Les États-Unis connaissent une vague de froid historique, Trump en profite pour ironiser sur le réchauffement climatique

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Décidément, le président américain Donald Trump ne cesse de faire des sorties qui font réagir. Doté d'une ironie sans pareille, il a, ce jeudi 28 décembre, ironisé sur le réchauffement climatique lors d'un tweet à l'image de son humour : discutable.

Alors qu'une importante vague de froid frappe le nord des États-Unis, allant jusqu'à -40° Celsius, le président qui n'a pas la langue dans sa poche a jugé bon de moquer le réchauffement climatique, dont il a toujours été sceptique. En effet, ce dernier avait qualifié la situation du climat d' « invention » de la Chine.

Et comme Twitter semble être son arme fatale, celui-ci s'est exprimé sur la plateforme : « Dans l'est, cela pourrait être la veille du jour de l'an LA PLUS FROIDE jamais enregistrée. Peut-être qu'on pourrait utiliser un peu de ce bon vieux réchauffement climatique que notre pays, mais aucun autre pays, s'apprêtait à payer DES TRILLIONS DE DOLLARS pour s'en protéger. Couvrez-vous ! ». Une « blague » que les internautes ont eu du mal à recevoir comme telle, provoquant de vives réactions. Et finalement, ce sont les internautes qui tentent d'expliquer le réchauffement climatique au président...

Le directeur de l'Académie des Sciences de Californie, Jon Foley s'est fendu d'un tweet, pour le moins explicite quant à son désarroi face aux déclarations du président : « Le changement climatique est très réel même s'il fait froid à l'extérieur de la Trump Tower en ce moment. De la même façon, il y a toujours de la faim dans le monde, même si vous venez de manger un Big Mac ».

« En 2017, il y a eu environ trois records de chaleur aux États-Unis pour chaque record de froid », a renchéri la députée démocrate de l'Etat de Washington, Pramila Jayapal. « La météo, ce n'est pas la même chose que le climat. Le président devrait pouvoir comprendre ça. Ce n'est pas difficile ».

Pourquoi froid et réchauffement climatique sont liés ?

Les experts du Centre national de recherches météorologiques (CNRM) de Météo-France cités par Le Figaro, ont identifié un double phénomène : l'augmentation des températures qui touche tout particulièrement les pôles et, en parallèle, les perturbations du « courant-jet » (au sein de ce dernier, la vitesse moyenne est estimée à environ 25 m/s soit  90 km/h, mais la vitesse maximale peut dépasser 100 ms / 360 km/h : c'est ce qui a valu à ce type de courant le nom de jet, qui évoque en anglais une très grande vitesse).

Le réchauffement climatique de la planète aurait augmenté de 1°C en moyenne depuis l'ère préindustrielle. Mais ce que l'on sait moins, c'est que cette hausse des températures est bien plus forte dans les pôles : « L'Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que d'autres régions de la planète », expliquait le chef scientifique de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) en 2015.

Selon Météo France, la température moyenne de l'air sur un an, à partir de relevés pris entre octobre 2014 et septembre 2015, a augmenté de 3°C depuis le début du 20ème siècle. Une hausse qui détruit l'habitat des animaux qui y vivent et augmente le niveau de la mer par la fonte des glaciers. Ce phénomène météorologique est constitué d'un double équilibre thermique entre les zones froides (les pôles) et les zones chaudes (les tropiques et l'équateur) d'une part, les zones proches du sol (qui se réchauffent à son contact) et celles qui sont proches de la tropopause (la couche d'air qui se trouve en dessus de la stratosphère) et qui ont tendance à se refroidir d'autre part. Ce savant mélange créé une ceinture de vents très puissants qui fluctue autour de la Terre. Il forme une sorte de barrière entre les courants froids provenant du pôle et les masses d'air chaud issues de l'équateur.

Or cet équilibre peut se rompre à cause de la hausse des températures de l'Arctique. Et selon de récentes études scientifiques, ce phénomène a pour conséquences de distendre le « courant-jet » : « Le jet-stream est moins directionnel et plus sinueux. Cela peut donc provoquer des incursions d'air froid chez nous », a expliqué Matthieu Chevallier, chercheur au CNRM, au Figaro.

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste

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