Aujourd'hui engloutie sous les eaux, cette station de vacances était autrefois considérée comme le Saint Trop' de la Rome Antique

Tout à l'ouest du golfe de Naples, quasiment à l'opposé de l'antique ville de Pompéi, se trouve un autre site antique : Baïes. Moins connue, mais au moins tout aussi fascinante que sa compagne située au pied du Vésuve, Baïes est une station balnéaire de l'antiquité romaine, dont les ruines sont aujourd'hui en grande partie englouties sous la mer.

Photo : Antonio Busiello

À l'époque de l'âge d'or de l'Empire Romain, Baïes était un petit peu l'équivalent antique de Saint-Tropez ou d'Ibiza, un lieu de villégiature où tous les riches notables romains se faisaient construire des villas et des résidences d'été, et se délecter des meilleures huîtres de tout l'Empire. Située en plein cœur de la Campanie, une riche région que les Romains qualifiaient de « Terre des dieux » en raison de sa fertilité, sa proximité avec la mer et de la douceur de son climat, l'endroit avait vraiment tout pour plaire. 

Baïes a rapidement acquis une réputation sulfureuse, dans tous les sens du terme : d'abord, parce que l'une de ses attractions principales résidait en la présence de sources thermales actives, engendrées par le volcanisme de la région, dont les bienfaits curatifs étaient extrêmement réputés. Ensuite, parce qu'étant l'endroit où toute la jet-set de l'époque aimait à passer ses vacances estivales, il était considéré comme un espace de plaisir, de libertinage, d'adultères, de fêtes en tous genres. Dans l'Art d'Aimer, le poète Ovide fait même de Baïes et de ses plages le meilleur endroit après Rome où chercher des conquêtes féminines !

Sexe, plage, ambroisie et rock’n’roll : telle était la vie des riches romains qui venaient profiter des belles soirées d'été dans la station balnéaire, loin du Forum, de sa foule et de son vacarme. Aujourd'hui, les siècles ont succédé aux siècles, et suite à des affaissements de terrain provoqués par l'activité volcanique de la région, une grande partie de ce lieu de fêtes se trouve aujourd'hui engloutie sous la surface azurée de la mer Méditerranée.

Photo :Antonio Busiello

Aujourd'hui, on peut encore deviner les restes des piscines salées, des bains, des thermes et des villas de cet endroit qui a été fréquenté entre autres par Jules César, Néron, ou encore Pompée.

Antonio Busiello, photographe et plongeur sous-marin résident à Naples, a pris quelques photos de Baïes. Ce haut lieu des agapes romaines, désormais plongé dans le monde du silence, semble encore résonner du son des rires de jeunes femmes et de beaux éphèbes, du gazouillis de l'eau qui ruisselle et du vin qui coule des amphores...

Quand on pense que c'est tout ce qui reste de cet endroit où tant de personnes ont passé des étés entiers à faire la fête, ça fait réfléchir... Memento mori, comme disait l'autre.

Photo :Antonio Busiello

Photo :Antonio BusielloPhoto :Antonio Busiello

Photo :Antonio Busiello

Photo :Antonio Busiello

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Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste