Au Texas, dans le plus grand des calmes, les gynécos pourront désormais légalement mentir ou « omettre » d'informer les femmes enceintes dans des cas de malformation ou de maladie

Droit à l'avortement : mardi dernier, aux États-Unis, le sénat du Texas a adopté un projet de loi qui autorise les gynécologues à mentir aux femmes enceintes (ou à refuser de divulguer des informations) concernant l'état de santé de leur futur enfant et, notamment, la présence éventuelle de maladies, pathologies ou handicaps. Il s'agit d'un nouveau coup dur pour les défenseurs du droit à l'avortement, après la nomination du député anti-avortement Tom Price en tant que ministre de la santé du gouvernement Trump, en février dernier.

Dans cet État, qui figure historiquement politiquement parmi les plus conservateurs des États-Unis, de nombreuses personalités politiques remettent en cause le droit à l'avortement... d'où la mise en place de cette mesure qui permettra, ni vu ni connu, d'éroder encore un peu plus le droit des femmes à disposer de leurs propres corps. En effet, cette décision qui permettra aux obstétriciens de refuser s'ils le souhaitent de communiquer certaines informations sur la grossesse des patientes ou même de leur mentir, abolira également de facto le droit aux parents d'attaquer en justice les médecins qui leur auraient caché le handicap de leur enfant. Bref, que du bonheur !

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Il va de soi qu'une telle loi est bien pratique pour les gynécologues opposés à la pratique de l'avortement : ils pourront désormais cacher à des parents le handicap de leur futur enfant s'ils ont la moindre crainte que ces derniers ne prennent la décision de ne pas mener la grossesse à son terme, pour éviter de faire inutilement souffrir un enfant. Ainsi, les docteurs pourront décider à la place des parents de ce qui sera le mieux, ou non, pour leur enfant.

« C'est une autre tentative à peine voilée pour empêcher aux femmes d'accéder à leur droit constitutionnel à l'avortement », s'indigne la directrice du mouvement Naral Texas pour le droit à l’avortement, Heather Busby.

Pour que ce projet de loi soit appliqué, il devra encore être adopté par la Chambre des représentants de l’Etat, avant d'être finalement validé par le gouverneur du Texas. Sur ce point, pas trop de suspense, malheureusement : le républicain Greg Abott est connu pour être un fervent soutien des anti-IVG...

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