« Nous » a ouvert ses portes tout près de Rennes il y a tout juste une semaine. Cette épicerie anti-gaspillage unique en France remet en circuit toutes sortes de produits alimentaires dits « hors normes » qui n'ont pas été vendus par les grands distributeurs ou les producteurs. Les biens sont proposés à des prix défiant toute concurrence, un attrait supplémentaire pour le consommateur.
Facebook Nous, épiceries anti-gaspi
C'est un magasin unique en son genre : l'épicerie anti-gaspillage alimentaire « Nous » a ouvert ses portes à Melesse, non loin de Rennes, le 4 mai dernier. Un projet unique qui a mis 18 mois à aboutir. Le choix en boutique est abondant : « Il y a un rayon fruits et légumes, un autre de vrac, des produits secs, frais, et un espace pour les surgelés », détaille Charles Lottmann, le cofondateur de « Nous » contacté par Demotivateur.
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Des légumes disgracieux, des pâtes difformes, des biscuits dont l'emballage est légèrement abîmé, ou encore, des yaourts avec une date limite de consommation (la fameuse DLC) proche, remplissent les rayons de ce magasin de 300 mètres carrés. Autant de produits « défectueux » ou « hors normes » écartés par les distributeurs mais dont la qualité est inchangée. « Nous » lutte ainsi contre le gaspillage alimentaire en donnant à ces denrées une seconde chance : celle de finir dans l'assiette et non plus à la poubelle.
Comme ces œufs « hors calibre », « trop petits pour qu'on les aime », ou ces tomates différentes de celles que l'on a l'habitude de voir en commerce mais qui sont tout aussi goûteuses :
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Une initiative qui satisfait tout le monde
Les débuts de cette épicerie unique en France sont très prometteurs. « Il y a une grosse curiosité et un vrai enthousiasme de la part des consommateurs », se réjouit le trentenaire avant de préciser qu'en trois jours, 1 000 clients avaient déjà franchi le seuil de la porte.
Il faut dire que le système est avantageux pour tous : d'un côté, les clients sont gagnants puisqu'ils achètent des produits 30% moins cher qu'en commerce classique et ce, de façon responsable. Faire ses courses chez « Nous » permettrait ainsi à une famille de quatre personnes d’économiser 150 à 200 € par mois, selon les estimations des deux fondateurs, Charles Lottmann et Vincent Justin.
De l'autre côté, les petits producteurs locaux avec lesquels travaillent « Nous » (une centaine) n'ont plus à jeter des produits qui ne seraient « pas au standard mais de très bonne qualité », souligne l'entrepreneur.
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Certains peuvent toutefois avoir quelques réticences à acheter des produits qui sortent du lot et doivent parfois dépasser la « barrière psychologique » : « Ils se demandent par exemple si le goût va être différent. Alors, on rassure, on communique beaucoup », assure Charles Lottmann. Ce mode de consommation exige également une certaine souplesse : « Il faut accepter de ne pas forcément trouver le produit ou la marque exacte que l'on cherchait, il y a moins d'offres que dans un supermarché classique », accorde ce dernier.
10 millions de tonnes de nourriture jetées par an
Ce mode de consommation durable s'inscrit dans la tendance du bio et est la bienvenue pour réduire le gaspillage alimentaire, qui est un véritable fléau. En France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire. Cela représente 29 kg par personne et par an de pertes et gaspillages au foyer.
Avec « Nous », les deux entrepreneurs ont voulu créer quelque chose de « positif et rassurant ». Ils ont puisé l'inspiration dans « We Food », un magasin qui récupère des invendus au Danemark. Avant cela, Charles Lottmann a travaillé sur le projet « Gueules cassées », lancé il y a quatre ans par Nicolas Chabanne et qui consiste à remettre en rayon des produits « moches » avec une étiquette « Gueules cassées ».
Les deux créateurs n'ont par ailleurs pas choisi le lieu au hasard pour lancer leur première épicerie, puisque Melesse est une ville « zéro déchet ». Les Bretons sont également réputés pour être « particulièrement sensibles à l’enjeu du développement durable », soutient Charles Lottmann.
« Nous » devrait devenir un réseau national, c'est en tout cas l'ambition des deux jeunes hommes. « On prévoit l'ouverture de deux autres magasins en Bretagne d'ici la fin de l'année. Puis, on compte en ouvrir environ cinq par an », explique Charles Lottman. Les deux entrepreneurs comptent sur leur présence active sur les réseaux sociaux, sur lesquels ils postent par exemple des images des arrivages du jour, pour convaincre encore plus de monde de faire leurs courses chez eux… enfin, « Nous ».
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