Si rien ne change avant le 3 octobre prochain, des milliers de pit-bulls vont être exécutés à Montréal

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À Montréal, les conseillers municipaux de l'Hôtel de Ville viennent de décider d’euthanasier des milliers de chiens. Une décision radicale, prise lors d’un vote qui a eu lieu mardi dernier, visant à interdire la présence de chiens « de certaines races réputées dangereuses ». On y retrouve notamment les races de terrier, comme les pit-bulls et plus spécialement les American Staffordshire.

Les résultats du vote sont clairs : 37 élus ont voté « oui » quant à une nouvelle législation spécifique à la race du chien quand 23 ont répondu « non ». De quoi parle-t-on ? D’un texte qui réglemente le futur de cette race de chiens. En somme, s'ils sont présents dans les refuges ne sont pas adoptés au 3 octobre, ils seront exécutés. Le but affiché par les conseillers municipaux ? Sécuriser les rues de la présence de ces chiens, réputés dangereux.

Dorénavant, pour posséder son pitbull, il faudra : avoir minimum 18 ans, un permis spécial de garde coûtant 150 euros et garantir que son chien porte une "médaille de la ville" et une muselière. Mais aussi : un document attestant de l'absence d'antécédents judiciaires liés à la violence, une preuve de stérilisation, de micro-puçage et de vaccination contre la rage ainsi qu'un certificat de résidence sur le territoire de la Ville et de possession de l'animal à la date d'entrée en vigueur du règlement. Dans le cas où une personne ne pourrait pas présenter toutes ces preuves, elle écoperait d'une amende de 280 euros. Rien que ça.

@barkpost

« En tant que maire de Montréal, j’ai la responsabilité de protéger les citoyens » a expliqué Denis Coderre lors d’une interview accordée aux médias locaux. « Au total, ce sont environ 2 000 animaux qui se retrouvent en ligne de mire des autorités » rapporte Alanna Devine, membre de la SPCA de Montréal, équivalence canadienne de notre SPA.

Depuis l’annonce de cette nouvelle, de nombreux groupes de sauvetage se sont constitués afin d’organiser un « exode des pit-bulls et d’autres races considérées comme dangereuses ». Peu ont trouvé un foyer, mais certains ont trouvé une place dans des refuges de l’ouest du pays, dans des régions où ils ne sont pas considérés comme illégaux.

« Cela n’a absolument aucun sens. C’est prouvé que ce genre de politique de marche pas. La mairie va juste forcer les gens à posséder des chiens de manière cachée et illégale, ce qui va simplement rajouter des problèmes » explique Carolynn Williams, une bénévole qui a beaucoup œuvré pour trouver des points de chute aux chiens.

Malgré son vote, cette mesure ne semble pas ravir tout le monde. Des protestations ont déjà eu lieu aux quatre coins du monde afin de lutter pour le droit de races menacées. Des amoureux des animaux, des célébrités, des associations, des personnes d’origines diverses et variées se sont engagées dans la bataille. Même le très réputé Ordre des Vétérinaires du Québec s’est fortement opposé à cette législation. « Premièrement, les propriétaires doivent avoir leur mot à dire sur l’euthanasie ou non de leur chien. Ensuite, professionnellement, moralement et éthiquement, je suis sûr que très peu d’entre nous seront prêts à donner la mort sans que l’animal soit condamné. C’est contraire au principe même de notre métier » a confié Karen Joy Goldenberg, vétérinaire, à nos confrères de CBC News.

@dogsaholic

Pour ne rien arranger à la polémique, le vote de règlement vient quelques mois après qu’une femme a été tuée dans son jardin par un chien, en juin dernier. Une relation de cause à effet et un amalgame inexorablement fait par de nombreux politiciens qui ne trouvent pas vraiment écho dans l’opinion publique. En résumé, sous prétexte que certains de ces chiens ont des capacités physiques et de morsures « au-dessus de la moyenne », on décide de s’en séparer. Voilà le raisonnement qui a choqué. Certains opposants n’ont d’ailleurs pas hésité à aller plus loin, accusant les autorités de vouloir sacrifier des animaux pour jouer sur la sécurité dans l’espoir de gagner quelques voix, en vue des futures élections.

Aujourd’hui, la révolte s’organise. Mais des centaines, voire des milliers de chiens sont toujours dans « ce couloir de la mort ». Un véritable malheur pour tous les propriétaires et les membres des refuges qui s’occupent d’eux. Le combat n’est pas terminé…

@dogtime

Si certains souhaitent soutenir la cause et venir en aide à ces animaux à son échelle, ils peuvent signer la pétition afin de montrer leur implication.
Source : CBC News

Au sujet de l'auteur : Clément P.

Journaliste