En Chine, lorsqu'ils renversent un piéton, certains conducteurs préfèrent tuer leurs victimes plutôt que de les laisser handicapées... Une pratique sidérante, mais pourtant bien réelle !

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Faisons ensemble un petit QCM du code de la route à l’usage de ceux qui veulent éviter au maximum les problèmes en cas d’accident.

Vous venez de renverser malencontreusement quelqu’un au volant de votre voiture :

A) Vous arrêtez immédiatement votre véhicule et vous vous portez au secours de la victime

B) Vous appelez la Police

C) Vous appuyez un grand coup sur l’accélérateur afin de prendre la fuite

D) Vous enclenchez la marche arrière et faites plusieurs aller-retours sur le corps de votre victime, afin d’être bien sûr de l’achever


Eh bien si vous conduisez en Chine, sachez que la bonne réponse est… la réponse D !

Non, ce n’est (malheureusement) pas une blague. Il s’agit bien d’une pratique relativement répandue dans ce pays, si l’on en croit les propos du journaliste Geoffrey Sant pour le magazine américain Slate.com. Si peu de médias occidentaux en parlent, ce n’est pourtant pas une légende urbaine.

G. Sant rapporte ainsi que c’est une pratique relativement commune, et que de nombreuses caméras de surveillance ont déjà mis le phénomène en évidence. On y voit clairement des véhicules qui, après avoir renversé un piéton, s’arrêtent puis repassent une nouvelle fois dessus, pour s'assurer que la victime est bien morte ! Il existe même, selon le journaliste, une expression dans la langue chinoise pour cela, qu’on pourrait traduire par “Il est meilleur de frapper pour tuer, que de frapper pour blesser.”


Pourquoi un tel acharnement ? Si quelques conducteurs préfèrent tuer que blesser, ce n’est pas parce qu’ils sont des psychopathes assoiffés de sang. C’est tout simplement qu’ils risquent beaucoup moins si ils tuent leur victime, que si ils la rendent handicapée à vie !


En effet, tout cela est dû à un déséquilibre flagrant dans les lois qui régissent la compensation des victimes. Si vous renversez quelqu’un et que cette personne devient handicapée ou avec des séquelles, vous devrez payer une pension et des soins pendant toute sa vie. Mais si la personne décède des suites de ses blessures, vous devez payer juste une fois pour son enterrement ainsi que des dommages et intérêts pour ses proches.

Bref, si vous tuez quelqu’un, le prix à payer est relativement faible — entre 26 000 et 45 000 euros — et une fois que le paiement est fait, l’affaire est close. En revanche, si vous handicapez quelqu’un, cela peut vous coûter au final plusieurs millions... Dans ces conditions, cela devient moins étonnant que certains préfèrent opter pour la mort de leur victime.


Mais du coup, ils pourraient risquer d’être inculpés pour homicide volontaire, s'il devient évident qu’ils ont délibérément fait marche arrière pour mettre à mort la victime d’un accident ? Pourtant, dans de nombreux cas, les conducteurs s’en sortent sans trop de problèmes, soit parce qu’il n’y a aucune preuve (autre que le témoignage des personnes présentes), soit parce qu’ils peuvent corrompre les personnes en charge du dossier !


Geoffrey Sant cite ainsi le cas d’un homme, Zhao Xiao Cheng, qui aurait renversé une femme âgée et aurait fait plusieurs aller-retours sur son corps afin de la tuer. Il a affirmé qu’il pensait être en train de rouler sur un sac poubelle, et de manière assez incroyable, il n’a pas été inculpé pour homicide volontaire. Il a juste dû s’acquitter de 70,000 de compensations et d’amendes, ainsi que de trois ans d’emprisonnement pour “négligence et conduite dangereuse”. Et encore, l’accident et les faits qui ont suivi ont été enregistrés par des caméras de sécurité. Dans la plupart des cas, aucune preuve vidéo n’est là pour appuyer les déclarations des témoins...

Source : Slate.com
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Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste