Accident : La collision entre un bus scolaire et un train à Millas provoque un tragique bilan d'au moins cinq morts

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Alors qu'un car scolaire se dirigeait sur le passage à niveau de Millas, aux alentours de Perpignan (Pyrénées-Orientales) cinq enfants, au moins, ont trouvé la mort et dix-huit sont blessés. Ce que l'on sait de l'accident.

L'accident s'est produit jeudi 14 décembre à 16h03 lors du passage à niveau n°25 sur l'axe Perpignan-Villefranche-de-Conflent, à Millas. Trois cars scolaires se succédaient lors du franchissement du passage à niveau, lorsque le second a été percuté par le train, laissant le troisième assister à la scène. Pour l'heure, 24 victimes ont été dénombrées dont cinq, selon la Préfecture des Pyrénées-Orientales, qui ont trouvé la mort et 18 grièvement blessées. 8 se trouvant dans un état d'urgence absolue.

AFP

Toutes les victimes ont été identifiées dans la nuit a indiqué la préfecture ce vendredi matin. Une identification pour le moins complexe selon le procureur de la République, Jean-Jacques Fagni, qui a expliqué à quel point « le processus d'identification des jeunes victimes a été compliqué compte tenu de l'état dramatique de certaines d'entre elles ». À cela s'ajoute le fait qu'ils ne disposaient pas de listes avec les noms et prénoms des enfants présents à bord du car, a déclaré le préfet.

Les enfants étaient âgés de 13 à 17 ans et étaient scolarisés au collège Christian-Bourquin de Millas. Les élèves blessés ont tous été transportés vers les hôpitaux de Perpignan, Toulouse et Montpellier. Des enfants qui faisaient et font tous partie de la commune de Saint-Féliu-d'Avall. Le maire Robert Taillant, a témoigné de la douleur et de l'angoisse de sa commune en dénonçant « un désastre, une catastrophe » auprès du Parisien.

La question des barrières

Baissées ou non ? C'est ce que tente de déterminer le procureur qui indique qu'il est « largement prématuré d'indiquer si les barrières étaient levées ou baissées » lorsqu'il était évoqué un possible dysfonctionnement. Le père d'un élève a, pour sa part, confirmé à France-Hérault, que la barrière était « complètement relevée » et qu'il n'y avait pas de « barrière cassée ». «Sur la photo (de son fils, ndlr) on voit effectivement le bus qui est vraiment coupé en deux et les barrières qui sont levées»

Mais pour les enfants, les barrières étaient abaissées. En effet, selon le quotidien « L'indépendant », «certains collégiens témoins de la scène affirmeraient que les barrières auraient été levées au moment où le bus se serait engagé sur la voie, et qu'elles se seraient soudain abaissées sur le véhicule au moment où il était sur les rails. D'autres témoins évoquent un vol de batterie qui aurait pu provoquer une défaillance technique des barrières. Enfin, certains rapporteraient qu'un commerçant de Millas aurait signalé depuis plusieurs jours des problèmes sur ce passage à niveau.»

Après plusieurs suppositions, c'est finalement France Info qui semble avoir le dernier mot en annonçant que la SNCF a confirmé que la barrière était brisée, sans pour autant que l'on sache si elle s'est brisée lors de la collision ou si c'est le car scolaire qui l'a forcée.

Trois enquêtes ouvertes et mise en place d'aides aux familles

La première est une enquête de « flagrance pour les infractions d'homicide et blessures involontaires » qui s'est vue être confiée au groupement de la gendarmerie des Pyrénées-Orientales. La seconde concerne les accidents de transport terrestre (BEA-TT) à l'initiative du bureau d'enquête et enfin, en interne, la SNCF s'est impliquée dans cet accident.

Parallèlement, des mesures pour aider les blessés, les familles et les jeunes témoins de la scène vont être mises en place. « La mobilisation de l’Etat est totale pour leur porter secours », a tweeté Emmanuel Macron, adressant ses pensées aux familles victimes de « ce terrible accident ». De ce fait, un numéro a été créé par la préfecture pour les familles : 04 68 51 67 67. De son côté, le gouvernement va nommer un « coordonnateur interministériel » dans le but d’aider « dans la durée » les familles. La ministre des Transports Elisabeth Borne annonce qu’il sera « sur place dès demain ».

Une trentaine de morts chaque année aux passages à niveau

Il semblerait que le passage à niveau n°25 , lieu de l'accident, n'avait jamais été répertorié comme passage à niveau dangereux parmi les 15 000 passages à niveau qui jalonnent le réseau ferroviaire français. Muni d'une double barrière et d'un signal automatique lumineux il faisait même partie des 11 000 équipements de type SAL2, les plus majoritaires sur les voies ferrées et non considérés comme particulièrement vétustes.

En 2016, 31 personnes trouvaient la mort lors du passage aux passages à niveau, où trains et véhicules routiers s'entremêlent. Ce qui fait de ces passages à niveau des lieux à haut risque. Le bilan de cette année 2017 était à un peu plus de trente victimes. C'était sans compter sur les six nouvelles.

40 millions d'euros. C'est ce que coûte à la SNCF, tous les ans, la sécurisation des passages à niveau. Néanmoins, elle ne supprime qu'entre cinq et sept, les plus accidentogènes. Pour venir à bout de ces passages à niveau au rythme où la SNCF s'y prend, l'échéance sera de 2000 ans.

« 99 % des accidents à des passages à niveau sont dus au non-respect du code de la route, rappelle un cadre de SNCF Réseau. Il faut savoir qu’un train qui roule à 100 kilomètres heure met un kilomètre pour s’arrêter. » De ce fait, 42 radars ont été installés à l'approche des passages à niveau et 80 radars antifranchissements destinés à verbaliser les contrevenants (du code la route, ndlr)

Selon un sondage à l'initiative de la SNCF en 2015, une personne interrogée sur cinq admettait avoir au moins une fois franchi illicitement un passage à niveau. C'est pour cette raison que la SNCF a consacré 2 millions d’euros par an à sensibiliser les conducteurs quant aux passages à niveau spécialement envers les jeunes conducteurs.

On espère que toutes ces mesures préventives et de sécurité supprimeront ou en tout cas limiteront les accidents mortels sur les passages à niveau.

Et rappelez-vous : quand vous prenez le volant, vous êtes Sam. Celui qui ne boit pas.

Source : Le Monde
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Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste