Décès de Joachim Rønneberg, l'homme qui avait saboté le programme nucléaire nazi

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Résistant norvégien, à l’origine du sabotage du programme nucléaire nazi durant la Seconde guerre mondiale, Joachim Rønneberg est décédé ce dimanche 21 octobre à l’âge de 99 ans.

Il y a des héros qui restent à jamais gravés dans la mémoire collective. En Norvège, Joachim Rønneberg fait clairement partie de ceux-là. Décédé hier à l’âge de 99 ans, il est connu pour être à l’origine de l’une des plus importantes opérations de sabotage contre les nazis, mettant notamment un coup d’arrêt au programme de recherches nucléaires.

En 1943, alors que la Seconde guerre mondiale bat son plein, le régime nazi mène une autre bataille dans les laboratoires pour le contrôle de l’atome. Trois ans plus tôt, les Nazis, qui venaient de conquérir la Norvège, avaient mis la main sur la centrale de Vemork qui était, à l’époque, la seule au monde à produire de l’eau lourd en énormes quantités à raison de 12 tonnes par an.

Cependant, un groupe de résistants norvégiens composé de neuf hommes, mené par Joachin Rønnegerg, est venu mettre à mal les ambitions nucléaires nazies. Dans la nuit du 27 au 28 février 1943, ils s’introduisent et sabotent l’usine, marquant l’arrêt du programme nucléaire.

AFP

Un coup d’éclat décisif qui est devenu un événement primordial pour la lutte contre le régime nazi en Norvège. Cet épisode inspire notamment deux films au cinéma comme en 1947 avec « La bataille de l’eau lourde », réalisé par Jean Dréville, mais surtout « Les Héros de Télémark », sorti en 1965, avec Kirk Douglas.

À la suite de l’annonce de son décès, les éloges ont plu sur la Norvège, à l’image de la Première ministre, Erna Solberg : « Rønneberg est probablement le dernier des résistants les plus marquants à s’en être allé ».

Véritable héros de l’ombre, Joachim Rønneberg a attendu les années 1970 avant de parler de cette opération qui l’a fait connaître et, globalement, de ce qu’il a vécu pendant la guerre : « J’ai réalisé que les gens attendaient une réponse. C’est important que nous sachions tous ce qui s’est passé pour ensuite parvenir à faire de meilleurs choix. Ceux qui grandissent aujourd’hui doivent comprendre que nous devons toujours être prêts à lutter pour la paix et la liberté » déclarait-il à la chaîne NRK en 2015.

Après la guerre, il était devenu journaliste et dépensait beaucoup de son énergie auprès des jeunes pour les sensibiliser aux dangers de la guerre. À 99 ans, il a donc poussé son dernier souffle ce dimanche 21 octobre.


Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef