En Nouvelle-Zélande, une femme avec un tatouage maori sur le visage a présenté l’actualité à la télévision. Une grande première qui prouve qu’il est possible de réaliser ses rêves peu importe sa culture ou ses origines.
Oriini Kaipara est une ancienne réalisatrice de documentaires qui a toujours rêvé de devenir présentatrice d’un journal télévisé. Elle a finalement réussi à réaliser son rêve en intégrant la rédaction de Newshub, une chaîne de télévision en Nouvelle-Zélande. Ce samedi 25 décembre, Oriini a remplacé les journalistes habituellement présents sur le plateau et a annoncé les actualités à 6 heures du matin, une heure de grande écoute.
Crédit photo : @oriinz
Cette réussite est d’autant plus grande que la journaliste est une femme maorie, et qu’elle arbore fièrement son identité avec un tatouage maori dessiné sur le bas de son visage. C’est donc la première fois qu’une femme maorie tatouée présente les actualités à une heure de grande écoute.
« Je suis tout à fait consciente que je suis la première femme maorie tatouée à présenter un bulletin d’informations aux heures de grande écoute. J’ai toujours à l’esprit que chaque pas que je fais est comme briser un plafond de verre. C’est une grande avancée pour nous en tant que Maoris, mais aussi pour les personnes de couleur, que vous ayez un moko kauae ou non », a-t-elle confié.
Une journaliste avec un tatouage maori
Le tatouage présent sur le menton d’Oriini est une tradition sacrée dans la culture maorie. Appelé « moko kauae », il est un symbole d’identité et de prestige pour les femmes. Selon la croyance, chaque femme maorie porte en elle un « moko » près de son cœur, et quand elle se sent prête, elle se le fait tatouer sur le menton pour « le ramener à la surface ». Le tatouage est unique et personnalisé pour chaque personne. Il diffère selon le statut social, la profession ou encore les antécédents personnels et familiaux.
Crédit photo : @oriinz
Oriini a pris la décision de se faire tatouer en 2017, quand elle a su qu’elle était 100% maorie après avoir effectué un test ADN. Suite à son passage sur la chaîne télévisée, la journaliste a reçu une vague de commentaires positifs, de félicitations et de remerciements. En effet, le peuple Maori a été très fier d’être représenté à la télévision à une heure de grande écoute et pour la première fois, les mots et les noms des lieux Maoris ont été bien prononcés grâce à Oriini. Mais en plus de l’admiration des téléspectateurs, la journaliste a pu lire la fierté dans les yeux de sa fille, ce qui l’a particulièrement touchée.
« Ma plus jeune fille, Ngarongo, m’a regardé et était vraiment très fière. Elle m’a dit : ''Tu as fait le journal de 18 heures, je l’ai vu et tu étais vraiment jolie'' », a rapporté Oriini.
Crédit photo : @oriinz
Par la suite, Oriini aimerait présenter l’édition de 18 heures. Selon elle, son apparition à la télévision prouve qu’il est possible de réaliser ses rêves, et ce peu importe sa culture ou ses origines. Elle espère que son histoire pourra inspirer d’autres personnes dans le monde.
« Ne laissez pas votre identité ou votre culture vous retenir de faire quoi que ce soit. Utilisez-le comme votre pouvoir, pour être plus grand et faire de grandes choses pour tout le monde », a-t-elle conclu.
En Nouvelle-Zélande, ce n’est pas la première fois qu’une femme maorie est mise à l’honneur. En 2020, l’autochtone Nanaia Mahuta a été nommée Ministre des affaires étrangères. Tout comme Oriini, elle arbore elle-aussi un tatouage maori sur le menton.