle savait que sa belle-mère était en train de transformer ses enfants en de petits morveux trop gâtés. Mais elle ne s'attendait pas à cela, après qu'elle soit décédée...

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Une mère de trois enfants a pris du recul sur sa vie, lors du décès de sa belle-mère. Elle témoigne de ce qu’elle pensait d’elle au début, et à quel point elle s’était trompée sur son compte.

Cette lettre posthume qu’elle lui a écrite vous fera verser quelques larmes…

 

Tu m’as toujours coupé l’herbe sous le pied. Tu leur donnais tout ce qu’ils voulaient. Tu ne leur disais jamais non, quoi qu’ils demandaient.

 

Une seconde assiette de dessert. Des sucreries avant le dîner. Quelques minutes de plus dans le bain. De l’argent pour aller acheter des glaces.

 

J’ai beaucoup lutté pour parvenir à exprimer du respect et de la gratitude à ton égard, tout en m’assurant que tu ne gâtes pas mes enfants. Je pensais que tu les transformerais en gamins pourris gâtés égoïstes, en leur donnant tout ce qu’ils demandaient. Je pensais qu’ils n’apprendraient jamais à attendre, à prêter, à partager… parce que tu leur accordais tous leurs désirs, dès l’instant où ils ouvraient la bouche et pointaient quelque chose du doigt.

 

Tu berçais chacun de mes bébés dans tes bras, longtemps après qu’ils se soient endormis. Ne comprenais-tu pas que je voulais qu’ils apprennent à s’endormir tous seuls, comme des grands ?

 

Tu accourais en panique, aussitôt que tu les entendais faire le moindre bruit qui s’apparenterait à un gémissement. Comment voulais-tu qu’ils apprennent à se calmer seuls ?

 

Je t’en voulais, parce que tu leur achetais les meilleurs cadeaux, et les plus chers, pour leurs anniversaires ou pour Noël. Comment pouvais-je rivaliser avec toi ? Que croyais-tu que mes enfants pensent lorsque les meilleurs cadeaux, ceux qu’ils ont vraiment hâte d’ouvrir, ne viennent pas de leurs propres parents ?

 

Et comme ils aimaient les après-midis passés avec toi... Tu préparais leurs repas préférés pour le dîner — trois plats différents pour trois petits garçons différents. Et tu avais toujours une petite surprise ! Un cadeau, des bonbons, une petite attention spéciale… Je ne voulais pas qu’ils t’associent avec les cadeaux et les sucreries. Je pensais qu’ils devaient t’aimer pour ce que tu étais, pas pour ce que tu leur offrais. J’ai essayé de te le dire, mais tu ne voulais pas m’écouter. Tu continuais à les gâter de toutes les manières possibles et imaginables…

 

J’ai passé beaucoup de temps à me demander pourquoi tu faisais tout cela, et sur ce que je pouvais faire pour que tu calmes un peu le jeu. Je sais bien que les grands-mères sont censées « gâter les enfants » avant de les renvoyer chez eux des bonbons plein les poches, mais avec toi cela allait trop loin. Vraiment, je trouvais… que tu exagérais.

 

Puis, tu es partie.

 

J’ai dû serrer mes garçons contre moi, et leur dire que leur grand-mère était morte. Cela ne semblait pas possible — tu étais censée être là pour tous les autres moments spéciaux de leurs vies : le Bac, leur remise de diplôme, leurs mariages… Mais ils ont perdu leur grand-mère trop vite et trop brusquement. Ils n’étaient pas prêts à te dire au revoir.

 

Pendant toutes ces années où j’ai souhaité ardemment que tu arrêtes de les gâter, je n’ai jamais réfléchi à quel point tu les aimais. Tu les aimais tant, que tu le montrais de toutes les manières possibles. Dans ta cuisine. Dans tes cadeaux. Dans les bonbons et les gâteaux. Dans ta seule présence, aussi.

Ton amour pour eux ne connaissait pas de limites. Ton cœur débordait d’amour de toutes parts — de ta cuisine, de ton sac, de tes mots et de tes bras-câlins infatigables.

 

Je sais que c’est inutile de sombrer dans les regrets, dans le remords… mais je repense souvent à tout cela, et je suis sidérée de voir à quel point j’avais tout faux. J’avais tout faux dans la manière même dont je percevais ta générosité. Mes enfants, maintenant adolescents, t’aiment de tout leur cœur et tu leur manques profondément. Et ce ne sont pas des cadeaux, ni ton argent qui leur manque. C’est toi.

