Une étude publiée le vendredi 4 août dans la revue The Lancet Planetary Health, annonce de nouvelles catastrophes pour la fin du siècle ! Menée par une équipe du centre commun de recherche de la Commission européenne, elle met en évidence la vulnérabilité de la population européenne face aux conséquences du réchauffement climatique. En effet, deux Européens sur trois seront affectés par les catastrophes climatiques.
Alors que nous vous informions il y a quelques jours, que les chaleurs extrêmes et humides pourraient rendre l’Asie du Sud inhabitable d’ici 2100, cette étude souligne que 152 000 personnes pourraient mourir par an en Europe en raison du réchauffement climatique.
Crédit photo : Un toit inondé après de fortes pluies / Shutterstock
Giovanni Forzieri, qui est l’un des auteurs de l’article, indique : « Le changement climatique est l’une des plus grandes menaces du XXIe siècle pour la santé humaine. À moins que le réchauffement soit freiné d’urgence et que des mesures appropriées soient prises, environ 350 millions d’Européens pourraient être exposés annuellement à des extrêmes climatiques néfastes d’ici à la fin du siècle, contre 25 millions au début des années 2000 ».
Crédit photo : Une forêt de conifères dans la fumée à cause du feu / Shutterstock
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs se sont appuyés sur les probables augmentations de température, qui seront de 3°C pour les prochaines années. Ils ont aussi analysé le nombre de personnes mortes dans des catastrophes liées au dérèglement climatique (2 300 dossiers entre 1981 et 2010) dans une trentaine de pays européens : les vagues de chaleur, de froids, les sécheresses, les inondations et les tempêtes.
De fait, les catastrophes écologiques seraient multipliées par 50 et deviendraient alors la première cause de mortalité liée à l'environnement. Selon les estimations, on passerait donc de 3 000 décès par an entre 1981 et 2010 à 152 000 en 2100...
Crédit photo : Des personnes se rafraîchissent à l'aide de fontaines publiques, le jour le plus chaud des 10 dernières années en France le 1er juillet 2015 à Paris, en France / Shutterstock
D’après les chercheurs, ce sont les vagues de chaleur qui seront les plus meurtrières : « L’exemple le plus marquant est celui de la canicule de 2003 (70 000 morts en Europe). C’est un des plus grands désastres liés au climat, au niveau européen ». Les inondations côtières entraîneraient, quant à elles, de considérables dégâts matériels, et un nombre plus important de morts qu'à ce jour. Cependant, tous les pays ne sont pas égaux quant aux catastrophes, notamment entre les pays du Nord et ceux du Sud (plus touchés par les vagues de chaleur), les pays les plus aux Nord seraient moins affectés, avec un Européen sur trois touché chaque année.
Concernant la possibilité d’inverser la tendance, il est encore possible que les effets soient atténués. Pour cela, il faut que les mesures prises par les pays soient en accord avec la COP 21 : « Si les accords de Paris sont respectés, par exemple, il y a des chances pour que les résultats de cette étude soient légèrement moins catastrophiques. En revanche, si rien n’est fait, alors le nombre de personnes affectées va exploser ».
Crédit photo : Des arbres morts d'une forêt autour d'un lac à faible niveau d'eau, New Jersey / Shutterstock
Il est nécessaire que les gouvernements agissent en conséquence, en anticipant les futures échéances, et en réduisant en premier lieu les émissions de gaz à effet de serre : « Il y a un besoin urgent de politiques rigoureuses d’atténuation du changement climatique, mais aussi d’adaptation. Et ce, pour tous les pays ».