En Chine et au Vietnam, le trafic illégal de corne de rhinocéros ne s'est jamais aussi bien porté malgré les interdictions

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Alors que la Chine s’est engagée cette année à interdire la vente d’ivoire dans le pays, les cornes de rhinocéros inondent le marché noir, bien que ce soit illégal depuis 1993 ! Le trafic continue de plus belle entre l’Afrique, d’où proviennent les cornes, et l’Asie, où se concentre une grande part du marché.

Une enquête menée d’août 2016 à juin 2017, dévoilée le 18 juillet par l’ONG « Elephant Action League », a étudié le problème et s’est posé la question de comment stopper cet approvisionnement.

Crédit photo : Elephant Action League

Le rapport précise que plus d’un millier de rhinocéros sont abattus chaque année et terminent dans le marché noir chinois et non pas qu’au Vietnam comme ils le supposaient ! Cette révélation montre bien que le pays se doit de prendre le même type de mesure que pour l’ivoire d’éléphant et arrêter définitivement. Andrea Crosta, le directeur de EAL, en est convaincu : « L’avenir des rhinocéros est entre les mains de la Chine et de sa volonté de faire respecter la loi, et entre les mains de la communauté internationale pour faire pression sur la Chine et le Vietnam afin de mettre fin à cette folie ».

Crédit photo : Elephant Action League

Ils soulignent que les concessionnaires n’ont pas de stock précis, mais qu’ils préfèrent fournir les objets selon la demande pour éviter de se faire attraper : « Il est très facile de trouver des objets venant de rhinocéros en Chine ». Leurs transactions se font principalement par le biais d'applications comme WeChat ou Alipay. Le kilogramme de corne coûte entre 23 000 et 35 000 euros, les petits objets sont estimés entre 30 et 60 euros.

Crédit photo : Un rhinocéros sans corne / Shutterstock

D’après leurs recherches, le marché est stable et fort, plus que jamais. Les cornes étaient en vente dans tous les endroits par lesquels ils sont passés, que ce soit dans les provinces du Guangxi, Yunnan ou dans les grands marchés de Pékin et Guangdong. Pour passer les frontières, les contrebandiers utilisent de nombreux stratagèmes, ils font d'ailleurs appel à des habitants pour transporter la marchandise, via des entrées légales ou non, sans se mettre en grand danger.

Crédit photo : Elephant Action League

L’enquête a d'ailleurs permis de mettre à nu un marché beaucoup plus grand, puisqu'il y a de nombreux produits qui circulent et qui sont revendus, tels que les dents et les os de tigre, l’ivoire, les pattes d’ours, la peau de léopards des neiges et bien d’autres morceaux d'animaux !

N’ayant pas l’autorité nécessaire pour faire cesser ce trafic, les enquêteurs ont fourni un dossier de 200 pages contenant les noms des trafiquants et toutes les preuves à disposition d’Interpol, et des autorités américaines, chinoises et vietnamiennes.

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Au sujet de l'auteur : Timothé Goyat

Journaliste