La prolifération d'une tique « géante », dangereuse pour l'homme, suscite l'inquiétude dans le sud de la France

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On s'intéresse aujourd'hui à un parasite potentiellement dangereux qui prolifère en Europe. 

Depuis plusieurs années maintenant, de nombreux spécimens de tiques « géantes », ou Hyalomma marginatum, sont observés en Europe du nord et notamment dans le sud de la France, où la prolifération de ce parasite, capable de véhiculer la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, suscite l’inquiétude.

Deux fois plus grande que l’Ixode ricinus - sa « cousine » que l’on a tous déjà croisée au moins une fois lors d’une balade en forêt -, cette tique, reconnaissable à sa taille imposante et ses pattes rayées, est surtout présente en Afrique du Nord, dans le sud de l’Europe ou encore en Asie.

Pourtant depuis 2012, une cinquantaine de spécimens ont été recensés en Finlande, au Royaume-Uni, sur les côtes méditerranéennes françaises et récemment aux Pays-Bas, faisant craindre une prolifération qui n’est pas sans risque.

Crédit photo : Wikimedia Commons

La tique « géante » peut transmettre une grave fièvre hémorragique

Peu mobiles, ces parasites peuvent néanmoins se déplacer sur de longues distances lorsqu’ils sont ancrés sur des hôtes vertébrés, tels des oiseaux migrateurs.

Accrochées à leur proie, sur lesquelles elles peuvent rester 30 jours en se nourrissant de leur sang, ces tiques se reproduisent et peuvent ainsi se diffuser au gré des migrations des volatiles.

À l’inverse de leurs congénères auxquelles nous sommes davantage habitués, elles sont réputées agressives et traquent littéralement leurs hôtes - généralement de gros animaux - plutôt que de les attendre patiemment.

Elles repèrent les êtres vivants grâce à la chaleur corporelle émise par ces derniers, avant de les traquer inlassablement. Une poursuite qui peut parfois durer plus de 10 minutes, sur une distance de 100 mètres environ.

La prolifération de ces parasites représente un danger sanitaire potentiel car ces tiques « géantes » peuvent être porteuses de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, dont le taux de létalité varie entre 10 et 40 % selon l’OMS.

Une maladie pour laquelle il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin !

Néanmoins, que l’on se rassure, cette fièvre hémorragique n’a encore jamais été détectée chez les spécimens recensés en Europe du nord depuis 2012.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.