Menus sans viande à la cantine : après Lyon, Paris l'envisage et la ministre de l'Ecologie prend le gouvernement à contre-pied

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Les menus sans viande à la cantine ! Tel est l'objet de la controverse qui agite aujourdhui l'exécutif, après que la métropole lyonnaise, capitale des Gaules - et de la gastronomie - a franchi le pas en mettant en place ce dispositif dans les établissements scolaires.

La polémique enfle après la mise en place des repas sans viande dans les cantines scolaires de Lyon.

La décision prise par le maire écologiste de la ville, Grégory Doucet, n’en finit plus en effet d’alimenter les palabres dans les arcanes du pouvoir, trahissant de profonds désaccords au sein même du gouvernement.

Alors que les menus de la discorde avaient dans un premier temps suscité l’indignation de certains ministres, à commencer par ceux de l’Intérieur et de l’Agriculture - Gérald Darmanin et Julien Denormandie - qui avaient notamment dénoncé une décision « idéologique » -, des voix dissonantes se sont ainsi fait entendre.

Crédit photo : Ercan Senkaya / Shutterstock

Les menus sans viande dans les cantines scolaires : idéologie dans les assiettes pour les uns et fausse polémique pour les autres

C’est d’abord Barbara Pompili qui a tenu à se démarquer du discours de ces deux collègues en dénonçant, ce lundi, les arguments développés par ces derniers.

La ministre de la Transition écologique a ainsi regretté « des clichés éculés, du type ''l’alimentation végétarienne serait une alimentation déséquilibrée'', alors que l’on sait que la viande peut être remplacée par du poisson, des œufs, des légumineuses qui apportent toutes les protéines nécessaires ».

« On entend que des enfants de milieux un peu défavorisés mangeraient moins de viande que les autres, des études montrent l’inverse », a poursuivi l’ancienne députée de la Somme.

Même son de cloche ou presque chez un autre membre du gouvernement et pas des moindres : le ministre de la Santé, Olivier Véran !

Interrogé ce lundi sur cet épineux débat, en marge d’un déplacement à… Lyon, celui qui est devenu la figure médiatique incontournable de la crise sanitaire, liée au Covid-19, a dénoncé une polémique qui n’a pas lieu d’être.

« Je ne suis certainement pas choqué et certainement pas scandalisé qu’on puisse proposer des repas sans viande ou sans poisson à l’école (…) Je dirais qu’il n’y a pas pour moi lieu de polémiquer », a-t-il ainsi déclaré, tout en prenant soin de rappeler que les « protéines d’origine animale sont importantes dans un régime nutritionnel ».

De son côté, le porte-parole de la République en marche (LREM) Jean-Baptiste Moreau, lui-même agriculteur et grand défenseur de la filière viande, a fustigé les propos de Barbara Pompili en l’apostrophant sur Twitter.

« Des nutriments essentiels pour la croissance des enfants sont présents dans la viande. De plus le problème est d'imposer dogmatiquement. Le pragmatisme comme l’amour de la science et la loyauté sont des concepts qui vous sont étrangers », a-t-il ainsi écrit sur le réseau social.

Une remarque qui n’a pas été du goût du vice-président de l’Assemblée nationale, Hugues Renson (LREM), lequel a regretté des « polémiques stériles », en rappelant à son collège que « le dogmatisme » était de « considérer qu’une femme est déloyale quand elle défend ses convictions ».

Ambiance…

Vous l’aurez compris, dans cette affaire, chacun semble vouloir défendre son bout de gras et manifestement, nous n’en sommes encore qu’au plat de résistance.

Affaire à suivre !

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.