Le mercredi 2 décembre 2020 restera comme une date importante dans l'Histoire moderne du monde. En effet, à cette date, la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) a approuvé la reclassification du cannabis et de sa résine dans les conventions internationales.
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L’organe de l’ONU chargé d’établir la liste des drogues au vu du droit international a retiré le cannabis des drogues dangereuses. Jusqu’à hier, pourtant, cette substance dont le commerce est particulièrement répandu sur la planète figurait dans l’annexe IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Cette dernière la rangeait alors dans la catégorie la plus restrictive, confirmant sa place parmi les drogues favorisent fortement l’abus et dont l’intérêt médical est faible voire nul. Le 2 décembre, lors de la 63ème session de la CND, un vote très serré (27 pour, 25 contre, 1 abstention) a permis de trancher et de rendre la décision officielle.
Il faut cependant remonter à 2019 pour comprendre ce changement de direction. À l’époque, l’OMS avait demandé de revoir la classification du cannabis car après de nombreuses études poussées, la communauté scientifique avait constaté qu’il représentait « un potentiel thérapeutique ». Grâce au vote de mercredi, les laboratoires pharmaceutiques pourront donc disposer du cannabis et de sa résine dans le processus de création des médicaments, comme c’est déjà le cas pour la morphine ou l’opium. Et contrairement au cadre imposé par l’ancienne législation, l’ONU ne tentera plus de dissuader les fabricants d’en utiliser à des fins médicinales.
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Cannabis : un moment rare et historique
« C’est la première fois depuis 1916 que l’on reconnaît, au niveau international, l’intérêt thérapeutique du cannabis. Depuis plus d’un siècle, les conventions internationales sur les drogues maintenaient que ce produit était dangereux et sans intérêt médical. En 2020, l’ONU reconnaît le contraire » a déclaré Yann Bisiou, expert du droit de la drogue et maître de conférences à l’université Montpellier-III, dans les colonnes du journal Le Monde. Généralement, les instances internationales sur le contrôle des drogues sont des organes assez figés qui ne laissent presque jamais de place au changement. En d’autres termes, il est très rare qu’un vote fasse autant évoluer les textes en vigueur.
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