Vous avez un enfant têtu, plein d'énergie, très vif d'esprit et difficile à gérer ? Voici quelques conseils qui pourraient vous être utiles pour mieux le comprendre, et l'aider à exploiter tout son potentiel plus tard.

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Cet article a été publié en premier lieu sur Ahaparenting.com. Demotivateur l'a traduit pour vous.
                


Vous avez un enfant à « fort tempérament » ? Eh bien, dites-vous que vous avez beaucoup de chance !
Alors, certes, vous ne vous en rendez peut-être pas compte aujourd’hui, et vous préféreriez qu’il soit un peu plus sage. Mais même s’il peut vous causer des tracas aujourd’hui, sachez que les enfants qui ont ce genre de tempérament, s’ils sont correctement éduqués par leurs parents, peuvent devenir des adolescents puis des adultes formidables !

Motivés par eux-mêmes, ils savent ce qu’ils veulent et feront ce qu'il faut pour y parvenir, ils sont presque complètement imperméables à la pression de leurs pairs — y compris celle que vous tenterez de leur imposer.

Mais si  leurs parents parviennent à résister à leur envie de « plier leur volonté », ces enfants deviendront souvent des personnes aux personnalités fortes, qui auront une propension à diriger, et à être des leaders.

Qu’est-ce qui différencie ces enfants des autres, et à quoi peut-on les reconnaître ?

Certains parents peuvent être tentés de les qualifier de « têtus » ou « difficiles », mais les enfants au tempérament fort pourraient tout aussi bien être perçus comme des êtres humains intègres, qu’il est difficile de faire dévier de leurs opinions et de leur point de vue.

Ne vous méprenez pas : les enfants à « forte tête » sont remplis d’esprit et de courage. Ils veulent absolument apprendre les choses par eux-mêmes plutôt que de simplement accepter aveuglément ce que les autres peuvent leur dire, fussent-ils leurs propres parents.

C’est cela qui les pousse à tester les limites, encore et encore. Ils veulent désespérément être « responsables » d’eux-mêmes, et ils placeront parfois leur désir d’ « avoir raison » au-dessus de tout le reste. Lorsque leur cœur est focalisé sur une chose, leur esprit semble avoir du mal à s’en détacher et a se fixer sur un autre objet. C’est un fait : ces enfants-là ressentent très fortement les choses, ils sont passionnés et éprouvent de grandes émotions, qui les font vivre à cent à l’heure !

Souvent, les enfants au fort caractère sont susceptibles de s’engager dans des luttes pour obtenir le pouvoir avec leurs parents. Cependant, pour se battre pour le pouvoir, il faut être deux ! Vous n’avez pas nécessairement besoin de réagir sans cesse en mordant à l’hameçon : si vous parvenez à respirer un bon coup et à relativiser certaines de ces disputes, vous verrez que vous pourrez obtenir ce que vous voulez de votre enfant, tout en le laissant avoir une sensation de contrôle et de responsabilité. Vous pouvez apprendre à esquiver ces disputes au lieu de foncer tête baissée dedans : ne laissez pas un enfant de 4 ans vous pousser à vous comporter vous-même comme un enfant de 4 ans !

Personne n’aime recevoir des ordres, ni s’entendre dire ce qu’il doit faire… mais les enfants ayant ce type de personnalité trouvent cela carrément insupportable, car ils tiennent des valeurs comme le libre arbitre, la responsabilité, l’autonomie et la liberté au plus haut niveau de leur échelle de valeurs.

Les parents peuvent éviter que les choses apparaissent comme une contrainte aux yeux de l’enfant, en lui donnant la sensation d’être compris même lorsque des bornes sont fixées. Par exemple, ne dites pas « va te coucher », dites : « tu préfères aller te coucher maintenant, ou dans dix minutes ? » Il faut lui donner des choix à faire, afin de lui laisser avoir un sentiment de contrôle sur sa vie et sur son destin. Essayez d’utiliser l’empathie, de comprendre (et de lui faire comprendre) que le respect est une chose qui doit toujours aller dans les deux sens. Si vous cherchez des solutions gagnant/gagnant plutôt que de dicter des règles et d’exposer une loi immuable à laquelle il doit se conformer ; cela vous permettra d’éviter les situations explosives tout en enseignant des choses essentielles à votre enfant, comme la valeur du compromis et de la négociation.