 

Ce qui leur manque, c’est de courir à la porte pour t’accueillir et te sauter dessus, avant même que tu ne parviennes à poser un pied à l’intérieur. Ce qui leur manque, c’est de regarder dans les gradins du terrain de foot et  te voir toi, l’une de leurs plus grandes fans, leur faire un énorme sourire et leur faire des grands signes de la main. Ce qui leur manque, c’est de te parler et d’écouter tes paroles empreintes de sagesse, d’encouragements et d’amour.

 

Si je pouvais te parler une fois encore, je te dirais qu’à chaque fois qu’un moment précieux fait s’emballer mon cœur, chaque fois que je les vois arriver à un nouveau point dans leur vie, et chaque fois qu’ils m’étonnent avec leur persévérance, leurs talents ou leurs réussites, je pense à toi. Et je souhaite qu’ils puissent t’avoir auprès d’eux.

 

Reviens, et aime-les une dernière fois, comme personne d’autre au monde à part une grand-mère ne le pourrait. Amène tes friandises et tes surprises. Récompense-les avec d’incroyables cadeaux pour les plus petites occasions. Prépare tous leurs plats favoris avec minutie, pendant des heures. Amène-les dans tous les endroits où ils veulent aller. Et tout cela, simplement parce que tu les aimes.

 

Oh, comme j’aimerais, de tout mon cœur, que tu puisses revenir.

 

Viens t’asseoir pendant des heures interminables sur les gradins, avec moi. Reviens, et regarde son regard déterminé, ses efforts sans réserve, ses petits rituels anxieux. Toi comme moi, je sais que nous pourrions étudier le visage de mon fils, et savoir instantanément s’il est confiant, intimidé, s’il a simplement soif ou s’il s’ennuie.

 

Reviens, et viens l’écouter jouer du saxophone, et tu observeras son visage en silence avec moi. Nous savons toutes les deux quelles sont ses musiques préférées, simplement en regardant ses yeux tandis qu’il joue. Regarde-le avec moi, tandis qu’il s’assoit sur sa chaise, qu’il regarde timidement le public et qu’il soupire de soulagement à la fin de chaque musique.

 

Reviens, et écoute sa voix de basse tandis qu’il chante dans la chorale du lycée. Avec délices, c’est ainsi qu’il chante, de tout son cœur et de toute son âme. Ses yeux verts s’enflamment avec passion, et se ferment à demi lorsqu’il chante certaines notes.

 

Je pourrais jeter un coup d’œil discret vers toi, et savoir que personne au monde ne l’adore autant que toi ou moi.

 

Reviens, et regarde-le dans sa blouse d’étudiant alors qu’il reçoit son diplôme. Regarde le vent souffler dans ses cheveux et éloigner sa mèche de son visage, tu seras frappée tout comme moi d’admiration alors que nous entrapercevons cet homme qu’il est en train de devenir. Reste avec moi tandis que nous nous interrogeons, sans échanger un seul mot, sur ces années qui semblent filer beaucoup trop vite.

 

Et, plus je te supplie de revenir, plus je comprends que, dans un sens, tu n’es jamais vraiment partie.

 

Je comprends, désormais. Je sais que tu les as aimés de toutes les manières possibles. Je sais qu’être leur grand-mère t’a apporté du bonheur et une nouvelle raison de vivre. Et bien sûr, je sais que tu ne peux pas revenir, mais je sais aussi que ton amour pour eux demeurera toujours. Ton amour les a construits, les a protégés d’une manière qui ne peut être décrite par les mots. Ton amour représente une partie énorme de ce qu’ils sont à présent, et de ce qu’ils deviendront plus tard, lorsqu’ils grandiront. Pour cela, et pour chaque cadeau, et pour chaque friandise, et pour chaque fois que tu les as tenus un peu trop longtemps dans tes bras, et pour chaque fois que tu les as un peu trop consolés, et pour chaque fois que tu les as laissés se coucher un peu trop tard… Je te remercie éternellement.

 

Et je souhaite de toute mon âme que tu puisses refaire tout cela encore, et encore.

 

 

Tourmentée par la peine et éprise d’amour, elle a écrit ces quelques mots sublimes à sa belle-mère.  Si nous avions l’opportunité de passer, ne serait-ce qu’une seule journée de plus, en compagnie des êtres chers que nous avons perdus, que leur dirions-nous ? Si la peur, le rejet et les petites disputes futiles du quotidien étaient écartés de cette équation, que nous resterait-il à dire à ceux qui sont encore auprès de nous ?

 

Si vous aussi vous avez trouvé que cette lettre est un magnifique témoignage d’amour et d’honnêteté, n’oubliez pas de la partager.

 

 

Source : heartwarming

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste