La fonte des glaces provoque un phénomène pour le moins inattendu sur les pentes du plus haut sommet du monde.
À l’exception de certaines voix dissonantes et marginalisées, l’idée que nous traversons bel et bien une ère de réchauffement climatique fait désormais consensus au sein de la communauté scientifique.
Cette période, que nous traversons, n’est pas sans conséquences pour la planète et de profonds changements sont déjà perceptibles dans des zones fortement exposées, à commencer par la banquise ou encore certaines chaînes de montagne.
Crédit photo : iStock
La fonte des glaces révèle des cadavres dans l’Everest
C'est notamment le cas sur les pentes du Mont Everest, qui subissent de plein fouet les affres du réchauffement climatique. Triste ironie du sort, l'augmentation des températures sur les contreforts du géant de l'Himalaya provoque un phénomène pour le moins inattendu, que beaucoup n'avaient pas anticipé : l'apparition de cadavres.
Oui, vous avez bien lu !
La fonte des neiges et des glaces révèle ainsi les dépouilles gelées de centaines d'alpinistes qui ont péri en tentant l'ascension du plus haut sommet du monde (8 849 mètres). De nombreux corps se trouvent notamment dans la « zone de la mort », où le faible niveau d'oxygène augmente le risque du tristement célèbre mal des montagnes, qui peut être fatal à certains.
« A cause des effets du réchauffement climatique, les corps et les déchets sont de plus en plus visibles à mesure que la couche de neige diminue », confirmait ainsi le major Aditya Karki, en 2024.
Depuis l'an dernier, ce militaire de l’armée népalaise est à la tête d'une équipe de 12 soldats et 18 alpinistes, dont la mission est de redescendre les corps sans vie, restés ensevelis dans la montagne. Un travail de recherche dangereux, que ce groupe effectue également dans les sommets du Lhotse (8 516 mètres) et du Nuptse (7 861 mètres), voisins de l’Everest. Une fois rapatriés dans la vallée, ces dépouilles sont soumises à différentes études dans l'espoir d'identifier les défunts.
Crédit photo : iStock
Ces rapatriements de cadavres divisent la communauté des alpinistes, en raison notamment des moyens déployés. Il faut savoir en effet que ces expéditions périlleuses nécessitent des milliers de dollars de dépenses. Chaque sauvetage exige par ailleurs la présence de nombreux alpinistes. Ainsi, jusqu'à 8 sauveteurs peuvent être réquisitionnés pour un seul corps.
Malgré ces contraintes et les débats autour du bien fondé de cette mission, Aditya Karki estime que son travail est une nécessité. « Nous devons les ramener autant que possible (...) Si nous continuons à les laisser derrière nous, nos montagnes se transformeront en cimetières », affirme ainsi le militaire népalais.
Pour rappel, au moins 300 personnes ont péri sur les hauteurs de l'Everest depuis les premières expéditions, menées dans les années 1920.
