Le « stealthing » est une pratique sexuelle qui inquiète de plus en plus à cause des conséquences qu’elle engendre. Plusieurs pays ont pris les devant, mais pas la France.
Le « stealthing » prend de plus en plus d’ampleur malgré les conséquences négatives
Depuis quelque temps, on entend parler du « stealthing » dans les médias. Encore plus ce mois-ci alors que la journée internationale de lutte contre le Sida a eu lieu ce 2 décembre. Ce terme, que l’on peut traduire par « discrètement » ou « furtivement », désigne le retrait non consenti et en toute discrétion du préservatif durant un acte sexuel consenti.
Pour beaucoup de personnes en ayant été victimes, surtout des femmes, cette pratique est considérée comme une agression sexuelle. Une étude australienne datant de 2019 rapportait que 1 femme sur 3 en avait déjà été victimes. Tandis qu’une enquête du collectif Nous Toutes, parue en 2020, évoquait le chiffre de 1 sur 10. Chez les hommes, l’étude australienne évoquait le chiffre de 1 sur 5.
Une pratique très décriée considérée comme un délit
Crédit photo : Nopphon Pattanasri/ iStock
La pratique du « stealthing » expose de nombreux risques de maladies infectieuses en plus de grossesses non-désirées. Malgré ces risques encourus, le « stealthing » est en augmentation et particulièrement prisé des 18-30 ans, révélait Midi Libre dans un article de 2023. Pire, les chiffres atteignent les 34% chez les hommes adeptes de théories masculinistes, complète Le Parisien.
Devant ces nombreux cas, les victimes estiment que le « stealthing » est une violation de la dignité et de l’autonomie, comme l’écrivait l’avocate Alexandra Brodsky (“inventeuse” du terme) dans la revue Columbia Journal of Gender and Law dès 2017 et citée par Le Point. Pourtant, cet acte ne peut être considéré comme un viol en France. Selon l’article 222-23 du Code pénal français, un viol est une absence de consentement de l’acte sexuel. Ce que n’est pas le « stealthing ».
Néanmoins, le « stealthing » est considéré comme un délit dans plusieurs pays comme le Canada, le Royaume-Uni, la Suiss ou encore l’État de Californie depuis 2021. Plusieurs associations demandent donc une qualification identique dans l’Hexagone.
