L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU menace de « noter les noms » de ceux qui oseraient voter pour condamner la politique de Trump vis-à-vis d'Israël

Ce jeudi 21 décembre, l'Assemblée générale de l'ONU est appelée à voter une résolution condamnant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les États-Unis. Washington menace de « noter les noms » de ceux qui oseraient condamner la politique étrangère controversée du président Trump au sujet de l'État Hébreu.

L'ambassadrice des EUA Nikki Haley, lors d'une Assemblée générale de l'ONU, en novembre 2017 /  Shutterstock

« Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les États-Unis noteront les noms ». C'est en ces termes que Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, a adressé une menace à peine voilée aux pays qui s'aventureraient à remettre en cause la position adoptée par Donald Trump. Le président américain a en effet fait le choix de prendre ouvertement parti sur l'un des points les plus sensibles du conflit israélo-palestinien, une décision largement remise en cause par l'ensemble de la communauté internationale, qui y voit un retour en arrière dans les tentatives de trouver la paix par la diplomatie.

Au Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis avaient déjà eu recours à son droit de veto pour empêcher la condamnation requise à l'unanimité par les 14 autres États membres du conseil, en début de semaine. Un vote que Nikki Haley avait déclaré être « une insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas ».  Malgré cela, un nouveau vote a été prescrit ce jeudi à l'Assemblée générale, à la demande de la Palestine. Le vote de cette résolution a davantage une valeur symbolique : contrairement au Conseil de sécurité, il n'y a pas de droit de veto dans l'enceinte de l'Assemblée générale, et les textes qui y sont adoptés n'ont pas de valeur contraignante.

La vaste majorité des  représentants des 193 pays qui composent cette assemblée devraient cependant voter pour condamner officiellement la position des États-Unis.

Nikki Haley a ainsi adopté une posture agressive et menaçante, faisant écho à ce que certaines sources qualifient de véritable « campagne de pression » mise en place par Washington à l'encontre des représentants des états membres. Selon une source citée par le journal Le Monde, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU a adressé une lettre d'avertissement à ses homologues de plusieurs pays : « Le président [Trump] observera attentivement ce vote et il a demandé que je lui signale les pays qui auront voté contre nous », aurait elle écrit dans cette lettre.« Nous prendrons note de chacun des votes sur cette question ».

Une volonté d'intimidation confirmée par un tweet sans équivoque, publié par le compte twitter officiel de l'ambassadrice :

« À l’ONU, on nous demande toujours d’en faire plus et de donner plus. Alors, quand nous prenons une décision, suivant la volonté du peuple américain, sur où mettre NOTRE ambassade, nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent. Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les États-Unis noteront les noms ».



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