« Macron démission », « CRS vs. manifestants » : quand la crise des « gilets jaunes » s'invite dans la cour de récré 

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Le mouvement des « gilets jaunes » s’invite jusque dans les écoles, où les plus petits jouent parfois à des jeux directement inspirés des récents événements.

Jadis, on jouait aux gendarmes et aux voleurs dans la cour de récréation. Désormais, cette pratique semble être devenue désuète puisque les écoliers d'aujourd'hui préfèrent jouer aux… CRS contre « gilets jaunes ». 

Oui, vous avez bien lu ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, la crise des « gilets jaunes » s’invite également dans les cours de récréation, comme en témoignent les nouveaux jeux auxquels s’adonnent les élèves de certains établissements scolaires. Il faut dire qu’il est bien difficile de passer outre le mouvement de contestation, qui secoue la France depuis maintenant plus de deux mois. Et les écoles n’échappent pas à la règle.

«Macron démission», ce nouveau slogan qui fait fureur dans les… cours de récré. Crédit photo : ricochet64 / Shutterstock

« Les «gilets jaunes», c'est les méchants. Ils cassent les vitrines »

En effet, comme le rapporte le Huffington Post, plusieurs professeurs constatent que les enfants se réapproprient à leur manière les récents événements, en rejouant par exemple les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, ou encore en reprenant en choeur des slogans qui appellent à la démission du chef de l’État.

« Les gilets jaunes, c'est les méchants. Ils cassent les vitrines. Alors on fait la bagarre entre les méchants et les policiers. Moi je préfère être gilet jaune que policier, j'aime pas courir », raconte ainsi Adam, élève de CP dans une école du VIIIe arrondissement de Paris.

« On entend des "Macron démission" à longueur de journée »

« On entend des "Macron démission" à longueur de journée dans la cour, et même en classe », témoigne pour sa part une institutrice de CE1 qui officie en réseau d'éducation prioritaire renforcé (Rep+), à Dreux (Eure-et-Loir).

Si la situation peut faire sourire, elle n’est pourtant pas sans conséquence pour les familles qui n’ont d’autres choix que d’aborder ce délicat sujet avec leurs enfants. Ces derniers se montrent en effet curieux et se rendent bien compte qu'il se passe quelque chose de pas banal, depuis le mois de novembre.

« Lorsqu'on a tenté d'expliquer la situation à notre fille, sa réaction a été : "C'est qui le méchant ?". C'est finalement assez complexe d'expliquer cela et de parler pour la première fois politique avec notre fille de 5 ans », explique ainsi une mère de famille de Dijon (Côte-d’Or).

« Mes enfants se demandent : "Mais Maman, elle va rentrer comment ? Défigurée?" »

Pour d’autres, directement impliqués dans les manifestations et sujets aux violences qui en découlent, il est parfois difficile de rassurer les enfants, inquiets par les images véhiculées par la télévision.

« Quand je fais la manif chaque samedi, mes enfants se demandent : "Mais Maman, elle va rentrer comment ? Défigurée ?" », fait ainsi remarquer Pauline, militante des « gilets jaunes » dans la ville de Saint-Etienne (Loire).

Devant tant d’interrogations, certains professeurs n’hésitent plus à évoquer la crise avec leurs élèves afin de leur expliquer les tenants et aboutissants, mais l’exercice s’avère délicat d’autant que le mouvement, bien qu’essoufflé, perdure.

Vous l’aurez compris, la mobilisation des « gilets jaunes » et ses ramifications inspirent même les plus petits, ce qui en dit long sur l’impact et les divisions que celle-ci provoque au sein de la population française. Après tout, ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ?

«Macron démission», ce nouveau slogan qui fait fureur dans les… cours de récré. Crédit photo : ricochet64 / Shutterstock

Source : Huffington Post

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.