Les Îles Baléares ont pris la décision d'interdire les corridas avec mise à mort des taureaux

Les îles Baléares ont pris la décision ce lundi 24 juillet d’interdire les corridas avec mise à mort ! Le Parlement régional des Baléares a voté une loi de protection des animaux, il n’est désormais plus possible de tuer le taureau ni de lui infliger des souffrances. Cette nouvelle est accueillie comme une victoire pour les anti-corrida.

Le texte, qui a été possible grâce à la coalition de gauche, autorise les toreros à toréer (affronter le taureau) trois bêtes avec une durée de dix minutes par animal. Seule leur cape est autorisée : « aucun instrument pointu susceptible de produire des blessures et/ou la mort du taureau ». De plus, les taureaux et les toreros seront soumis à des contrôles antidopage, que ce soit avant ou après le spectacle.

Cette loi permet à la région de contourner la jurisprudence de la Cour constitutionnelle espagnole qui a annulé fin 2016 l’interdiction des corridas qui avait été mise en place en Catalogne. Ils ont estimé qu’il s’agissait d’une mesure trop prohibitive, et surtout que la Catalogne dispose de moyens juridiques pour réguler les corridas, mais pas pour les interdire. L’âge minimum pour pouvoir assister aux corridas a d’ailleurs été relevé à 18 ans !

Le « Partido Popular » (droite) s'est déclaré être contre cette décision et leur porte-parole au parlement régional Miquel Jerez a exprimé son mécontentement face à cette loi qui enlève tous les éléments qui en font un spectacle, il estime qu'ils veulent supprimer la corrida de manière plus subtile en : « déformant ses caractéristiques essentielles afin de rendre le spectacle méconnaissable ».

Crédit photo : Le torero espagnol vu par-derrière / Shutterstock

Depuis des années, le débat sur la « corrida » est sujet à de nombreuses tensions entre les défenseurs des animaux et les partisans de cette fête inscrite au « patrimoine culturel immatériel » espagnol. Et cette loi permet ainsi d’obtenir un compromis entre les deux côtés, comme le souligne l’ONG Humane Society international qui félicite les partis d’avoir : « assuré, de manière créative, que la torture de taureaux pour le divertissement public soit renvoyée dans les annales de l'histoire aux îles Baléares ».

Crédit photo : Le torero espagnol José Luis Moreno dans l'arène de Pozoblanco, en Espagne / Shutterstock

La voix des partisans de la cause animale se fait entendre un peu plus chaque année, en témoigne le nombre de voix qu’a obtenu le parti contre la maltraitance animale aux dernières élections législatives : 286 000 contre 45 000 en 2008. De plus, même si les fêtes populaires ont augmenté dans les villages, le nombre de corridas est lui passé de 472 en 2012 à 386 en 2016 selon le ministère de la Culture. Nous verrons dans les prochains mois et années si d'autres régions espagnoles et même françaises suivent cet exemple, voire interdisent totalement la corrida.

Source : AFP
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