Les enfants « à fort caractère » ne sont pas juste « difficiles » : il faut comprendre que de leur point de vue, ils ont le sentiment que leur intégrité est compromise s'ils sont forcés de se soumettre à la volonté d’une autre personne. Au contraire, si on leur permet de choisir, ils adoreront coopérer avec vous !


Si cela vous dérange parce que vous pensez que l’obéissance est une qualité importante, vous devriez reconsidérer cela, et remettre en question l’idée qu’obéir sans poser de questions relève du devoir des enfants. Bien entendu, vous voulez élever un enfant responsable, plein de considération, capable de coopérer et de faire les choses de la bonne manière... Mais cela n’implique pas nécessairement l’obéissance aveugle : cela implique faire les choses de la bonne manière, parce qu’il a envie de faire bien les choses ! Si vous jugez malgré tout que l’obéissance est l’un des objectifs essentiels de l’éducation, je vous invite à considérer cette phrase de l’écrivain Henry Louis Mencken : « La morale, c’est faire ce qui est juste, qu’importe ce que l’on vous dit. L’obéissance, c’est faire ce que l’on vous dit, qu’importe ce qui est juste ».

Évidemment, vous attendez de votre fils qu’il fasse ce que vous lui demandez. Mais vous ne voulez pas qu’il fasse cela simplement parce qu’il est « obéissant », ce qui signifierait qu’il a sans cesse besoin de quelqu’un plus grand que lui pour lui dire quoi faire. Non, il doit vous suivre parce qu’il vous fait confiance, parce qu’il a appris que même si vous ne lui dites pas toujours oui, vous le faites parce que vous tenez ses intérêts à cœur et que vous faites ce qui est le meilleur pour lui. Vous voulez qu’au final, votre enfant ait les facultés de discernement suffisantes pour savoir à qui faire confiance, et à quel moment il peut être judicieux de se laisser influencer par quelqu’un d’autre. Et si vous essayez simplement de le « mater » parce que c’est « une forte tête », vous ne parviendrez qu’à le laisser vulnérable à l’influence d’autres personnes qui, souvent, chercheront à servir leurs propres intérêts avant les siens.

Oui, ces enfants sont bourrés de qualités : généralement, ils sont pleins d’énergie, sont opiniâtres, intelligents, persévérants et motivés à faire plein de choses. Ceci étant dit, élever un enfant au tempérament aussi fort peut s’avérer être, pour le parent, un véritable défi… Alors, comment faire pour protéger toutes ces merveilleuses qualités, tout en encourageant leur coopération ?

Voici 10 astuces pour réussir à éduquer, de manière pacifique mais efficace, un enfant à l’esprit vif et au tempérament bien trempé


1. Souvenez-vous toujours qu’ils apprennent par l’expérimentation

Ils ont besoin d’expérience pour se forger leurs propres opinions : cela veut dire qu’ils doivent se rendre compte par eux-mêmes que la porte du four est brûlante ! À part dans les cas où ils pourraient effectivement se blesser, il vaut parfois mieux les laisser apprendre par l’expérience directe, plutôt que d’essayer de les contrôler à tout prix, même si vous le faites pour leur bien. Vous pouvez donc vous attendre à ce que votre enfant teste régulièrement vos limites — ce n’est pas parce qu’il est « désobéissant », c’est juste sa manière à lui d’apprendre les choses. Cela a l’air tout bête, mais le seul fait de prendre cela en considération et de bien le comprendre permet d’éviter la plupart de vos crises de nerfs avec lui.


2. Les enfants à « fort tempérament » veulent, plus que tout au monde, qu'on leur donne des responsabilités

Laissez-le prendre en main ses propres choses, et gérer tout seul le plus de petits aspects possible de sa vie quotidienne. Ne le réprimandez pas pour qu’il brosse ses dents : demandez « qu’est-ce qu’il faut faire d’autre avant qu’on puisse sortir de la maison ? » S'il ne sait pas, aidez-le à trouver la réponse par lui-même : « Tous les matins, on mange le petit-déjeuner, on brosse les dents, on range le cartable. Je t’ai vu faire ton sac tout seul, comme un grand, c’est vraiment super ! Et maintenant, qu’est-ce qu’il te reste à faire ? » Ce n’est qu’un simple changement de point de vue, mais cela fait toute la différence pour lui. Un enfant qui se sent plus indépendant, responsabilisé et qui doit s’occuper de lui-même ressentira moins le besoin de s’opposer et de vous contredire, parce que vous ne lui donnez pas d’ordre : vous l’aidez, vous le conseillez dans sa vie quotidienne. Et il apprendra très tôt le sens des responsabilités.


3. Donnez-lui des choix

Si vous lui donnez des ordres, vous pouvez être quasiment certain qu’il va se rebiffer. Si vous lui proposez un choix, par contre, il se sentira maître de sa destinée, et il sera heureux de coopérer. Bien entendu ne lui proposez que des choix dont les deux alternatives vous paraissent bonnes : vous ne devez en aucun cas vous prendre à regretter par la suite de lui avoir donné ce pouvoir de décision. Par exemple, si vous voulez qu’il vous aide à faire une tâche ménagère, proposez-lui de choisir celle qu’il préfère.


4. Laissez-lui le soin de gérer tout ce qui touche à son propre corps

Il s’agit de prendre en compte son individualité et de le considérer comme un être différent de vous à part entière : il ressent peut-être certaines choses différemment de vous, et même si ce n’est pas le cas, il pourra être tenté de vous prouver le contraire ! « Ah, tu ne veux pas porter ta veste, aujourd’hui ? Moi je trouve qu’il fait vraiment froid, et je vais prendre la mienne, ça c’est sûr ! Bien entendu, c’est ton corps alors c’est toi qui décides si tu as froid ou non, alors c’est toi qui vois. Par contre, une fois dehors ce sera trop tard, on ne retournera pas à la maison , et j’ai bien peur que tu aies froid. Si tu veux, mets ta veste dans ton sac, comme ça tu l’auras si tu changes d’avis ? » Analysons les risques de la situation : il est évident que votre enfant n’attrapera pas une pneumonie s’il a un peu froid dans un premier temps. Et votre enfant aura l’impression de ne pas perdre la face en ne prenant pas sa veste au début, puis il vous suppliera de vous la donner ! Dans le futur, il saura faire le choix approprié en connaissance de cause — pas parce qu’un adulte l’y a forcé.


5. Évitez les disputes incessantes pour remettre en cause votre autorité, en établissant des règles claires

De cette manière, ils n’ont pas l’impression d’avoir toujours quelqu’un qui leur dit en permanence quoi faire : ils savent que les choses sont ainsi, et cela leur paraît beaucoup plus naturel ! L’ordre sera ainsi changé en contrat, ou en promesse. Par exemple, en implémentant la règle « pas de télé avant d’avoir fini les devoirs », l’enfant s’habituera à se conformer à cette règle et ne verra pas l’intérêt de la mettre sans cesse en question.


6. Ne le forcez pas à s’opposer à vous

L’usage de la force génère toujours une poussée inverse — et cela est vrai pour tous les êtres humains, qu’importe leur âge. Si vous prenez brusquement une position campée et que vous tentez de passer quelque chose en force, votre enfant aura envie de vous défier, juste pour prouver qu’il n’a pas peur de vous.


7. Esquivez les disputes et les caprices en laissant votre enfant sauver la face

C’est beaucoup plus important pour lui que pour vous : et contrairement à ce que bon nombre de parents pensent, cela ne remet pas en cause votre autorité ! Laissez-le avoir le dernier mot s'il vous donne des contreparties satisfaisantes en échange : les enfants qui ont ce type de personnalité seront ravis de collaborer, tant qu’ils n’ont pas le sentiment de recevoir des ordres.


8. Écoutez-le

Au-delà de cela, vous pourriez peser qu’en tant qu’adulte, vous savez mieux les choses que votre enfant. Mais votre enfant peut aussi avoir raison, en particulier lorsqu’il s’agit de choses qu’il ressent ! S'il a un fort caractère, c’est parce qu’il a un grand sentiment d’intégrité et qu’il a de fortes opinions. Si votre enfant s’oppose à vous, demandez-lui de vous expliquer pourquoi. Peut-être que s’il ne veut pas aller se coucher, c’est parce qu’il a cru voir un monstre derrière le placard, et vous pourrez résoudre le problème ensemble.


9. Essayez de percevoir les choses de son point de vue à lui

Peut-être qu’il est fâché parce que vous aviez promis de lui laver son déguisement de Superman et que vous avez oublié. Pour vous, il vous fait un caprice, et il peut bien attendre un peu avant d’enfiler son déguisement à nouveau. Mais pour lui, la raison de sa colère est parfaitement justifiée, car vous avez rompu une promesse, alors que vous attendez de lui qu’il tienne les promesses et les engagements qu’il a envers vous. Comment effacer ce sentiment d’injustice, oublier l’incident, et aller de l’avant ? De la même manière que vous ne le feriez avec un adulte auquel vous auriez causé du tort injustement : en vous excusant, sincèrement, en admettant que vous avez fait une erreur et en lui assurant que cela ne se reproduira plus. Soyez certains que les enfants sont très tôt sensibles au sentiment d’injustice, et même si les raisons peuvent nous paraître futiles ou incompréhensibles, l’injustice les blesse tout autant que nous.


10. Ne l’éduquez pas à travers la punition, mais à travers l’amour et le respect

Les enfants n’apprennent rien lorsqu’ils sont au milieu d’une dispute ou s’ils sont en colère. Comme nous, c’est dans ces moments-là que l’adrénaline pompe toute leur énergie et que le cerveau se ferme. Lorsqu’un enfant est vraiment sage, ce n’est pas parce qu’il ne bronche pas par peur de la punition, c’est parce qu’il veut nous faire plaisir et nous montrer qu’il est sage.


11. Offrez-lui du respect et de l’empathie

La plupart des enfants à fort caractère se disputent pour obtenir le respect de votre part. Si vous leur montrez que vous les respectez, ils n’auront pas besoin de se battre pour protéger leur position, et ils vous respecteront en retour. S'il est en tort, expliquez-lui pourquoi, et traitez-le avec empathie, avant de lui laisser une alternative. Par exemple, s’il souhaite porter son déguisement Superman à l’école et refuse de s’en séparer : « Tu aimes beaucoup ce déguisement et tu aimerais pouvoir le porter tout le temps, hein ? Je comprends. Mais tu sais, à l’école, tu dois respecter la maîtresse, aucun de tes camarades ne vient avec son déguisement ! Je sais que ton déguisement va te manquer. SI tu veux, je te l’apporte ce soir, quand je viendrais te chercher, pour que tu puisses le mettre quand on sortira ? »



Cela vous semble être une manière trop "permissive", trop "laxiste" d'éduquer un enfant ? Si c'est votre avis, je ne peux que vous conseiller de reconsidérer les choses : ce n'est pas DU TOUT une éducation laxiste. C'est vous qui fixez les règles, c'est vous qui établissez les limites. Il s'agit simplement d'une forme d'éducation tournée vers la compréhension, qui vous pousse à prendre en compte la perspective de votre enfant (sans pour autant céder à tous ses caprices) ce qui le poussera à coopérer naturellement avec vous. 

En résumé, il ne s'agit pas d'une éducation "permissive", qui génère des enfants-rois déchargés de toute responsabilité, mais il ne s'agit pas non plus d'une éducation autoritaire et stricte, qui de toute façon ne fonctionnerait pas avec des enfants dont la force de caractère les poussera à se rebeller contre vous.


Source : Ahaparenting

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste