Privé de minute de silence pour les victimes de Barcelone, un nageur espagnol décide de sacrifier sa course pour rendre l'hommage

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Attentats de Barcelone : La Fédération internationale de natation refuse à ce nageur espagnol d'observer une minute de silence, il ne plonge pas... Et décide de rendre l'hommage, tout seul, debout sur son plot. 

Il ne s'est décidé à se mettre à l'eau que 60 secondes exactement après le coup de départ, sacrifiant du même coup sa course et son temps.

Samedi dernier, se tenaient à Budapest  les épreuves de 200 mètres brasse du 17e championnat du monde des maîtres, une compétition internationale de natation réservée aux nageurs de plus de 25 ans. Fernando Alvarez, un nageur espagnol de la catégorie Vétéran, a demandé à la Fina (la Fédération internationale de natation) s'il était possible d'observer une minute de silence pour rendre hommage aux victimes de l'attentat qui a fait 14 morts et plus d'une centaine de blessés jeudi dernier dans la capitale Catalane.

Une demande qu'il a formulée à plusieurs reprises,  en vain : à chaque fois, les représentants de la fédération ont refusé d'accéder à sa requête, au motif qu'ils n'avaient « pas le temps » de respecter cette minute d'hommage.

Fernando Alvarez n'a rien dit, mais au moment de s'élancer dans l'eau du bassin, il a décidé de prendre, lui, le temps d'accomplir ce geste symbolique... en prenant cette minute sur sa course, sacrifiant du même coup son résultat. Au moment où la sonnerie indiquant le départ retentissait, il s'est relevé et, droit comme un i, il a compté exactement 60 secondes avant de s'élancer à son tour. 

Youtube / Capture d'écran

« Ils m’ont dit que ce n’était pas possible car on ne pouvait pas perdre une minute, a expliqué le nageur dans les colonnes du quotidien Ibérique El Español. Je n'ai rien dit, comme quand ils disent garde-à-vous à l’armée. Et puis, je n'ai pas bougé. Je suis parti avec une minute de retard. Mais cela m’est égal, je me sentais mieux que si j’avais gagné tout l’or du monde. »

Si le geste plein de noblesse et de classe de ce nageur a fait le tour du monde et a été largement salué sur les réseaux sociaux, les organisateurs de la compétition, eux, n'ont pas du tout apprécié. Visiblement peu émus, ils ont refusé de comptabiliser le score du représentant du club de natation de Cadix (Andalousie) et de diffuser la vidéo de sa course.

Pas grave : soutenu par son club et par les quelques milliers d'internautes qui se sont chargés de relayer son histoire, les images du geste de ce nageur, partagées en masse, auront connu un retentissement dépassant toute entente ! 


Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste