La PMA sera ouverte à toutes les femmes en 2018, quelle que soit leur orientation sexuelle, confirme Marlène Schiappa

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La PMA devrait être ouverte à toutes les femmes d'ici 2018, et ce, quelle que soit leur orientation sexuelle : c'est ce que vient de confirmer ce matin la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.

La proposition du gouvernement, inscrite dans le cadre de la révision de la loi bioéthique, faisait partie des engagements de campagne d'Emmanuel Macron. Une promesse très attendue, notamment dans les rangs de la communauté LGBT +, qui entrevoient la possibilité d'avoir accès à cette opération, pour l'instant uniquement réservée au traitement de l'infertilité chez les couples hétérosexuels.

Marlène Schiappa/gouvernement.fr

Invitée sur le plateau de RMC/BFMTV, face à Jean-Jacques Bourdin, Marlène Schiappa a confirmé la volonté du gouvernement de rendre la PMA universellement accessible à toutes les femmes : « Évidemment, le président tiendra son engagement d'ouvrir la PMA à toutes les femmes pendant le quinquennat. En termes de calendrier, nous serons sur l'année qui arrive, 2018 ».

« Ouvrir la PMA à toutes les femmes est une question de justice sociale », a-t-elle en outre ajouté, pointant du doigt le fait que de nombreuses femmes sont contraintes de se rendre à l'étranger pour réaliser l'opération, une opération coûteuse qui n'est accessible qu'à celles qui en ont les moyens financiers.

En avril dernier, Emmanuel Macron, alors candidat à l'Élysée, avait fait part de sa volonté de relancer le débat sur la PMA dans un courrier adressé aux associations LGBT +. Il avait alors indiqué qu'il attendrait que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ait rendu son avis. Le 27 juin 2017, le Comité d'éthique s'est finalement déclaré favorable à ouvrir la PMA à toutes les femmes, et plus seulement aux couples hétérosexuels. « L'avis est rendu, il n'y a rien qui nous empêche de rendre l'opération légale pour toutes les femmes », a confirmé Marlène Schiappa.

En juillet, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'était appuyée sur l'avis favorable du Comité d'éthique pour estimer que « la France est prête » à ce changement. « Le conseil consultatif national d'éthique contient en son sein toutes les sensibilités. Donc s'il a rendu un avis favorable, je pense que la société est prête », avait-elle plaidé.

Pour Emmanuel Macron, qui est aujourd'hui en pleine chute de popularité et qui a vu son aura du début sérieusement entachée par une série de dérapages et de phrases polémiques, cette annonce offre une occasion rêvée de se poser à nouveau comme un président progressiste et ouvert, alors que sa réforme du travail, accusée d'amorcer une régression sociale, l'expose à la colère de la rue.

Quoi qu'il en soit, même si l'initiative est d'ores et déjà saluée par les parties les plus progressistes de l'opinion publique, elle risque aussi de susciter de fortes oppositions, notamment du côté de l'Église et des couches les plus conservatrices de la société.

Pour l'instant, la proposition de loi doit encore être approuvée par le parlement. Ainsi Mme Schiappa s'est-elle défendue de vouloir « préjuger du débat parlementaire ». Cependant, la vaste majorité de la République en Marche au Parlement devrait laisser au Président une assise plus que confortable pour faire approuver cette extension.

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste