Il était dévasté à cause de la mort de son meilleur ami, jusqu'à ce qu'un vieil homme lui dise ÇA. Magnifique, tout simplement !

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Lorsque l'on fouille les profondeurs de l’internet, on trouve parfois de très belles choses. 

Comme cet appel à l'aide, sorte de bouteille à la mer lancée par quelqu'un en détresse. Un bouleversant message publié sur Reddit il y a quelques années de cela :

"Mon ami vient juste de mourir. Je ne sais pas quoi faire."

Seul le titre est resté, le reste du post semble avoir été supprimé. Mais les réponses des internautes, elles, sont bien restées, et en particulier ce magnifique message. Écrit par un homme qui se qualifie lui-même de "vieux", cela pourrait bien changer la manière dont vous percevez la vie et la mort...



Laisse-moi te dire une chose : je suis vieux.


Cela veut dire que j’ai survécu (du moins jusqu’à maintenant). Cela veut dire aussi que beaucoup de gens que j’ai connus, que j’ai aimé, ont disparu.


J’ai vu mourir des amis, des meilleurs amis, des connaissances, des collègues. J’ai vu mourir mon papa, ma maman, mes grands-parents. J’ai vu mourir l’amour de ma vie. J’ai vu mourir des proches, des professeurs, des mentors, des élèves, des voisins, et tout un tas d’autres personnes. Je n’ai pas eu d’enfants, et je n’ose même pas imaginer la douleur que cela doit être, que de perdre son fils ou sa fille… Mais voici tout de même ma modeste contribution :


J’aimerais pouvoir te dire qu’on s’habitue, avec le temps, au fait que les gens meurent. Mais moi, pour ma part, je n’ai jamais su m’y faire. Et pour tout dire, je n’en ai pas envie. La vérité, c’est que cela me déchire de la façon la plus atroce quand une personne que j’aime meurt, peu importent les circonstances.

Mais je ne veux pas ne rien sentir. Je ne veux pas que ce soit juste “une chose qui passe”. Mes cicatrices, ma douleur, sont un héritage de l’amour que j’ai eu pour cette personne, de la relation que nous avons eu la chance de vivre ensemble. Et si la plaie est profonde, cela signifie que cet amour l’était aussi. Alors, qu’il en soit ainsi.


Nos cicatrices sont un héritage de nos vies. Elles attestent que nous pouvons aimer profondément, vivre profondément, être blessés au plus profond de notre âme… et continuer néanmoins à vivre, et continuer néanmoins à aimer.

Et la croûte qui vient couvrir la plaie est plus forte que ce que ne l’était la chair.


Les cicatrices sont l’héritage de notre vie. Elles ne sont laides que pour ceux qui ne savent pas voir.




Et pour ce qui est de la peine, et pour ce qui est de l’absence, tu verras qu’elles viennent par intermittence, un peu comme le font les vagues.


La perte d’un être cher est un naufrage, une tempête. Quand le bateau sombre, au début, tu te noies, avec des morceaux d’épave qui flottent tout autour de toi. Tous ces débris qui ne font que te rappeler douloureusement la beauté, l’éclat, la splendeur passée de ce navire qui était, et qui n’est plus.


Et voilà tout ce que tu peux faire : flotter. Tu chercheras un morceau d’épave, tu t’y accrocheras pendant un moment. Ce sera peut-être un objet matériel. Cela pourra être un souvenir heureux, une photographie. Cela pourra être aussi une autre personne, naufragé comme toi de ce bateau, qui lui aussi essaye tant bien que mal de rester à la surface.


Pendant un temps, tout ce que tu pourras faire pour ton salut, c’est flotter, ballotté par les éléments. Essayer de rester en vie.


Au début, tu seras pris au cœur de la tempête, des vagues de 30 mètres qui s’abattent contre toi sans merci. Elles arrivent toutes les 10 secondes, et elles ne te laissent même pas le temps de reprendre ton souffle. Tout ce que tu peux faire, c’est t’accrocher, subir, flotter.


Après un moment, peut-être des semaines, peut-être des mois, les vagues seront toujours aussi énormes, mais tu verras qu’elles seront un petit peu plus espacées, elles te laisseront un peu plus de répit. Bien sûr, quand elles s’écrasent sur toi, elles t’engloutissent toujours, t’entraînent par le fond dans un tourbillon d’écume… Mais entre-temps, tu peux respirer, tu peux vivre.


Tu ne sauras jamais à l’avance ce qui déclenchera cette vague de chagrin. Cela pourra être une chanson, une photo, le croisement d’une rue, l’odeur d’une tasse de café chaud. Cela peut être tout et n’importe quoi… et les vagues continuent à se briser sur toi.

Mais entre les vagues, il y a la vie.

Et au bout d’un moment, tu verras que les vagues se feront légèrement moins menaçantes.

Peut-être que les plus grosses mesureront 20 mètres. Ou 15 mètres. Et même si les vagues sont toujours présentes, même s’il y a toujours des lames de fond, elles continuent à s’espacer.

Désormais, tu as le temps de les voir arriver. Un anniversaire, une commémoration, un noël en famille…  Tu les vois arriver, la plupart des fois, et tu as le temps de te préparer.


Et quand la vague se brise finalement sur toi, tu sais que d’une manière ou d’une autre, tu parviendras à ressortir de l’autre côté. Complètement trempé, toussotant, toujours accroché à ton petit radeau de fortune, mais tu ressortiras.


Voici donc le conseil d’un vieil homme, fais-en ce que tu voudras. Le flux et le reflux des vagues ne s’arrêteront jamais, et quelque part, tant mieux. Mais tu apprendras avec le temps qu’on peut survivre aux pires des tempêtes. Et que d’autres vagues arriveront. Et que tu y survivras, aussi.


Si tu as de la chance, tu auras beaucoup de cicatrices laissées par beaucoup d’amours. Et beaucoup d’épaves, aussi.



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Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste